71 - Au bout de je ne sais quoi...

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Ah si vous saviez, comment je me sens, enfin si vous saviez ça vous ferait rien de toute manière... Je me demande bien qui ça intéresserait. Entendre une pauvre fille se plaindre de sa vie. Tellement de monde fait ça aujourd'hui, à croire que notre existence à tous est devenue d'une banalité horrible. Y a toujours un coin noir dans notre esprit, bizarrement c'est celui qui est le plus brutal alors qu'il semble être si petit à première vue, d'où le nom de « coin », ce qui le rend un peu moins important. 

Et pourtant, quel place il peut prendre dans nos petites vies ! On y range tout en bazars en se disant qu'on verra plus tard, qu'il y a ds choses plus importantes, enfin on a juste besoin de souffler un peu, puis finalement ça refait toujours surface. Jamais débarrassé de ces points noirs qui tachent notre visage de tristesse et de mal-être. Qui tachent notre vie à l'encre noir, au stylo indélébile et qui semble s'étendre à point, tant et si bien qu'on en voit jamais le bout.

J'ai l'impression d'être totalement vide, vide de joie, vide de peine, vide d'amour, vide de souvenirs, vide de sentiments en somme. Tellement vide que j'ai l'impression qu'on a arraché tous mes organes ou qu'ils ont explosés en moi. J'ai l'impression de ne plus sentir mon cœur battre, comme si j'étais morte. J'ai l'impression de ne rien sentir, si la chaleur, ni le froid, ni la douleur. Même mon perpétuel mal de crâne semble avoir disparu. Tout ce que je fais c'est de soupirer à longueur de temps, tant l'ennui s'immisce en moi. 

Je ne sais même pas si on peut parler de fatigue, ouais je me sens tellement lasse que je me sens comme si je n'étais rien. Même pas un point là qui ne sert à rien, mais comme si je n'existais pas vraiment. Même les odeurs me parviennent pas, enfin ça c'est à cause de ce foutu rhume.

Et pour ne pas en rajouter, y a lui.

Ouais je sais, je lui parle pas, j'ai pas envie. De toute façon je le supporte plus, fin je supporte personne. Tout à l'heure je me suis cassée de chez-moi parce que je supportais juste pas que ma mère parle. Ouais, ça me prend d'un coup. J'ai besoin de solitude, tellement que j'ai l'impression qu'elle me fuit. Moi qui m'en plaignait, je la cherche à tout prix. Si vous avez déjà lu mon livre Des mots, des textes en joie et peine... vous devriez penser à un de mes textes, enfin pseudo poème, qui parle de solitude, intitulé "Elle". 

Bref, tout ça pour en venir au fait que je suis vraiment exécrable avec tout le monde, même lui. J'ai déballé des trucs cons toute la journée, fin le peu de temps où je lui ai parlé. Déjà qu'on se parle presque pas en temps ordinaire, mais là... 

En fait j'en ai tellement marre que tout ça me passe par dessus la tête, qu'il dise ce qu'il veut je m'en fout. J'ai même plus envie de lui parler du tout, j'ai plus envie de faire de cams, fin de toute façon je le verrais même pas, et ouais c'est égoïste de ma part, sachant que je pourrais au moins faire l'effort pour que lui me voit, mais j'ai pas envie de faire d'effort. Même pour lui. Je veux plus rien, quitte à finir toute seule, de toute façon ça va rien changer, je le suis déjà les trois quarts du temps, c'est pas comme si c'était pas à distance. 

Franchement je me demande à quoi ça sert tout ça ? Cette relation... C'est put-être déjà perdu d'avance. Et puis vous le voyez bien, je commence à lâcher, je m'y accroche plus. Maintenant arrivera ce qui arrivera, ça me fera ni chaud ni froid.

J'ai l'impression d'être dans les vapes, tiens comme si j'étais bourrée, mais vraiment, limite comme si j'avais pris autre chose avec, enfin j'imagine. Je suis hyper détendue en vrai. Puis mon visage est pas du tout expressif, enfin à part le "je-m'en-foutisme" qui s'y lit grandement. Mon regard est vide, totalement, en gros il reflète parfaitement ce qui m'habite, c'est à dire rien, le vide total.

Ma vie en émotionsOpowieści tętniące życiem. Odkryj je teraz