Chapitre 45 : Bienvenue à Brasilia

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Le voyage avait été court, d'à peine une heure, avant que les nuages ne disparaissent et ne laissent apercevoir une ville. Je regardais le hublot, abasourdie par tant de modernité qui ressortait de cet endroit. Kai et Derek voulaient voir aussi, et j'étais écrasée contre le carreau. Depuis le début de l'Arizona, j'avais toujours été subjuguée par leurs manières de gentlemen à ces deux-là. 

Brasilia était une ville au milieu de la forêt équatoriale, un parfait cercle d'architecture au centre de la nature dense et verdoyante. J'apercevais des gratte-ciels immenses, et j'étais sûre qu'en haut de ceux-ci, on était au milieu des nuages. Le ciel orangé de la journée qui s'achevait embellissait la ville d'une lueur chaleureuse.

L'architecture était exclusivement composée de murs de verre et de grandes vitres, le tout dans des teintes gris et bleu clairs, reflétant la pointe de la technologie de l'Amérique du Sud, tout en conservant des liens avec la nature omniprésente sur ce continent, par des plantes tropicales suspendues sur de nombreux bâtiments. Au milieu de ce cercle d'urbanisation, se trouvait un autre cercle, plus petit, qui devait contenir un parc. Un arbre gigantesque était visible en son centre. C'était impressionnant comment cette société moderne s'adaptait au milieu de l'environnement tropical qui l'entourait. L'avion se posa doucement sur la piste de l'aéroport, qui était à l'intérieur même de la ville. Je ne comprenais pas comment tout cela était possible, architecturalement parlant.

Marcello et ses inséparables militaires nous firent descendre de l'appareil, puis nous pressèrent à l'enceinte de l'aéroport climatisé où j'avais découvert de plus près un paysage tout nouveau pour moi. Derrière des grandes vitres de verre qui séparaient l'aéroport des rues principales de Brasilia, des gens nous observaient. Ils étaient identiques. La peau tannée et les cheveux bien bruns. Des yeux curieux et interrogateurs en nous découvrant. Des doigts pointés vers nous et des sourires accueillants, ou bien des regards méfiants. Autour d'eux, quelques voitures complètement silencieuses lévitaient sur des rues, délimitées par des LED bleues au sol. Des petits arbres clairsemaient les trottoirs et devaient offrir des zones de fraicheur agréable. J'étais complètement hypnotisée par ce nouvel endroit. Une ombre passa au-dessus des gens, mais cela ne les inquiétait pas, contrairement à moi qui ne pus m'empêcher de sursauter. Je levai la tête : quelque chose, à l'allure d'un train, ou peut-être d'un téléphérique allongé, suivait rapidement son chemin entre les immeubles, suspendu par des câbles blancs et des arches fines mais apparemment solides. Des gens étaient à l'intérieur, et poursuivaient leur quotidien dans la plus grande tranquillité. J'ouvrais la bouche, stupéfaite, avec l'impression d'arriver dans un monde nouveau pour moi, époustouflée de l'évolution d'une société en une quinzaine d'années, au grand secret du monde, fermée sur elle-même, mais aux allures d'utopie.

Marcello réglait quelques formalités avec une femme dans un local de l'aéroport, tandis que nous demeurions tous derrière les vitres lisses, à observer le spectacle de la rue et la vie d'une nouvelle terre. On échangeait unanimement nos pensées émerveillées et curieuses, ou émettait des hypothèses sur l'utilisation de tel ou tel objet qu'on avait vu dans les mains d'un passant ou sur un hologramme publicitaire. 

Le plus impressionnant était que malgré l'urbanisation, la ville faisait cœur avec la nature. La nature était au centre de la vie humaine, sans doute avaient-ils enfin vu son intérêt pour la planète, les générations futures, rompant avec l'inconscience passée ? C'était fascinant. 

Marcello nous appela afin qu'on reprenne la route. Pour sortir de l'aéroport, il fallait juste franchir des portiques qui émettaient une légère lumière étrange, aux allures de barrière transparente aux reflets blancs. Il expliqua que ces barrières analysaient en une seconde chaque personne qui les franchissaient, et se trouvaient dans tous les bâtiments publics. Cela permettait de savoir où était allé chaque individu à la seconde près, en cas de disparition d'enfant, de recherche de malfaiteurs ou autres. Seule l'armée était apte à lire ces informations.

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