3 - Disait-il la vérité ?

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Il s'était inquiété pour moi. Il pensait qu'on m'avait fait du mal. Il m'a demandé ce qu'il n'allait pas, il m'a dit que je pouvais tout lui dire, qu'il ne me jugerait pas. Mais je n'avais rien a dire, enfin disons que rien ne me touchait directement, je n'allais pas si mal que ça. Mais il a insisté il était persuadé que j'avais vécu quelque chose qui m'avait fait beaucoup de mal.

Certes des amis que je connaissais depuis la maternelle m'ont laissé tomber, m'ont oublié, comme s'ils ne m'avait jamais connu. Oui plusieurs garçons m'avaient déçu, m'avaient fait du mal, disaient m'apprécier ou m'aimer mais au final je n'ai rien eu. Mais tout ça c'était si peu important. Tous ces gens se sont bien foutu de moi. Peut être que ça m'avait touché un peu, j'avais fini par croire que personne ne pouvait m'aimer, m'aimer vraiment. Oui je croyais plein de choses fausses. J'avais perdu confiance en moi. Je n'étais pas bien dans ma peau, je me sentais tellement seule, à l'écart. Comment savait-il que ça n'allait pas ? C'était comme s'il lisait en moi comme dans un livre ouvert.

Je lui avait tout dis, tout ce que je ressentais, même en quelques sortes le désir que j'avais de trouver l'amour. Oh il était tellement gentil avec moi, il disait que tout irait bien maintenant, qu'il ferait tout pour moi, qu'il serait toujours là. Tout ce qu'il me disait me rassurait. Je n'allais pas très bien, mais en peu de temps il avait réussi à me faire sourire.

Je voyais déjà très bien qu'il avait une certaine affection pour moi et je savais aussi qu'il allait essayer d'avoir plus de moi qu'une simple amitié. D'ailleurs ce jour là il m'a dit qu'il m'aimait. Oh oui je me souviens très bien de ses mots : "Je suis amoureux de toi." Je ne sais plus très bien comment j'avais réagi. J'étais surprise oui, ce qu'il disait avait tellement l'air d'être vrai. Mais justement disait-il la vérité ? M'aimait-il vraiment, ou bien n'était- ce qu'une façon de profiter de moi ? Je l'ai cru. Il avait l'air sincère. Je ne savais pas encore s'il s'agissait réellement d'amour ou d'une simple attirance ou juste d'une amitié. Et comment le savoir ?

Après cet aveu il n'avait pas cessé de glisser un "je t'aime" dans la conversation. Mais que pouvais-je lui répondre ? Je ne voulais pas aller trop vite, je l'aimais bien certes, mais je n'étais pas prête à tenter quelque chose avec lui. Mais en même temps... comment lui résister ? Il était si gentil, si tendre, si doux, si... mystérieux. J'avais tellement envie d'en savoir plus sur lui. Et chacun de ses "je t'aime" me faisait un drôle d'effet. Si je n'avais pas été un peu raisonnable j'aurais accepté d'être avec lui sur le champ, sans réfléchir j'aurais dit oui. Comment expliquer ce que je ressentais ? J'avais une infinie tendresse pour lui, il semblait un peu perdu, avait l'air d'avoir besoin de quelqu'un, et surtout d'avoir besoin d'amour. Comme moi en fait. En y réfléchissant bien nous n'étions pas si différents l'un de l'autre.

Mais je devais aussi reconnaître que j'avais un peu peur... je ne le connaissais que depuis quelques jours, mais il ne m'avait jamais semblé être un réel inconnu. Il y avait toujours cette impression de le connaître depuis déjà longtemps.

Nous n'étions pas ensembles, non, mais si quelqu'un avait lu nos conversations il aurait juré le contraire. Nous étions devenus très proches en très peu de temps. Je commençais à m'attacher à lui, j'avais très vite pris l'habitude de tout lui raconter, ma journée, mes petits problèmes, et il m'écoutait. C'était bon d'avoir quelqu'un avec qui on pouvait vraiment parler de tout sans avoir peur d'être jugé de ses actes. Il était la première personne à qui je me suis confiée. Je savais pas pourquoi, mais je n'avais pas pas peur de lui parler, enfin moins qu'avec d'autres. Ce n'était pas pareil avec lui, tout était différent.

Nous continuions toujours de nous parler, même s'il y avait eu d'autres moments où tout a bien fini être terminé. Je ne comprenais pas sa réaction, il suffisait que je dise quelque chose de travers (chose qu'il interprétait mal) pour qu'il me dise qu'il valait mieux tout arrêter. Et j'avais beau essayer de lui parler il s'en fichait royalement. Il m'énervait tellement quand il faisait ça... Mais bon je ne pouvais pas faire grand chose pour y remédier, c'était une vraie tête de mule ! Quoi que je dise il continuait à s'enfoncer tout seul. Le pire c'était qu'il me faisait limite des reproches. Ah parce que c'était ma faute maintenant ?

Ma vie en émotionsWhere stories live. Discover now