Et si c'était écrit ? || Charles Leclerc

Chapitre 1

- 5 octobre 2014, Sofia-

Dire que je n'ai pas peur, serait vous mentir. Les organisateurs, malgré la pluie et le vent, ont décidé que la course se déroulerait cet après-midi. Ils auraient dû la faire hier... Je ne sais pas pourquoi, mais je la sens mal.

Dans le paddock, mon frère écoute les instructions de son directeur. Moi, j'ai le cœur qui bat la chamade en le voyant autant concentré. Je lui fais confiance, c'est un bon pilote, et il se bat chaque jour pour nous rendre fier.

Ma famille et moi, c'est-à-dire, Mélanie, Tom et mes parents nous le suivons dans chacune de ses courses. Même au Japon. Lorenzo, son meilleur ami est là également, avec Charles, son frère. La famille Leclerc et la mienne s'entendent à la perfection. Charles est en admiration devant Jules, à chaque course qu'il fait. Et pout être franche, moi aussi. Même si à chaque course, je flippe carrément.

« Tu fais attention, hein ?

- Promis petite sœur. De toute façon, qu'est-ce qui pourrais m'arriver, hein ?

- Je ne rigole pas, Jules.

- Je te promets que je vais faire attention. Vas t'installer et regarde ton frère préféré briller. »

Il m'embrasse le front, et se dirige vers la grille de départ, en P20. Ma famille et celle des Leclerc partons en direction de l'écurie, pour regarder la course sur l'écran géant. Je m'assieds aux côtés de Charles et fais rapidement trésailler ma jambe en guise de stress. Je fais confiance à Jules, il sait être prudent quand il le faut, mais je suis tétanisée, surtout quand je vois la pluie s'abattre sur le circuit.

Mon visage affirme un sourire quand Jules lève son pouce vers la caméra braquée sur lui. C'est la fierté de la famille, et je ne peux pas m'empêcher de verser une larme en le voyant aussi heureux d'être au volant de sa voiture.

« Ne t'inquiète pas, tout va bien se passer. » Me rassure Charles en posant sa main sur ma cuisse.

Je hoche la tête et lui souris timidement. Étant donné la présence d'eau sur le circuit, la direction donne le départ derrière la voiture de sécurité, afin de protéger les pilotes. Le premier tour se passe bien, même si quelques pilotes affirment à leur directeur que l'aquaplanage est difficile à supporter. Marcus Ericsson, au deuxième tour, sort du circuit à la sortie de la dernière chicane, mais il repart quelques secondes plus tard. Je souffle lorsque la course est interrompue sur drapeau rouge, dû à la pluie.

Les pilotes passent par la voie de stand, et s'alignent dans celle-ci, attendant un nouveau départ. La direction affirme alors que la course sera relancée à 15h25, et que les pneus bleu pleine pluie, seront obligatoire. Heureusement d'ailleurs.

À l'heure indiquée par Charlie Whiting, la course est enfin relancée derrière la voiture de sécurité. Après quelques mètres, Fernando Alonso, pilote espagnol, abandonne sa Ferrari, touchée par une panne électrique. Celle-ci est évacuée par une grue, alors que les monoplaces roulent toujours derrière la voiture de sécurité. Les conditions de piste finissent par s'améliorer et la course reprend de plus belle, laissant de la liberté aux pilotes.

Au fil de la course, les attaques fusent, et les pilotes ne se laissent pas de répit. Lewis Hamilton donne tout pour gagner, et ça se voit dans la manière qu'il a de rouler. C'est vraiment un pilote que j'admire pour être honnête. Mais ça, je ne veux pas le dire à Jules, sinon il risquerait d'être jaloux.

Au quarantième tour, alors que la pluie retombe, malheureusement, mon cœur s'accélère lorsque la voiture de Sutil, part en aquaplanage au virage 7 et s'écrase contre un mur de pneu. C'était évident... C'est inhumain de rouler dans ce genre de condition. Je prie pour que tout se passe bien pour Jules. Pour l'instant, il a l'air d'être concentré.