Chapitre 20 : Les origines de Kai

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— Debout, Léane.

— Hmm. Non. Cinq minutes. Ou dix. Je veux dormir, maugréai-je avec la même bonne humeur habituelle que Derek.

Je rabattis la couverture un peu plus haut sur mon visage. Soudain, je sentis un poids s'abattre sur mon lit. J'avais dit que je voulais dormir, pas mourir !

— Lève-toi tout de suite ou je continue de t'écraser !

C'était gênant. Kai se rendait-il compte que sa blague pouvait être mal interprétée ? On ne s'allongeait pas sur quelqu'un dans un lit !

— Ok, mais pars ! Je suis en train de mourir asphyxiée là !

Je sentis enfin Kai se lever de mon lit. Je me relevai à mon tour et m'étirai, sous le regard amusé de Kai. Mon regard croisa le sien, avant de descendre le long de son corps. Ah, parce qu'en plus il venait torse nu ? La vue n'était pas désagréable, mais il faudrait que je lui explique qu'on ne s'allongeait pas sur quelqu'un en étant à moitié habillé. Socialement, c'était moyen. J'étirai une dernière fois mes bras avant de me lever.

— Tu as besoin de faire tout ça dès le matin ?

— Ne me contredis pas de si bonne heure. Sinon je risque d'être de mauvaise humeur toute la journée. Pire que Derek.

Kai leva les mains innocemment et me fit un sourire. Fidèle à ses habitudes, je dus lui intimer de se tourner le temps que j'enfile de nouveau vêtement, alors qu'il râlait. Une fois habillée, et vu que Kai ne quittait pas ma chambre un seul instant, j'en déduis, à juste titre, qu'il voulait me demander quelque chose.

— Nolan m'a dit que la fille était réveillée. Je t'en supplie, viens avec moi pour lui parler. Je ne suis pas un pro pour parler avec vous, les filles. Regarde avec toi ! Tu m'as toujours fait une remarque quand je débarquais dans ta chambre.

— C'est que tu n'as aucun savoir vivre, Kai.

Il tomba le regard, encaissant la critique. Quoi, personne ne lui avait dit ? Ça se sentait qu'il avait vécu avec quasi-exclusivement des hommes depuis des années, et encore, même les autres types du camp semblaient connaître les limites de la bienséance.

— Allez, Léane, s'il te plait. On est complices et amis, tu me dois bien ça. Bon et puis, tu as toujours voulu une autre présence féminine ici, ton vœu est exaucé ! Je sais que j'ai connu pire en tant que danger, mais tu sais autant que moi que j'ai besoin de ma précieuse acolyte, fit Kai avec des yeux doux.

— Bon ok, mais cesse de me supplier, j'ai à peine pu en placer une. Je viens, et en échange, si le dessert du dîner est comestible, j'exige une partie de ta portion.

— Tu es dure en affaires, mais ok.

Puis soudainement, il posa un baiser sur ma joue.

— Merci beaucoup, t'es la meilleure !

Je sentais que je devais être toute rouge. Il m'avait embrassé ! J'avais dû rêver. Non, ce n'était pas possible. J'avais encore l'impression de sentir ses lèvres sur ma peau. Je faisais peut-être toute une histoire pour pas grand-chose, mais ce baiser ne m'avait pas laissée indifférente. Merde, Kai ! Il avait beau être très tactile avec n'importe qui, cette légère forme de tendresse me marquait. Même si lui semblait toujours voir ses gestes avec distance. Il semblait avoir réagi comme le plus naturellement du monde, et désormais il continuait de marcher guilleret comme si rien ne s'était passé. Même sans mettre ma vie en danger, il me rendait folle.

Nolan nous attendait devant la chambre de l'inconnue.

— Kai, mets un t-shirt, par pitié. Et ne t'allonge pas sur un lit pour la forcer à se réveiller, ok ? Socialement, ce n'est pas acceptable.

ArizonaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant