TENEBRIS LUMINA : L'Arbre de...

By LeaaaMgt

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Selene n'a jamais quitté la Vallée des Non-Mages, si bien que lorsqu'elle est kidnappée pour être vendue à un... More

À venir ✨
Prologue ✨
1 - Gabriel
2 - Selene
3 - Piégés
4 - En pleine forêt
5 - Baralf le Brutal
6 - La Non-Mage
7 - Vingt quatre heures
8 - La fuite
9 - Un trio de choc
10 - Premier voyage
11 - Toutes les femmes réagissent comme ça
12 - L'Antre de la Vérité
13 - Tout se paye
14 - Dorius Grygorian
15 - L'Érudit ou le Mage ?
16 - Une nouvelle alliance
17 - Les Wealers
18 - Un Palais Utopique
19 - Seul face à ses démons
20 - Faux Semblant
21 - En cage
22 - Manipulations
23 - L'entraînement - PT 1
24 - L'entraînement PT 2
25 - Qui es-tu ?
26 - Le départ
27 - L'Arbre de Vie
28 - Les Sentinelles
29 - Une puissance obscure
31 - Le conflit
32 - Emilius et Adriel
33 - Le traitre
34 - Le dernier espoir
35 - Un douloureux réveil
36 - Torture
37 - Et Atya sombrera sous les Ténèbres PART I
38 - Et Atya sombrera sous les Ténèbres PART II
39 - La fin d'un Royaume
DEUXIÈME PARTIE ✨
Prologue
1 - Sous terre
2 - Captive
3 - Indigne
4 - Une traversée éprouvante
5 - L'Océan
6 - La fouine
7 - Le roi d'Eyos
8 - Le Mage Noir Aowyn
9 - Il n'y a pas de place pour les alliances
10 - Douce violence
11 - Un moment de répit
12 - Emilius de Bellever
13 - Visions
14 - Rivalités
15 - Le prince Elfe
16 - Guérison
17 - Frustration
18 - Une rencontre inhabituelle
19 - Adriel de Vernillac
20 - La colère d'un père
21 - Sauver la 'Non-Mage'
22 - Les cartes sont battues
23 - D'amis à ennemis...
24 - Une pointe de doute
25 - La fin
26 - Une lutte contre les ténèbres
27 - Le Soulèvement
28 - La guerre se profile
29 - Il était une fois... dans le passé
30 - Le poison
31 - Le dernier Royaume PART I
32 - Le dernier Royaume PART II
DERNIÈRE PARTIE
Prologue
1 - Adieux
2 - La salle du Conseil
3 - Le réveil
4 - La Première épreuve
5 - Un frère et une sœur
6 - Culpabilité
7 - La deuxième Épreuve
8 - Le pouvoir de la magie noire
9 - La dernière Érudit
10 - Résignée
11 - Plus jamais seule
12 - Plan B
13 - La Promesse
14 - Atya
15 - La Mort
16 - L'Arbre de Vie
17 - Liberté sous conditions
18 - Résilience
19 - Le Pardon
20 - Choisir ses alliés
21 - Le dernier repas
22 - Humanité éteinte
23 - La Dernière Bataille
24 - Rédemption
25 - Le Passage
26 - Les Amants Maudits
Épilogue - La fin d'une histoire, et le commencement d'une nouvelle

30 - La magie noire

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By LeaaaMgt

Selene

°°°

Ma première garde à l'Arbre de Vie a été plutôt satisfaisante. Je suis restée avec Zerre qui m'a expliqué une partie de son parcours. Il a été enlevé très jeune par Baralf le Brutal et a été formé pour devenir Mercenaire. Mais quand il avait à peine quinze ans, il s'est enfui avec Dani, la fille de Baralf, pour échapper à sa monstruosité. Ils ont réussi à faire ce que Gabriel et Fred n'ont pas fait.

Alors, encore adolescents, Dani et Zerre sont parvenus à convaincre le roi de leur loyauté et ce dernier les a formé durant cinq longues années pour devenir des Sentinelles irréprochables. Pendant les dix années qui ont suivies, ils sont restés ici, à protéger l'Arbre. Il m'a dit que le roi a accepté leur démarche dans un souci de stratégie. Il souhaitait garder la fille de Baralf dans ses rangs, pour qu'il ne puisse jamais se retourner contre le Royaume d'Atya. C'est de cette façon que le roi Grigor détient une monnaie d'échange si leur pyramide politique venait à s'écrouler.

Il n'y a pas eu d'intrus et vu tous les soldats postés à des kilomètres de là et qui entourent le périmètre, j'ai du mal à comprendre comment des gens peuvent s'introduire ici. Je ne m'étais donc pas trompée, un traitre se dissimule parmi les six Sentinelles. J'avais dit à Fred que j'avais un bon instinct mais... je ne sais plus. Zerre m'a l'air d'être quelqu'un de bien, Dani, je m'en méfie davantage car elle semble avoir une dent contre Gabriel. Jared ne parle que trop peu et Joseph, Hugho et Harrison sont tous les trois discrets, pour le moment, je ne les ai qu'entre aperçus.

D'ailleurs, quand nous rentrons dans la base, Gabriel se précipite vers les sanitaires à l'autre bout, sans même faire attention à mes appels. J'espérais qu'on puisse discuter de notre journée ensemble, mais au lieu de cela, il semble complètement ailleurs. Visiblement, ça ne choque personne. Je m'arrête au milieu de la grande pièce, les bras ballants, mon casque posé sur la table.

— Gabriel ?!

Il laisse claquer la porte derrière lui. Zerre se poste à côté de moi, tout en regardant, lui aussi, l'endroit où se trouve les sanitaires.

— La première journée si près de l'Arbre peut parfois être bouleversante, surtout pour les âmes les plus torturées. Je l'ai mal vécue, moi aussi...

Je me pince les lèvres, étrangement, je m'inquiète pour lui.

— Je ne sais pas si je peux aller le voir.

— Gabriel est imprévisible... à tes risques et périls. Moi, je vais me reposer, je viens d'enchaîner deux gardes de suite.

Zerre me laisse puis monte à l'étage. Je réfléchis un instant, tout le monde vaque à ses occupations mais je ne me sens pas sereine à l'idée de le laisser seul. Il a dû se passer quelque chose, peut-être est-ce Dani ? Si c'est la fille de Baralf, c'est aussi une Mage, donc possiblement une traitresse.

Je décide de prendre mon courage à deux mains, je gagne les sanitaires, tout en poussant la porte doucement. J'entends l'eau couler, une respiration rapide, non maîtrisée et des grognements. L'air est frais, car les douches sont à l'extérieur de la base.

— Gabriel ? appelé-je peu sûre de moi.

J'avance, lentement, je vois son armure et ses vêtements au sol, jetés là. Je retire mon plastron, mes gantelets, mes jambières... afin de me libérer de tout ce poids et me sentir plus libre de mes mouvements. Sous nos armures, nous portons des pantalons de coton, avec une chemise épaisse. Je les pose ensemble dans un coin puis je continue d'avancer. C'est un endroit principalement séparé par des murs sans portes.

Je pose ma main sur le rebord d'un mur humide et me penche légèrement pour apercevoir Gabriel, sous le jet d'eau glacial, la peau rosie par le froid, dos à moi. Ses deux mains semblent appuyées contre le mur, sa tête baissée, il respire fort. Je peux voir tous les muscles de son dos se contracter puis se décontracter, avec cette marque au fer rouge, grossière, proéminente, toujours boursouflée, formant une cicatrice peu esthétique.

— Gabriel...

— Vas-t-en, grogne-t-il.

— Qu'est-qu'il se passe ?

Je tente, malgré moi, d'oublier le fait qu'il soit entièrement nu. Son corps est strié de muscles dessinés et bandés. Je ressens une tension inquiétante, c'est bien la première fois venant de lui.

— J'en sais rien, bordel...

Il grogne, ne parle pas fort. Il se contient.

— Tu devrais couper l'eau, tu vas te brûler la peau à force de la laisser couler comme ça.

Sa peau devient rouge tant l'eau est froide. Il n'en fait rien, je le vois qui semble se tenir le bras, il respire fort, pousse des râles qu'il veut maîtriser. Alors je m'avance, doucement, sur mes gardes. Gabriel est imprévisible, Zerre a raison. Il reste dangereux avant tout. Je tends doucement le bras lorsque je me trouve près de lui et je coupe l'eau qui cesse aussitôt de couler. Il ne reste plus que quelques gouttes, qui tombent les unes après les autres et de plus en plus lentement.

Ensuite, je pose ma main sur son bras glacé, alors il tourne la tête vers moi. Ses cheveux sont trempés, et son visage froncé par une inquiétude certaine. J'en suis surprise. Gabriel n'a pas d'émotions en temps normal.

— Que s'est-il passé ? insisté-je.

— J'en sais rien, je t'ai dit ! Je... je ne comprends pas ce que se passe.

Ses lèvres sont devenues légèrement violettes à cause du froid et c'est comme si de la condensation sortait par les pores de sa peau, à cause de la différence de température.

— Mon cœur, explique-t-il en posant sa main sur sa poitrine. Il bat beaucoup trop fort, ça me fait mal... bon sang, ça me fait mal...

Je baisse les yeux et fronce les sourcils. La main de Gabriel arbore des veines gonflées et on dirait que quelque chose de noir se déplace à l'intérieur, comme des vers. Cette étrange couleur disparaît dans son avant bras et les pulsations semblent aller au rythme de son cœur.

— Qu'est-ce qui est arrivé à ta main ?

— C'est de la magie noire, c'est ce qui recouvre l'Arbre.

Je relève mes yeux vers lui.

— Et cette foutue magie vient m'infliger le sentiment de peur.

Je peux comprendre son désarroi, s'il n'a pas ressenti cela depuis plus de quinze ans. Je décide de prendre lentement sa main, celle qu'il garde crispée contre sa poitrine, celle touchée par la magie noire. Je le regarde droit dans les yeux et je me laisse guider par mon instinct, par ce que je ressens, là, tout de suite : la compassion.

— C'est normal d'avoir peur, Gabriel. C'est normal de douter, d'être angoissé. Tu as le droit de craindre cette magie. Tu as le droit de ressentir des choses.

Il retire aussitôt sa main de la mienne et secoue la tête.

— Arrêtes de tenter de me rendre humain, tu n'as toujours pas compris que ça n'arrivera jamais ?

— J'essaie simplement de t'aider et de te rassurer ! Si seulement tu acceptais simplement d'écouter quelqu'un d'autre que toi.

Il se rapproche de moi, les lèvres retroussées, le torse bombé. Je me colle contre la paroi mais ne baisse pas les yeux, parce que je n'ai pas envie de le craindre ni même de me rabaisser face à lui ni face à qui que ce soit d'autre. Il pose sa main empoisonnée contre le mur, juste à côté de mon visage. Il rapproche le sien, me regarde droit dans les yeux. Je me perds dans les ténèbres de ses prunelles mais qu'il le veuille ou non, il y a une étincelle d'humanité en lui, même s'il la refuse. Gabriel a simplement peur de ressentir la vie.

— Je ne te demande pas de m'aider, je ne te demande pas de m'apprécier. Je ne suis pas ton ami, Selene.

— Alors que fais-tu encore ici ?

Il garde ses lèvres retroussées, fermé, buté.

— C'est certain que je n'aurai jamais dû venir, puisque je suis infecté maintenant et tout ça par ta faute.

Je n'y connais rien en magie noire, mais il est clair que cette substance s'est infiltrée sous sa peau. Je ne sais pas ce que cela peut engendrer, ni même si c'est dangereux. Peut-être est-ce simplement passager mais Gabriel ne le voit pas de cet œil, puisque cette même magie lui a rendu le sentiment de peur.

— Je m'entête à aider une Non-Mage, alors que je devrais déjà t'avoir tuée.

Ces paroles ne me choquent pas venant de lui. De plus, je ne me sens même pas un tant soit peu vexée. Il n'atteindra pas son but avec moi.

— Alors tues-moi, rétorqué-je en le défiant du regard.

Je garde mon menton levé. J'ai appris à ne jamais me laisser écraser par qui que ce soit. Mon père était comme ça et je le suis aussi. J'en suis même fière. Je ne suis ni rancunière, ni susceptible. Je trace mon chemin comme je l'entends.

Il me fixe, serre et desserre ses mâchoires, son corps encore humide bien trop près du mien. Ce jeu de regards réveille en moi quelque chose d'étrange, mon cœur ne bat plus aussi sereinement et je n'ose même plus respirer pleinement, de peur de montrer une vulnérabilité. Mais pas celle que je crois. Celle du désir, plutôt.

Alors qu'il me toise de son regard noir, il presse ses lèvres contre les miennes, brutalement, de façon inattendu. J'ouvre de grands yeux, j'arrête de respire puis je pose mes mains sur son torse pour le repousser. Sans que je ne contrôle quoi que ce soit, ma main vient heurter sa joue. Ce baiser était fougueux, brutal, incontrôlé. Il me regarde les lèvres retroussées, sa tête n'a même pas cillé d'un millimètre. Mon cœur bat si fort que j'ai la sensation de ne plus pouvoir respirer. Je ne sais pas pourquoi, j'attrape son visage entre mes mains, je me perche sur la pointe des pieds et je l'embrasse à nouveau. Je me colle contre lui, enroule mes bras autour de sa nuque tandis que sa main vient se caler au creux de mon dos.

Je hais Gabriel et pourtant, il m'attire comme un aimant. Je ne comprends rien à mon corps, rien à ce que je ressens. Est-ce possible que ce soit l'Arbre de Vie ou peut-être la magie noire qui habite dorénavant Gabriel ? Ce que je sais, c'est que mes lèvres ne veulent plus quitter les siennes alors que j'espère l'inverse.

Un lourd fracas coupe court à notre liaison, et heureusement. Gabriel se détache de moi, récupère aussitôt ses affaires qu'il enfile à la hâte et moi, je passe des mèches de cheveux derrière mes oreilles, quelque peu déboussolée. J'ai encore très chaud, toujours animée d'un désir que je n'avais encore jamais ressenti. Il ne me dis pas un mot, il ne me jette pas un seul regard. Je suis dans l'incompréhension la plus totale, ce qui vient de se passer me paraît irréel et je ne comprends pas pourquoi il m'a embrassé ni pourquoi je l'ai embrassé en retour alors que je venais de le repousser.

Nous rentrons tous les deux dans la base, en même temps. Dans la grande pièce principale se trouvent Dani et Zerre face à la porte qui saute sur ses gonds. Quelqu'un, à l'extérieur, frappe contre celle-ci avec une force inquiétante.

— Où sont vos armures ?! grogne Dani. Personne ne doit voir le visage des Sentinelles.

— On s'en moque, rétorque Gabriel en ramassant la hache qui trônait fièrement au dessus de la cheminée.

Il me lance un sabre qui repose encore dans son fourreau. Je le rattrape de justesse, puis le brandis une fois le manche en main.

— Ce sont des objets de collection ! s'offusque notre cheffe.

Gabriel lui lance un regard en biais alors que la porte cède finalement sous les coups brutaux de l'assaillant.

— Où sont les Sentinelles qui étaient censés monter la garde ? m'enquis-je.

Personne ne devrait franchir le périmètre, ça me semble trop facile.

— Aucune idée, répond Zerre.

Enfin, quelqu'un entre dans la pièce, dans notre base, volontairement. De la brume provient de l'extérieur, et cette brume n'est pas sans rappeler celle qu'abritait les forêts infestées de Wealers. Que s'est-il passé en si peu de temps ?

Le temps passe différemment près de l'Arbre de Vie, tous nos repères se bousculent, se chamboulent et se mélangent, si bien que se repérer devient difficile. Ce que je sais cependant, c'est que Gabriel a touché l'Arbre, alors que Vernier nous avait expressément ordonné de ne jamais, Ô grand jamais, toucher sa magie.

Nous sommes tous les quatre armés, Dani et Zerre devant et Gabriel et moi au second plan. A travers la brume qui, doucement, entre dans notre base pour y laisser une drôle d'atmosphère inquiétante, nous apercevons enfin notre attaquant. Mes épaules s'affaissent aussitôt, et je n'ose imaginer ce que doit ressentir Gabriel.

L'individu devant nous arbore des yeux d'un noir obscur, on n'y voit plus son iris, ni même le reste de ses yeux, ils sont brumeux, sombres, vides... une griffure monstrueuse et grossière traverse son visage d'une cicatrice impressionnante, sa peau est blanche et des veines noires, comme celles de la main de Gabriel, recouvrent son corps tout entier. Elles ondulent, comme si quelque chose circulait dans son sang.

— Il était temps que je vous retrouve, déclare-t-il d'une voix détachée.

Dani, son épée en avant, tourne simplement la tête vers nous pour nous jeter un regard accusateur. Je vois alors, dans mon champ de vision, Gabriel baisser son arme, les épaules basses, l'air déconcerté.

— Fred... souffle-t-il simplement.

Gabriel, en plus de la peur qui l'anime soudainement, paraît sous le choc.
C'est de notre faute si la garde de l'Arbre de Vie a failli aujourd'hui.


J'ai changé de nouveau la couverture ! Et le titre ! Je voulais un titre qui collait davantage à l'histoire dans sa globalité ! L'histoire se constitue en trois tomes (je pense un tome par Couronne), qui seront tous les uns à la suite des autres comme l'Armure du Dernier Dragon ou Lien Lunaire.

Aimez-vous le nouveau titre et la couverture ?

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