Les bras croisés, Marie se sentait comme vidée de toute énergie. Elle observait son cristal vert posé sur le sol devant-elle, sa lumière éteinte, à son image.
« N'utilise pas ce pouvoir. N'en parle plus et feins de ne pas savoir t'en servir. Si tu es contrainte de faire une démonstration, ne prends jamais plus de quelques minutes pour convaincre les autres que tu ne peux pas faire plus. Et méfies-toi de Leiftan. Ce sont des conseils que tu devrais suivre pour ton propre bien. »
C'était ce que le vampire lui avait dit avant son départ mais elle n'avait pas écouté. Peut être savait-il ce qui allait lui arriver après avoir commis l'irréparable. Fermant les yeux, elle s'infligea une nouvelle fois un plongeon au travers des souvenirs qui étaient devenus siens. Mais cette fois, elle ne se plongea pas dans les yeux de l'enfant innocent. Elle se glissa dans les yeux de l'adulte rendu fou par la malédiction de ses ancêtres.
Elle pouvait sentir le sol irrégulier d'une grotte, les effluves de la terre mouillée après la pluie, son dos percuter la paroi, encore et encore.
« Encore un peu, gémissait l'homme bleu tout en se balançant, encore un tout petit peu. Nous serons bientôt libres. »
Mais personne ne lui répondait.
Elle sentait l'angoisse monter en eux alors que le descendant se rendait compte qu'il était seul dans un sursaut, comme perdu dans le temps. Son regard hagard se baladant au hasard sur les parois, il éclata d'un rire nerveux.
« Qu'est ce que tu fais ? s'agaça une voix teintée de mépris. »
Un homme encapuchonné se découpa dans l'obscurité. Si l'ombre n'évoqua rien à l'Obsidienne, elle ressentit pourtant un soulagement teinté d'effroi. Heureuse de ne plus être seule, terrorisée à l'idée d'être seule avec lui.
« Je ne fais rien, souffla-t-il. J'en ai trouvé une.
-Il y en a déjà une autre ? »
L'étonnement poussa l'inconnu à s'avancer, ses traits se dévoilant à mesure que la pénombre perdait du terrain. Une peau vert sombre ornée d'yeux d'un rouge terne aux pupilles écarlates. Suivant le regard du descendant, Marie frissonna en sentant son attention se focaliser sur le sourire naissant qui se dessinait sur son visage, de ses lèvres suintait un liquide rouge rubis. Se sentant déglutir, elle vit les yeux vermillon scruter ses réactions avec amusement.
« Qu'est-ce qu'il t'arrive, Arcus ? le railla-t-il. Le sang te met toujours aussi mal à l'aise ? Je préfère les faerys au sang rouge, tu ne crains rien. Tu le sais, n'est-ce pas ? »
La faelienne se répéta qu'elle n'était pas en danger alors qu'Arcus bredouillait quelques mots. Elle n'était pas présente, elle parcourait juste ses souvenirs. L'encapuchonné s'approcha davantage.
« Tu ne devrais pas faire ta mijaurée, tes mains aussi sont couvertes de sang. Tu ne penses pas que ma façon de tuer est plus noble que la tienne ? Je réponds juste à un besoin physiologique, si on y pense comme ça, je me demande lequel de nous deux est le plus monstrueux. Pas vrai ?
-J-je n'ai jamais dis ça...
-Qu'est qu'il y a, ricanna-t-il. Tu trembles ? »
Plaçant ses iris incandescents à quelques centimètres du jeune homme terrorisé, il exhala une odeur ferreuse avant de cesser brutalement de sourire.
« Tu as peut être raison. Continue de trembler. »
Son ton menaçant plana quelques instants avant qu'il ne retrouve son amusement.
« Alors, demanda-t-il enjoué, où se trouve-t-elle ? »
Suffoquant, la dryade se demanda où il trouva le courage de répondre tandis que des mots glaçants s'échappèrent de leurs lèvres.
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Quand les choses s'écorçent.
قصص الهواةAgressée par la vision d'un monde qui n'est pas le sien, une jeune fille ouvre les yeux dans une forêt peuplée d'espèces inconnues. Le danger n'est pas illusoire et, même si un félin doté de parole va l'en extirper, elle ne sait si c'est pour le mei...
