XVII La Prison

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Seul, malgré le fait que le bâtiment était surpeuplé, il se laissa aller au désespoir. Comment tenir trois ans quand un seul jour lui paraissait interminable ? Le ciel gris le déprimait, le soleil lui rappelait sa liberté perdue. Il songeait à Catherine. L'attendrait-elle trois années durant, sans connaître la raison de son absence. Il aurait voulu communiquer avec elle mais n'en avait aucun moyen. Il se prit à espérer quand il aperçut Ernest Goulin se dirigeant vers la prison. Mais il ne fut pas autorisé à le rencontrer. Il se retrouvait parfois nez à nez avec des criminels qu'il avait menés ici et était molesté sans ménagement. Il enrageait mais comprenait, il aurait fait pareil à Quinta s'il l'avait eu sous la main. Il passait la plupart de ses jours à se remettre des blessures qui lui étaient infligées.

Il arrivait parfoisqu'un plus long moment ne se passe avant un nouveau passage à tabac, il enprofitait pour tenter de faire de l'exercice afin de pouvoir se défendre maisla haine qu'il provoquait par ses coups rendait la défaite encore plusdouloureuse. Rien n'est plus hargneux qu'un animal blessé, il en fit l'amèreobservation, plus souvent qu'à son tour. Le désespoir qui le gagnait setransforma en rage. Il finit par l'exploiter au mieux et tint enfin tête à sesbourreaux. Après quelques démonstrations, il put avoir la paix qu'il avaitespérée.

Le Bûcher de la SorcièreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant