Celui qui se profile à l'horizon.

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Marie se tenait au beau milieu de la salle des portes alors que ses futurs accompagnateurs allaient et venaient en préparant moult choses. Il y avait eu bien plus de volontaires qu'elle ne l'avait imaginé et ils étaient tous très différents les uns des autres, voir totalement inattendus. A moitié surprise par la candidature de Chris le lézard, elle l'avait en revanche beaucoup plus été par l'apparition des deux sœurs sirènes aux cheveux rouges dans le hall. Le faelien asiatique, Huang, était aussi de la partie même s'il ne lui inspirait que peu confiance. L'homme bouc qui l'avait récupérée dans la boutique de la purrekos était aussi de l'aventure mais il ne semblait pourtant pas s'être porté volontaire. Le dernier membre était sans aucun doute possible le plus étonnant et détonnant.

« Il suffit, je ne suis pas un cheval de trait. Je porterais ma part d'affaires et rien de plus. »

Encore maintenant, alors qu'elle le regardait, la jeune fille ne savait plus que rester ébahie. Le dernier membre n'était autre qu'une licorne parlante et, selon ses dires, experte en escrime. Il lui avait été permis de côtoyer de nombreuses espèces humanoïdes avec parfois moins d'humain que d'autre chose mais parler avec un animal doué de réflexion et de parole, c'était toujours bien trop étrange. D'autant plus que le cheval cornu semblait tout droit sorti d'un salon de beauté avec sa robe d'un blanc éclatant et sa crinière pailletée.

« Le voyage risque de durer, nous avons besoin d'emporter suffisamment de vivres. Ton aide est plus que nécessaire, si tu ne veux pas porter, alors reste donc ici. »

L'homme bouc, du nom de Philénor, semblait en constant désaccord avec l'équidé unicorne prénommé Duldik. Pourtant, ça ne faisait pas plus de deux heures qu'ils se connaissaient grâce à l'appel de Miiko. La renarde avait fait preuve d'une rapidité époustouflante pour rassembler à la fois nécessaire de voyage et gardiens. Marie avait enfin gagné quelques tenues de rechange correctes mais mis à part cette certitude, elle se sentait perdue. Tout le monde semblait savoir ce qu'il y avait à faire sauf la jeune fille qui subissait les événements. Marchant en direction du saurien, tout en réajustant sur ses épaules le lourd sac qu'on lui avait confié, la dryade chercha à s'informer un peu sur la suite des opérations.

« Est-ce qu'on va utiliser une carriole ? »

C'était de cette manière qu'elle avait fait le voyage jusqu'à Eel avec Purroros.

« Non, lui apprit-il, on va devoir marcher. Les charrettes ne sont pas suffisamment pratiques en forêt. On ne sait pas exactement où se situe ta forêt mais on nous a conseillé de nous préparer à un long voyage. »

Un long voyage. L'endroit où les arbres lui avaient parlé la première fois ne lui semblait pas si éloigné mais elle ne préférait pas le contredire.

« Et est-ce qu'on est assez pour protéger une forêt ? A vue de nez, je doute qu'on puisse en faire le tour à sept.

- Pour ça, lui répondit-il, on compte sur toi.

- Comment ça ?

- La forêt t'expliquera ce qu'il se passe et où nous devrons intervenir. »

Parler avec la forêt ne l'enchantait pas mais il n'y avait pas d'autre solution. Sans doute qu'il lui faudrait passer un pacte à un moment ou un autre. La jeune fille se demanda ce que ça allait bien pouvoir changer de plus en elle. Le temps était clément et ses manches courtes ne suffisaient plus à dissimuler les veines qui s'étaient étendues encore un peu plus loin. Peut-être qu'au contraire sa transformation s'arrêterait enfin. L'infirmière lui avait dit que le phénomène s'était étendu à cause de l'appel des arbres. L'espoir était encore permis ; faute de mieux, il fallait espérer un statut quo.

Quand les choses s'écorçent.Where stories live. Discover now