Et si c'était écrit ? || Char...

By Lencre_dAlex

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Sofia, l'âme chargée de peine, évitait Nice, où le souvenir obsédant de Jules, son frère, la hantait. Ses par... More

Chapitre 1
Chapitre 2
Chapitre 3
Chapitre 4
Chapitre 5
Chapitre 6
Chapitre 7
Chapitre 8
Chapitre 9
Chapitre 10
Chapitre 11
Chapitre 12
Chapitre 13
Chapitre 14
Chapitre 15
Chapitre 16
Chapitre 17
Chapitre 18
Chapitre 19
Chapitre 20
Chapitre 21
Chapitre 22
Chapitre 23
Chapitre 25
Chapitre 26
Chapitre 27
Chapitre 28
Chapitre 29
Chapitre 30
Chapitre 31
Chapitre 32
Chapitre 33
Chapitre 34
Chapitre 35
Chapitre 36
Chapitre 37
Chapitre 38
Chapitre 39
Chapitre 40
Chapitre 41
Chapitre 42
Chapitre 43
Chapitre 44
Chapitre 45
Chapitre 46
Chapitre 47
Chapitre 48
Chapitre 49
Chapitre 50
Tome 2 : Chapitre 1
Tome 2 : Chapitre 2
Tome 2 : Chapitre 3
Tome 2 : Chapitre 4
Tome 2 : Chapitre 5
Tome 2 : Chapitre 6
Tome 2 : Chapitre 7
Tome 2 : Chapitre 8
Tome 2 : Chapitre 9
Tome 2 : Chapitre 10
Tome 2 : Chapitre 11
Tome 2 : Chapitre 12
Tome 2 : Chapitre 13
Tome 2 : Chapitre 14
Tome 2 : Chapitre 15
Tome 2 : Chapitre 16
Tome 2 : Chapitre 17
Tome 2 : Chapitre 18
Tome 2 : Chapitre 19
Tome 2 : Chapitre 20
Tome 2 : Chapitre 21
Tome 2 : Chapitre 22
Tome 2 : Chapitre 23
Tome 2 : Chapitre 24
Tome 2 : Chapitre 25
Tome 2 : Chapitre 26
Tome 2 : Chapitre 27
Tome 2 : Chapitre 28
Tome 2 : Chapitre 29
Tome 2 : Chapitre 30
Épilogue
BONUS
BONUS 2
BONUS 3

Chapitre 24

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By Lencre_dAlex

- 5 mai 2023, Sofia-

Mon cœur bat la chamade dans ma poitrine, et ma respiration devient saccadée. Je me ronge les ongles tandis que Xavi et les ingénieurs se tiennent la tête, désorientés par la situation. Fred, lui, échange des mots dans sa radio, interrogeant Charles sur son état. Pas de réponse. Le choc n'a pas semblé violent... Nous sommes en pleine deuxième séance d'essais libres, et Charles vient de perdre le contrôle de sa monoplace dans un virage, percutant le mur.

« Charles, tu es ok ?

- Ouais, ça va. Drapeau rouge ?

- Oui. On te ramène au box.

- Reçu. »

J'arrache le casque de mes oreilles et le jette avec colère sur le rebord de l'appareil, où l'on peut voir la course sous un autre angle. Putain. Un stupide crash. Même s'il n'était pas violent, j'ai eu peur. J'ai redouté le pire... Il restait 9 minutes quand le drapeau rouge a été agité, interrompant la course pour dégager la monoplace de Charles.

Et voilà qu'il revient vers nous, saluant les spectateurs présents pour lui. Ses cheveux sont en désordre, mais je ne peux m'empêcher de le trouver séduisant. Il échange quelques mots avec Fred et Xavi, leur confirmant qu'il ne se sentait pas à l'aise et que quelque chose n'allait pas avec la voiture.

« L'avant était en train de s'enlever, j'ai paniqué, j'ai perdu le contrôle, c'est tout. Mais ça va. Je vais me reprendre, on va faire des réglages pour les qualifs demain et c'est bon. » Dit-il pour se rassurer, esquissant un sourire.

Le gars vient de percuter un mur, mais il continue de sourire. Comment fait-il ça ? Pendant ce temps, je suis encore sous le choc de ce qui s'est passé. Bien sûr, ce n'était pas un accident majeur, mais j'ai vraiment eu peur pour lui... Je suis vraiment une drama-queen, comme on dit.

Je l'observe parler aux ingénieurs, captivant leur attention. Quand Charles achève la conversation, il tourne enfin son regard vers moi. Il n'est pas venu me voir depuis son retour dans le box. S'approchant de moi, il jette un coup d'œil autour, cherchant des caméras qui pourraient nous filmer. Malheureusement, il y en a quelques-unes... Autant ne pas prendre de risque.

« Physiquement, ça va ?

- Ouais.

- Mentalement ?

- Bof... Je suis déçu. Je voulais bien faire... Mais je me rattraperais demain, pour les qualifs.

- C'est à cause de la conférence de presse d'hier, n'est-ce pas ? » Je lui demande.

Il hoche la tête, les lèvres pincées. J'en étais certaine. Je connais trop bien Charles... Cette conférence de presse a été un véritable cauchemar... John était présent. Bien sûr, sinon ce ne serait pas amusant. Comme à son habitude, il s'est comporté de façon odieuse. Pas seulement envers Charles... Mais aussi envers Pierre et Max...

- Flashback-

La conférence vient de débuter, et aujourd'hui, Charles est accompagné de Pierre, Max, Lando ainsi que d'Alex. Les journalistes s'efforcent de poser des questions à tous les pilotes présents dans la pièce, mais je remarque que la plupart sont dirigées vers Max. Cela n'est guère surprenant, étant donné qu'il est le champion du monde de la saison dernière.

Adossée au mur de la salle de conférence, je sens un regard scrutateur peser sur moi, ce qui me met mal à l'aise. Lorsque je tourne la tête, je croise le regard d'un homme que je redoutais de voir : John Dawson. Il ne semblait certainement pas prêt à nous laisser tranquilles.

Il prend la parole au micro, et mon cœur s'emballe dans ma poitrine. Charles me jette un regard, serrant les poings.

« John Dawson pour Gossip Sport. Charles, est-ce que mon post sur Instagram vous a fait plaisir ? »

Ce sentiment de frustration monte en moi à la vue de John Dawson. Son attitude déplorable ne semble pas ébranler Charles, qui reste calme et professionnel, demandant simplement à ce qu'on lui adresse une autre question. Mais John, fidèle à lui-même, refuse d'abandonner sa ligne de conduite.

« On raconte que McLaren a proposé un contrat pour Sofia... Est-elle passée sous le bureau de Lando ?

- Putain, mais ferme ta gueule ! » Intervient Max. « Quand est-ce que tu vas arrêter de casser les couilles à tout le monde ?

- Justement Max, et vous... Quand allez vous arrêter de frapper Pénélope ? »

Les émotions m'envahissent à la vue du visage bouleversé de Max. Il incarne une détresse palpable, trahissant l'ampleur de ses sentiments pour Pénélope. Il est évident qu'il serait incapable de lui causer le moindre tort.

« John, comment te dire d'aller te faire enculer ? » Dit Pierre.

Des rires éclatent parmi les journalistes, emplissant la pièce d'une ambiance légère et détendue. Contagieux, ces éclats de rire m'atteignent également, m'incitant à me joindre à eux dans cette parenthèse de légèreté.

« Pierre, en parlant de vous... La stérilité vous rend nerveux, non ? J'ai entendu dire que Kika et vous ne pouviez pas avoir d'enfant. Le mieux, c'est qu'elle aille voir ailleurs... Si ce n'est pas déjà fait... » Crache John. « Pourquoi pas Charles ? Peut-être est-il trop occupé à fourrer sa queue dans une autre...

- FERME TA GUEULE ! N'OSE MÊME PAS TERMINER TA PUTAINE DE PHRASE ! » Hurle Charles.

Le monégasque se lève lentement de sa chaise, son mouvement empreint d'une tension palpable. Inquiet de le voir s'emporter, je glisse ma main sur son torse dans un geste de réconfort, cherchant à apaiser la tempête qui gronde en lui. Ses poings serrés et sa mâchoire contractée trahissent sa frustration, tandis que des larmes brillent dans ses yeux, témoignant de l'émotion intense qui le submerge.

« Charles, c'est bon... Viens, on sort...

- Ecoute ta petite chienne. C'est elle aussi qui domine au lit ?

- Mais ferme ta gueule ! Je vais me le faire ! »

J'accompagne Charles vers la sortie d'un pas ferme, poussant la porte derrière nous avec une force contenue. Une fois à l'extérieur, dans l'air frais, Charles retire sa casquette d'un geste brusque, la lançant loin de nous dans un geste de frustration. Il agrippe ses cheveux entre ses doigts, faisant les cent pas dans un rythme frénétique, comme s'il cherchait à s'échapper de lui-même. Fred, toujours aussi prévenant, se précipite à notre rencontre, enveloppant Charles dans une étreinte réconfortante pour apaiser son tumulte intérieur.

« Ce mec me fait péter un plomb ! » Hurle-t-il.

Alors que Fred s'apprête à répliquer, des échos de cris et de tumulte émergent de la salle de conférence, brisant le calme tendu qui régnait auparavant. Comment en si peu de temps avons-nous pu basculer dans un tel chaos ?

La porte s'ouvre à la volée, révélant Max dans toute sa splendeur, sa colère marquée par une légère blessure à la main.

« Ne posez pas de question. Il avait besoin d'une bonne correction ! » Dit Max.

Pierre nous rejoint, arborant une expression mêlée de détermination et de résignation. Comme Max, sa main est marquée par les traces de l'affrontement, témoignant des tensions palpables qui ont animé la salle de conférence. Heureusement, il ne s'agit que de quelques égratignures, témoins muets de l'agitation qui a régné entre les murs.

« La joue droite était jalouse de la gauche. »

Charles finit par retrouver son calme, apaisé par la présence rassurante de ses amis. Un sourire empreint de gratitude illumine son visage, témoignant de la force puisée dans leur soutien. Il les remercie chaleureusement avant de rejoindre le cercle de ses proches, tandis que je demeure aux côtés de Fred, qui m'adresse un sourire teinté de tristesse, comme une étreinte silencieuse face aux tumultes de la vie en Formule 1.

Bienvenue en F1, où les émotions s'entremêlent et où chaque instant réserve son lot de défis et de surprises.

- Fin du flashback-

Je refuse de permettre à Charles de se laisser emporter par des tourments pour moi. John incarne la quintessence de la méchanceté, et ses paroles ne sont que des échos mensongers...

« Charles, tu sais autant que moi qu'il raconte que des conneries.

- Justement, non... »

Il serre les dents, l'expression du doute voilant ses traits. Son geste, retenir ses mots, suggère une hésitation profonde. Qu'entend-il par là, non ? Je suis submergé par un flot de questions, chaque pensée amplifiant mon inquiétude.

« Comment ça ?

- Pierre et Kika ne peuvent pas avoir d'enfant... Enfin, les chances sont faibles... J'ai bien vu en conférence que ça avait blessé Pierre... Après la conférence, on a marché avec lui et Max. Et c'est là qu'il nous a avoué que Kika et lui n'étaient pas certains d'être parents un jour... »

Mon cœur se serre à l'écoute de ces mots. Leur peine, leur désir brisé, résonne en moi. Imaginer ce qu'ils traversent me transperce l'âme. C'est un voyage empli d'espoir et de douleur, pavé d'attentes et de déceptions. Pourtant, une lueur persiste, une lueur d'espoir. Peut-être, un jour, le miracle viendra illuminer leur chemin. Et je prie de tout mon être pour que cette lumière soit la leur, que leurs rêves prennent vie. Leur amour, indomptable et inaltérable, transparaît dans le regard que Pierre pose sur sa bien-aimée.

« Je ne sais pas comment je réagirais si je ne pouvais pas avoir d'enfant avec toi. Putain, je crois que je n'arriverai pas en me remettre... »

L'idée me submerge, me traverse comme un éclair dans l'obscurité. Des enfants ? Avec moi ? Cette simple pensée, si douce et pourtant si vertigineuse, fait naître une tempête d'émotions en moi. L'écho de cette possibilité résonne dans chaque fibre de mon être, éveillant des sentiments profonds que je peine à contenir. Des tourbillons d'excitation et d'appréhension dansent dans le creux de mon ventre, faisant éclore des centaines de papillons qui s'envolent en un tumulte joyeux. Mes joues s'embrasent, trahissant mon émotion, tandis que mon esprit s'égare dans ce rêve naissant. L'image d'un avenir partagé, peuplé de rires d'enfants et de moments de bonheur, se dessine avec une clarté éblouissante. Des mini Charles... L'idée de voir ces petits êtres, fruits de notre amour, emplit mon cœur d'une chaleur indicible, illuminant notre horizon de mille promesses.

« Tout va bien ? Tu es aussi rouge que ma combinaison.

- Oui, ça va. C'est juste que... J'avais une vision, c'est tout.

- Sexuelle ?

- Quoi ? Non ! »

Son rire résonne comme une mélodie joyeuse, et je ne peux m'empêcher de me joindre à lui dans cette danse de l'allégresse. Nos rires s'entremêlent dans l'air, tissant un lien complice entre nous. Mais bientôt, notre bulle de légèreté est envahie par la réalité qui nous rappelle à ses devoirs. Les ingénieurs s'approchent, avides de discuter avec Charles au sujet de sa monoplace, de ces machines complexes qui rythment nos vies.

Le monégasque s'éclipse doucement de notre échange, ses excuses dans l'air, pour se plonger dans les discussions techniques avec son équipe. Pendant ce temps, je reste là, les observant avec une curiosité mêlée d'admiration. Leur dévouement, leur précision dans chaque geste, m'impressionnent à chaque fois.

La séance reprend son cours, mais cette fois, Charles reste à quai. Sa voiture, témoin muet de ses exploits et de ses épreuves, nécessite des ajustements pour mieux affronter les défis de demain. Je prie silencieusement pour que les aléas de la piste ne la malmènent pas à nouveau, car je sais combien chaque incident est une épreuve pour lui, une étreinte douloureuse avec l'imperfection.

Dans la cacophonie du box, où chaque voix s'entremêle dans une chorégraphie sonore, je me sens comme une note dissonante, cherchant un peu de quiétude dans ce tourbillon d'activité. Les discussions animées de Charles, les directives précises de Fred qui guident les ingénieurs dans leur ballet de réglages, les encouragements passionnés de Xavi à l'égard de Carlos... Tout cela forme une symphonie chaotique qui envahit l'espace.

Profitant d'un instant de répit, je décide de m'éclipser discrètement vers la driver-room de Charles, à la recherche d'un refuge où je pourrais trouver un peu de calme. Là-bas, à l'abri de l'agitation extérieure, je pourrai me concentrer pleinement sur ma tâche à venir. Après tout, une fois la séance terminée, les pilotes de Ferrari seront assaillis de questions par les journalistes, et il est de mon devoir de m'assurer qu'ils sont prêts à y répondre.

Armée de mon carnet de notes et de mon stylo, je m'installe dans la tranquillité relative de la driver-room, laissant les murmures de la piste s'estomper peu à peu dans l'arrière-plan de mes pensées.

« Je te dérange ? »

Je sens la présence de Charles avant même de le voir, une douce brise annonciatrice de sa venue dans la pièce. Je tourne lentement la tête vers lui, accueillant sa silhouette familière avec un sourire attendri. D'un mouvement fluide, il s'approche et prend place à mes côtés, laissant sa tête reposer délicatement sur mon épaule comme une plume qui se pose sur un doux courant d'air. Un geste simple mais chargé de tant de tendresse, un échange muet qui en dit long sur la complicité qui nous unit.

« Tu bosses sur quoi ?

- Les plausibles questions que pourraient te poser les journalistes.

- Je suppose que mon crash est inclus.

- Bien évidemment. Les journalistes ne vont avoir que ça en tête, Charles.

- Je déteste les interviews... Je peux sécher ? S'il te plait... »

Son regard intense cherche à capturer le mien, et il arbore une moue adorable dans l'espoir de me faire flancher. Je laisse échapper un soupir amusé en secouant légèrement la tête, agacée et attendrie à la fois par son petit jeu. C'est comme si Jules était là, présent dans mes pensées. Comme lui, Charles déteste ces moments d'interviews, surtout lorsque le résultat n'est pas à la hauteur de ses attentes.

« Viens, on rentre à l'hôtel. Comme ça, pas de journaliste et on se regarde un film, tous les deux.

- C'est tentant, mais non. Je dois parler à Carlos sur son ressenti et...

- Mais on s'en fout de Carlos, bébé.

- Je te rappelle Monsieur Leclerc que tu n'es pas le seul pilote chez Ferrari, hein. »

Il soupire profondément, laissant échapper toute la tension accumulée, puis dépose sa tête avec douceur sur mes jambes, ses yeux toujours plongés dans les miens. Je laisse mes doigts glisser dans ses cheveux, ressentant leur douceur sous mes caresses, et je parcours sa barbe du bout des doigts, savourant la sensation de sa texture sous mes mains.

« Si on rentre à l'hôtel, je te dis les stars présentes dimanche.

- Le chantage, je rêve. Comme si tu savais...

- Figure-toi que des personnes connues que tu aimes bien seront là.

- Qui ? »

Il relève un sourcil, gardant obstinément le silence, comme s'il retenait quelque chose. Cette attitude me frustre au plus haut point. Je le déteste pour ça, pour cette manière de jouer avec mes nerfs. C'est du chantage émotionnel déguisé, et je refuse de me plier à ses caprices. Je me demande même s'il finira par me révéler la vérité un jour.

« Dis-moi, s'il te plait.

- Un groupe que tu aimes bien sera là...

- Un groupe ? »

Je laisse mes pensées divaguer pendant un moment, cherchant désespérément une distraction. Les One Direction me viennent à l'esprit, mais je me rappelle alors qu'ils ont mis fin à leur aventure ensemble.

« Non...

- Tu as trouvé ?

- Les Jonas ???? »

Son sourire se dessine lentement, comme une lueur naissante dans l'obscurité. Un mouvement brusque me saisit, me propulsant hors du canapé rouge. Un bruit sourd résonne alors que la tête de Charles heurte la table. Ignorant la douleur qui se peint sur son visage, je m'élance joyeusement vers sa driver-room, une explosion de bonheur dans mon cœur.

« LES JONAS SERONT LÀ DIMANCHE !!! OH PUTAIN JE VAIS FAIRE UNE SYNCOPE !!!!

- Déjà, arrête de crier. Et tu m'as fait mal... »

Il reprend lentement sa position assise, une main délicatement posée sur sa tête, comme pour apaiser la douleur. Je m'approche de lui avec douceur, mes mains se glissant délicatement autour de son visage, cherchant à lui offrir un réconfort silencieux.

« Désolée.

- Tu as de la chance que je t'aime. En revanche, quand tu les verras, s'il te plait ne crie comme une... »

Charles n'a pas le temps de terminer sa phrase que la porte de sa driver-room s'ouvre brusquement, révélant Pierre, un sourire lumineux illuminant son visage.

« Devinez qui est dans mon box ?

- Kika ?

- Non ! VIN DIESEL !!! Je suis beau ? Ma coupe, ça va ? Je devrais peut-être mettre du déo. »

Vin Diesel est dans le box de Pierre ? Oh mon Dieu. Si cela continue, je vais vraiment faire un AVC. Les surprises ne cessent de s'enchaîner en ce week-end à Miami !

« Vous êtes exaspérants... Oui, tu es beau Pierre. Et pour le déo, met la dose. Parce que tu ne sens pas la rose.

- Il fait chaud, en même temps. Bon, je file. Salut. »

Il nous gratifie d'un clin d'œil complice avant de quitter la driver-room d'un pas assuré.

« VIN DIESEL EST LÀ AUSSI !! » Je crie.

Charles se frappe le front contre la table tout en se bouchant les oreilles simultanément.

« Désolée. Encore.

- Comment tu vas réagir quand tu vas voir Ben alors...

- Ben ? Ben ? Mon Ben ? BEN BARNES ?? »

Non, ce n'est pas possible. Ben Barnes au Grand Prix de Miami ! Je sens mon cœur s'emballer à cette pensée. Ok, je suis réellement à deux doigts de m'évanouir. Une star comme lui, ici, à cet événement... C'est incroyable. Mais soudain, une vague de panique me submerge. Comment vais-je m'habiller ? Je ne peux pas me présenter comme ça devant lui... Je suis en tenue Ferrari. Je ne ressemble à rien, là... Je devrais être élégante, irrésistible.

« Charles, je ne peux pas venir comme ça dimanche.

- Non, je sais. Après la course, les pilotes, quelques stars et moi, on va sortir.

- Hein ? Et moi ? Il y aura qui ? Charles, ne me dit pas que Ben et les Jonas seront à cette soirée ? Je dois y être hein. Charles, je dois venir ! »

Son regard se pose sur moi, et un sourire naît sur ses lèvres. Pour lui, c'est amusant, divertissant. Mais pour moi, c'est tout sauf ça. Je sens une pointe de contrariété monter en moi, refusant de céder à cette légèreté.

« Charles.

- J'ai des interviews à faire, moi...

- Non non, tu restes là ! Tu en as trop dit. S'il te plait...

- Prépare juste ta plus belle robe pour dimanche soir.

- Tu m'emmènes ??? »

Son mouvement de tête confirme l'accord, et je me laisse emporter par une vague d'extase, criant de bonheur alors que je me jette littéralement dans ses bras, emplie d'une joie débordante.

« Je t'aime, je t'aime, je t'aime. »

Je pars à l'assaut de son visage, laissant mes lèvres parcourir ses joues, effleurer son nez, goûter sa bouche, caresser son menton, et s'égayer dans sa barbe. Chaque centimètre de son être est baigné par mes baisers. C'est incroyable, je vais voir les Jonas Brothers ! Une perspective qui dépasse tout ce que j'aurais pu imaginer.

« Évite de réagir de la sorte dimanche. S'il te plait, reste professionnelle. Je n'ai pas envie qu'ils s'enfuient en courant, tu vois.

- Promis. Je serais sage comme une image.

- Tu as intérêt. »

Les mélodies des Jonas Brothers ont été une constante dans ma vie depuis leurs débuts, évoquant des souvenirs profonds de mon adolescence. Je me rappelle avec tendresse des soirées improvisées où Jules, mon frère, tentait désespérément de m'arracher à leurs chansons répétées en boucle. Mais pour moi, leur musique était un refuge, une bulle d'évasion au-delà des caprices de la réalité.

Charles et moi quittons la driver-room, lui se dirigeant vers les journalistes pour répondre à leurs questions. Pendant ce temps, mon esprit divague vers le dimanche à venir, un sourire éclatant naissant sur mes lèvres. Rencontrer l'un de mes groupes préférés, accompagné de la perspective d'apercevoir Ben Barnes, c'est comme si mes rêves prenaient vie. Que pourrais-je désirer de plus ?

« Excusez-moi... »

🎶 Ghost of you - 5 seconds of summer 🎶

Je relève les yeux et découvre une jeune femme aux cheveux roux, les larmes perlant au bord de ses paupières. Un froncement de sourcils témoigne de ma préoccupation envers son état émotionnel. Ses mains tremblent tandis qu'elle retient ses sanglots en mordant sa lèvre inférieure avec force. Un élan de compassion me pousse à m'approcher d'elle, une question bienveillante sur les lèvres, prêt à lui offrir un soutien discret. Elle semble bouleversée, et bien que je ne puisse déterminer la source de son chagrin, je refuse de laisser cette détresse sans réponse.

« Tu veux quelque chose à boire ?

- Non... Tu... Tu es Sofia, n'est-ce pas ?

- Euh... Oui. »

Des larmes coulent le long de ses joues, révélant une émotion intense que je ne peux ignorer. Un hoquet de surprise s'échappe de mes lèvres alors qu'elle me prend dans ses bras, m'enveloppant de sa détresse. C'est une scène inhabituelle, me laissant déconcerté. Jamais je n'avais envisagé que j'avais des fans aussi dévoués, mais son étreinte sincère et ses larmes silencieuses en témoignent avec éloquence.

« C'est gentil de venir me voir, mais tu sais... Les fans ne sont pas autorisés dans les paddocks et...

- Je m'appelle Chloé.

- Enchantée Chloé. Je suis désolée, mais tu ne peux pas rester ici... Tu comprends ? »

Elle acquiesce d'un léger mouvement de tête, puis prend le temps de sécher ses larmes, retrouvant peu à peu sa contenance. Je suis quelque peu étonné de constater que j'ai des admiratrices plus âgées que moi. Elle doit avoir plus de 30 ans, ce qui soulève en moi une curiosité mêlée d'admiration pour cette passion qui défie le temps.

« Je ne suis pas une fan... »

Chloé inspire profondément pour puiser du courage, et chaque battement de mon cœur semble suspendu dans l'air alors qu'elle me révèle son identité. Une onde de surprise et d'émotion parcourt tout mon être. Mes jambes menacent de fléchir sous le poids de la révélation, et l'image de deux enfants qui se joignent à elle me submerge d'une vague d'incrédulité. Non, cela ne peut être vrai.

« Je... »

Une sensation d'étouffement m'envahit soudainement, comme si l'air se faisait rare autour de moi. Mon regard cherche frénétiquement Charles dans la foule, mais il semble s'être volatilisé. Son absence accentue mon sentiment de solitude et d'angoisse. Ma main instinctivement se pose sur ma poitrine, comme pour calmer les battements erratiques de mon cœur, tandis que je lutte pour retrouver une respiration apaisée. Le regard inquiet du petit garçon, si semblable à celui de son père, me ramène brutalement à la réalité, faisant naître en moi une multitude d'émotions contradictoires.

« Sofia, tu peux... Merde, Sofia, ça va ? »

Sa voix, douce et rassurante, traverse l'espace qui nous sépare, apportant avec elle un peu de réconfort. Charles se glisse près de moi, ses doigts délicats prenant délicatement mon visage entre ses mains. Son regard se dirige vers Chloé et ses deux enfants, et un éclair de compréhension illumine son regard. Sans un mot, il saisit intuitivement la situation, comme s'il lisait dans les yeux du petit garçon toute la vérité, toute la complexité de notre lien. Son expression en dit long sur sa compassion, sur sa volonté de nous soutenir dans cette épreuve.

« Merde... Regarde-moi, ne te focalise pas sur ce petit, ok ? Sofia, regarde-moi... »

Mon regard reste captivé par le brun, incapable de le détourner. Il est son portrait craché, une ressemblance si frappante qu'elle en est presque troublante. Chaque trait, chaque expression rappelle indubitablement le visage que je connais si bien. C'est comme contempler un miroir temporel, où le passé et le présent se fondent en une seule et même image.

« Bébé, s'il te plait, regarde-moi.

- C'est Jules... »

Ses bras enveloppent mon chagrin, tandis que ses mains douces se glissent dans mes cheveux, cherchant à apaiser ma douleur. Les larmes coulent librement, emportant avec elles un flot d'émotions indescriptibles. C'est comme si le monde s'effondrait autour de moi, une réalité trop cruelle pour être vraie. Je veux croire que tout cela n'est qu'un songe, une illusion passagère qui se dissipera au réveil. Mais au fond de moi, je sais que c'est bien réel. Il est parti, emportant avec lui ses secrets, ses mots non dits, laissant derrière lui un vide béant dans nos vies.

« Tu veux aller te reposer dans ma driver-room ? » Me demande Charles.

Je m'efforce de masquer mes émotions devant Chloé et les enfants, m'excusant faiblement avant de m'éclipser vers la driver-room de Charles. Là, dans le confort du canapé, je m'effondre, submergée par une vague de chagrin. Les larmes coulent en silence, témoins muets de ma détresse. Comment Jules a-t-il pu garder un tel secret ? Comment a-t-il croisé le chemin de cette femme ? Avait-il conscience de sa future paternité avant que le destin ne le plonge dans le coma ?

Mes doigts tremblent alors que je compose un numéro que je n'aurais jamais cru composer un jour. Chaque sonnerie est une angoisse supplémentaire, un pas de plus vers l'inconnu, vers une vérité que je redoute de découvrir.

« Sofia ? »

Je retiens mon souffle, m'efforçant de maîtriser l'émotion qui menace de me submerger. Un sanglot, tapi au creux de ma gorge, menace de s'échapper à tout moment. À travers le combiné, la voix de ma mère, teintée de douleur, atteint mes oreilles, et c'est trop. Les barrières que j'avais érigées pour me protéger s'effondrent, libérant un flot de larmes et de sanglots contenus depuis trop longtemps.

« Maman...

- Oh ma puce... Je... Je ne m'attendais pas à ce que... Ce que tu m'appelles. Est-ce que tout va bien ?

- Tu le savais ? »

Son soupir, même à travers la distance qui nous sépare, résonne dans mes oreilles, porteur de compréhension et de connivence. Il témoigne de cette connexion indéfectible qui nous lie, une complicité tacite qui transcende les mots.

« Oui...

- Putain... Et moi dans tout ça ? Est-ce qu'on a pensé à moi ?

- Ma puce... Il s'est passé des tonnes de choses depuis ton départ précipité... Camille et Julio sont adorables, et...

- Attends... C'est toi qui as demandé à Chloé et ses enfants de venir ?

- Oui. Tu nous manques... On avait besoin de tes nouvelles. Charles nous en donnait, mais...

- Pardon ? Oh putain... ! »

Je veux émerger de ce cauchemar qui semble ne jamais vouloir s'arrêter. Il osait donner de mes nouvelles à mes parents sans même m'en souffler mot. Comment peut-il agir ainsi ? Qui croit-il être pour s'arroger ce pouvoir sur ma vie ? Il était parfaitement conscient du désir de mes parents de me contacter, mais n'a même pas jugé nécessaire de me consulter !

« Chérie, ne t'en prends pas à lui. Il n'y est pour rien... Nous pensions qu'en t'envoyant Chloé, Julio et Camille, tu allais revenir vers nous... Pour des réponses.

- Charles savait qu'elle allait venir ?

- Non. Il ne savait même pas que Jules devait être papa... Seul Lorenzo était au courant avant l'accident de Jules... »

Mon esprit est en ébullition, un tourbillon de questions se bousculant sans relâche. Ai-je besoin de savoir plus ? Jules avait-il conscience qu'il allait devenir père avant ce tragique accident ? Pourquoi Lorenzo a-t-il gardé le silence ? Je me sens trahie, bouleversée. Après tout, j'étais la sœur de son meilleur ami, bon sang ! Il aurait dû me confier ces secrets, m'en parler, mais il a choisi le silence.

« Dans ce cas-là, je vais parler à Lorenzo.

- Ma puce, attends... Tu nous manques beaucoup... Nous ne voulions pas tout ça... »

Avec le temps qui s'écoulait lentement, j'ai fini par comprendre qu'ils n'étaient en rien responsables de l'accident tragique de mon frère. Au début, dans ma douleur et ma colère, je cherchais désespérément un coupable, quelqu'un sur qui diriger ma peine, ma rage. Malheureusement, c'est tombé sur eux, injustement...

« Je sais, maman. Je sais... »

Le cœur déchiré par les révélations, je m'efforce de mettre fin à la conversation. Je lutte pour sécher mes larmes, essayant tant bien que mal de retrouver ma contenance, puis je quitte précipitamment la driver-room. Charles, Chloé et ses deux enfants observent ma sortie du box de Charles, leurs regards empreints de multiples interrogations.

Je sais que Lorenzo est dans les parages. J'ai eu vent de sa présence récente aux côtés de Pierre. Si je veux des explications, c'est à lui que je dois m'adresser. Je parcours les paddocks, pénétrant finalement dans l'écurie de Pierre où je trouve Lorenzo, comme je m'y attendais.

« Lorenzo. »

Pendant sa discussion avec Pierre, le frère de Charles se tourne vers moi. Il quitte son interlocuteur en s'excusant poliment, puis se rapproche de moi, offrant une accolade rapide à son compatriote français avant de m'embrasser sur la joue.

« Tu as 10 minutes ?

- Euh, ouais...

- On peut se poser dans le village ? »

Il acquiesce d'un léger mouvement de tête, signe que nous avons compris l'un et l'autre. Nous quittons le stand de Pierre après lui avoir adressé nos salutations. En nous dirigeant vers le village, je sens le poids de la conversation à venir. Comment vais-je aborder ce sujet délicat avec Lorenzo ?

« Tu voulais me parler ?

- De Jules...

- Je t'écoute.

- Et de Julio, Camille, Chloé... »

Lorenzo entrouvre la bouche, un léger souffle s'échappant de ses lèvres comme une brise délicate, puis hoche la tête en signe d'assentiment.

« Comment tu es au courant ?

- Ils viennent de débarquer dans le box de Charles... Lorenzo, ma mère m'a dit que tu étais au courant. J'ai besoin de savoir.

- Ok... Il a connu Chloé lors d'une course. Elle était parmi les spectatrices et... Il est tombé sous le charme. Mais il n'a jamais rien dit. Il voulait impérativement que ça soit discret. Mais un jour, alors qu'il se changeait, je l'ai surpris avec elle, dans sa driver-room, en train de s'embrasser. Je lui ai promis que je ne dirais rien. Il était fou amoureux d'elle...

- Mais à nous, pourquoi il n'a rien dit ?

- Parce qu'il attendait le bon moment... Le jour de l'accident, il venait d'apprendre qu'il allait être papa... Chloé était enceinte... Après la course du Japon, il comptait vous la présenter... Au bout d'un an... Puis, c'était l'occasion de vous dire qu'il allait être papa... Mais...

- Mais il n'a pas pu nous le dire... »

Le sourire triste du monégasque s'effleure à peine, comme une lueur fugace dans l'obscurité de ses pensées tourmentées. Il hoche la tête avec effort, comme si chaque mouvement était chargé d'un poids insoutenable. Je ressens une pointe de trahison envers mon frère, une blessure qui s'insinue dans mon cœur, mais en même temps, je saisis la complexité de sa décision. Il voulait être sûr, certain que c'était la bonne personne. Ainsi, quand elle lui a révélé la nouvelle, l'idée de nous la présenter juste après la course avait germé dans son esprit. Mais le destin en a décidé autrement. Son accident a effacé toute possibilité de partager cette nouvelle avec nous.

« Et Chloé ?

- Après l'accident de ton frère, elle n'y arrivait pas. Elle voulait avorter... Je lui ai dit que Jules n'aurait pas voulu ça... Alors... Elle m'a promis qu'elle n'avorterait pas si je ne disais rien sur sa grossesse... Je l'ai aidé financièrement jusqu'à son accouchement. J'étais même présent quand les jumeaux sont nés. Après ça, je l'ai aidé à se reconstruire. Je ne pouvais pas l'abandonner. Jules l'aimait comme un fou, je te jure. Quand je vois mon frère te regarder, j'ai l'impression de voir Jules regarder Chloé. Ils étaient amoureux l'un de l'autre... »

Les larmes perlent le long de mes joues, telles des gouttes de pluie tristes et incessantes. Je les sens brûler sur ma peau, un témoignage douloureux de ma peine intérieure. Un poids de culpabilité s'abat sur moi, lourd et implacable. Comment ai-je pu être si aveugle, si insensible aux battements de cœur de mon frère ? Il vivait un amour naissant, une flamme qui dansait dans son regard, et pourtant, je n'ai rien vu.

« Une fois, alors que je rendais visite à Chloé, elle m'a affirmé qu'elle aimerait connaitre la famille de Jules, du père de ses enfants... Je n'ai pas réfléchi, et je les ai emmené chez tes parents... Au fil du temps, ils se sont rapprochés... Et Chloé avait enfin une famille... Des personnes sur qui compter, réellement... Julio et Camille sont très proches de tes parents, de Mélanie et Tom... Et toi, tu étais partie... Ta famille en a parlé à Chloé...

- Et toi, pendant tout ce temps, tu n'as jamais rien dit à Charles ?

- Jamais. Ce n'était pas à moi de le faire... Ma mère était au courant aussi. Mais on n'a jamais rien dit à Charles, ni à Arthur... »

Un éclair de vérité traverse mon esprit, illuminant chaque coin sombre de mes pensées. La nouvelle me frappe comme un coup de tonnerre dans un ciel paisible. Une onde de choc parcourt mon être tout entier, révélant l'ampleur de mon aveuglement. Non seulement j'ai manqué des moments cruciaux de la vie de mon frère, mais j'ai également échappé à la proximité de ma famille. Le poids du regret s'alourdit dans ma poitrine, une ancre qui m'attache au passé. J'entends le murmure des regrets, les échos d'une décision prise trop rapidement. Si seulement j'avais eu le courage de rester, de faire face à mes responsabilités familiales, de soutenir Charles dans les moments difficiles. Mon égoïsme m'a éloigné de ceux qui comptaient le plus pour moi, et maintenant, je suis submergée par le poids des remords.

« Je suis horrible... »

Une vague de chagrin déferle sur moi, submergeant mes sens et ébranlant les fondations de mes certitudes. Huit longues années, huit années d'errance et de fuite, sans même réaliser l'étendue des dégâts que j'ai laissés dans mon sillage. Les larmes, reflets de mes regrets, inondent mes joues, emportant avec elles le poids de mes remords. Dans un geste empreint de compassion, Lorenzo se lève et s'approche de moi, m'entourant de ses bras réconfortants. Le poids de mes choix imprudents écrase mon cœur, comme les pierres d'un fardeau trop lourd à porter. Pourquoi ai-je fui comme une voleuse, laissant derrière moi le chaos que j'ai contribué à créer ? Si seulement j'avais eu le courage de rester, peut-être aurais-je pu éviter tant de douleur et de peine...

« Ne te dénigre pas de cette manière... Tu es loin d'être horrible, Sofia...

- J'ai laissé ma famille alors qu'elle avait besoin de moi !

- Certes, mais tu ne pouvais pas savoir que ça allait se passer comme ça... Alors ne rejette pas la faute sur toi. Ok ? »

Je me sens comme une vague à la dérive, sans ancrage ni direction, tandis que les paroles apaisantes de Lorenzo tentent en vain de calmer la tempête qui fait rage en moi. Peut-être que je ne pouvais pas prévoir comment les choses se dérouleraient, mais cela ne justifie en rien mon comportement envers mes proches. Mes parents venaient de perdre leur fils, leur univers avait été ébranlé, et pourtant, au lieu de rester à leurs côtés dans cette épreuve insurmontable, j'ai choisi la voie de la fuite. Rétrospectivement, je vois maintenant à quel point cela a été irresponsable et égoïste de ma part.

« Je vais retourner voir Charles...

- Ouais, vas-y. Si jamais tu as besoin de parler, je suis là.

- Merci Lolo.

- Pitié, pas ce surnom. »

Je laisse échapper un sourire taquin en sachant pertinemment que ce surnom irrite Lorenzo. Me libérant de son étreinte, je dépose un baiser amical sur sa joue. Il me taquine en ébouriffant mes cheveux, geste familier qui me rappelle celui de Jules. Un sentiment de nostalgie m'envahit alors que je regagne le box de Charles.

En observant Julio et Camille rire aux éclats avec Charles, tandis que Chloé les contemple avec affection, une lueur d'espoir anime mon cœur. Les éclats de bonheur autour de moi semblent recoller les morceaux éparpillés de mon cœur brisé. Mes yeux s'embuent de larmes en entendant Julio évoquer ses souvenirs de karting à Charles.

Je me positionne aux côtés de Chloé, et à ma vue, un éclat de joie illumine son visage. Elle rayonne d'une beauté naturelle et saisissante. Sa chevelure rousse encadre délicatement ses traits, mettant en valeur la douceur de son visage. Je ne peux m'empêcher de reconnaître sa splendeur. Malgré les différences de goûts que pouvait avoir mon frère en matière de musique, en ce qui concerne les femmes, il avait un flair indéniable.

« Ton frère me parlait beaucoup de toi...

- J'aurai aimé te dire la même chose...

- Il voulait attendre le bon moment...

- Je sais... »

Charles interrompt sa discussion animée avec Julio et Camille dès qu'il remarque ma présence. Son regard se pose sur moi, empreint de sollicitude et d'inquiétude. Je lui adresse un léger hochement de tête pour lui signifier que tout va bien de mon côté.

« Je te fais visiter les paddocks si tu veux... Comme ça, on pourra discuter un peu.

- Oui, avec plaisir...

- Maman, on peut rester avec Charles s'il te plait ?

- Oh, je ne veux pas que...

- Ah mais ça ne me dérange pas du tout ! Puis, si je peux leur donner quelques conseils pour s'améliorer au karting... » Dit-il en esquissant un sourire.

D'un pas décidé, je m'approche de Charles, consciente de l'importance de cet instant. Un rapide coup d'œil autour de nous pour m'assurer que nous ne sommes pas épiés par les caméras. Avec une douceur palpable, ma main se pose délicatement sur sa joue, tandis que nos regards se rencontrent. Je scelle notre échange d'un baiser furtif, chargé d'émotions retenues.

« Je t'aime.

- Je t'aime aussi, beauté. Si tu as le moindre problème, tu m'appelles...

- Promis. »

Après avoir doucement caressé sa joue, je m'éloigne de lui, laissant derrière moi ce moment empreint d'une douceur fugace, mais significative. Charles reste là, en compagnie de ma nièce et de mon neveu, alors que je retrouve Chloé pour une balade dans le paddock, désireuse de partager avec elle nos pensées et nos sentiments.

« Lorenzo m'a tout raconté... Je suis désolée que tu aies dû traverser ta grossesse toute seule... Si Jules...

- Je n'étais pas seule, Sofia. Lorenzo était là. Je ne voulais pas... Enfin, j'avais peur de vous rencontrer. Je n'arrivais pas à faire le deuil de Jules et je n'étais pas prête... Quand j'ai rencontré ta famille, ils étaient sous le choc. C'est compréhensible... J'arrive comme ça dans leur vie... Mais j'avais besoin de les voir. De voir les proches du seul homme que j'ai aimé... Je leur ai tout dit, dans les moindres détails. Puis, au fil du temps, ils m'ont pris sous leurs ailes...

- Je suis tellement désolée de ne pas avoir été là, Chloé... Je...

- Non, ce n'est pas grave. Tes parents m'ont raconté... Tu voulais juste trouver un coupable... Malheureusement, ce sont tes parents qui en ont payé les frais...

- Exactement... »

Nous nous promenons à travers le paddock, nos pas rythmés par nos conversations animées. Je lui fais découvrir les diverses écuries, partageant avec elle les anecdotes et les particularités de chaque équipe. Un sourire se dessine sur mes lèvres en apprenant que Julio et Camille nourrissent une passion pour la Formule 1, suivant assidûment les courses chaque week-end devant leur télévision. C'est une révélation plaisante, une autre facette surprenante de ces jumeaux attachants.

« Je peux te poser une question ?

- Vas-y.

- Tu... Tu reconnais quelqu'un depuis... Jules ? Réponds-moi sincèrement, hein. Je ne t'en voudrais pas, tu sais... 8 ans, c'est long et...

- Non, je ne connais personne. Et je n'ai pas la force de remplacer le père de mes enfants...

- Je comprends... »

Je me prends à réfléchir profondément, réalisant que si jamais je venais à perdre Charles, je ne sais pas si j'aurais la force ou même le désir de m'ouvrir à de nouvelles rencontres amoureuses. L'idée même d'explorer d'autres relations semble presque inconcevable, car cela me semblerait comme une trahison envers lui, un abandon de notre connexion si spéciale et profonde. C'est une pensée qui me pèse, mêlée de peur et de loyauté inébranlable envers lui.

« Jules savait que Charles et toi, finiriez par être ensemble.

- Attends, quoi ?

- Il me parlait beaucoup de vous deux. Un jour, il m'a confié qu'il voyait que Charles ressentait quelque chose envers toi. Et selon ton frère, tu n'étais pas insensible... Jules me disait ô combien il aimerait que Charles et toi soyez plus que des amis. S'il te voyait, il m'aurait dit...

- Tu vois, j'avais raison. » Nous disons en même temps.

Nous nous laissons emporter par un éclat de rire sincère et libérateur, et je ressens en moi une vague de légèreté et de bien-être. C'est comme si chaque éclat de rire était une bouffée d'air frais, chassant les nuages sombres qui auraient pu obscurcir mon esprit. C'est un moment de pure joie partagée, où nos rires résonnent comme une mélodie apaisante dans l'atmosphère chargée d'émotions.

« C'était une vraie tête de mule ton frère... Toujours à vouloir avoir raison. Julio est le même.

- Je te rassure, je le suis aussi. Ah ouais ?

- Ouais. Il me contredit à chaque fois et il ne veut jamais dire qu'il a tort. Du haut de ses 7 ans et demi, c'est une vraie tête de mule...

- Et Camille ?

- Tout le contraire. En revanche, elle s'énerve facilement... Un peu comme sa mère, d'ailleurs. » Dit-elle en riant.

Je me joins à son rire, laissant notre échange nous entraîner dans une conversation fluide, où les souvenirs de Jules, ses enfants et même le karting trouvent leur place naturellement. En peu de temps, je ressens une certaine complicité naître entre nous. C'est étrange de penser que cette femme, que je viens à peine de rencontrer, a été la seule à conquérir le cœur de mon frère. Une connexion particulière semble déjà se tisser entre nous, renforcée par le désir profond de soutenir Chloé dans cette période difficile.

De retour au box de Charles, un sourire se dessine sur mes lèvres en le voyant danser joyeusement avec Julio et Camille. Observer cette scène me remplit de chaleur et d'admiration. Il se montre si attentionné envers les enfants, mais cette fois, il y a quelque chose de différent dans son attitude. Ces enfants sont ceux de son parrain, et cela lui confère une aura particulière, empreinte de responsabilité et de bienveillance.

« Maman, Charles nous a montré plein de trucs, c'était super !

- C'est vrai ?

- Oui ! Il est trop génial !

- Attention, les chevilles de Charles vont gonfler si tu le complimentes comme ça. » Je dis en rigolant.

Le regard complice de Charles croise le mien, et dans un léger mouvement, il lève les yeux vers le ciel, comme pour trouver une réponse dans l'infini de l'univers. Cette petite gestuelle, empreinte de familiarité, éveille un sourire sur mes lèvres. C'est comme si nous partagions un instant de complicité, où nos pensées se rejoignent au-delà des mots.

« On va retourner à l'hôtel, d'accord ?

- Quoi ? Déjà ? Non, maman...

- L'avion décolle ce soir, chéri...

- Vous pouvez rester. Ça me ferait plaisir que vous restiez ce week-end. Si Fred est d'accord je... Je peux vous faire rester dans le paddock et... Vous pouvez suivre la course ici. » Je propose.

Julio et Camille, dans un élan d'enthousiasme enfantin, supplient leur mère avec des yeux pétillants et des voix pleines d'émotion. Leurs supplications résonnent dans l'air, empreintes d'un désir ardent. Chloé, touchée par l'insistance de ses enfants, finit par céder, laissant échapper un léger hochement de tête. À cet instant, une explosion de cris stridents perce l'atmosphère, tandis que l'euphorie illumine les visages des enfants, exprimant toute leur joie et leur excitation. Et dans ce tumulte de bonheur, un sourire doux se dessine sur mes lèvres, contemplant leur innocence rayonnante.

« On va quand même rentrer à l'hôtel aujourd'hui, mais on reviendra demain, sans faute.

- Super ! »

Julio et Camille expriment leur gratitude avec sincérité, se blottissant dans nos bras avec une tendresse touchante. Leurs gestes chaleureux m'émeuvent profondément, faisant naître quelques larmes d'émotion. Chloé, les yeux brillants d'appréciation, me gratifie d'une bise affectueuse, exprimant sa reconnaissance. Ensemble, ils quittent le paddock, emportant avec eux une atmosphère empreinte de gratitude et de bienveillance. Charles, doucement, prend ma main dans la sienne, m'invitant à le suivre dans l'intimité de sa driver-room, où nous pourrons nous retrouver à l'abri du tumulte extérieur.

« Je suis tellement fier de toi. »

Il m'enveloppe de ses bras, et je me laisse aller à la chaleur réconfortante de son étreinte, savourant chaque instant de ce moment privilégié. Mes paupières se ferment naturellement, capturant l'essence familière de son parfum qui m'enivre doucement. Lentement, je relève la tête pour plonger dans ses yeux, miroirs de son âme, où se reflètent une multitude d'émotions et de tendresse.

« Merci d'avoir été là.

- Je serais toujours là, bébé. »

Mes lèvres rencontrent les siennes dans une étreinte passionnée, un doux frisson parcourant ma peau à chaque contact. Charles répond avec ardeur, sa main se glissant avec assurance dans le creux de mon dos, créant une sensation de sécurité et de connexion profonde entre nous. Mes doigts s'aventurent dans sa chevelure, caressant chaque mèche avec tendresse, et un léger gémissement s'échappe de ses lèvres lorsque je tire délicatement sur ses cheveux.

Dans ce baiser langoureux, il verrouille la porte de sa driver-room d'un geste assuré, signifiant son désir de s'abandonner pleinement à notre échange, dépassant les simples effusions pour explorer des territoires plus intimes.

« Je te veux, Charles. S'il te plait. »

Coucou à tous et à toutes !

Voici le nouveau chapitre qui j'espère vous a plu ! Qu'en avez-vous pensé ? Que voulez-vous voir dans les prochains chapitres ?

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À très vite pour un prochain chapitre !

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