Lettre de Harry #7

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Octobre 2014


Il y a des jours où l'on a l'impression d'être différent. De n'être plus nous même, ou au contraire être nous même. On ne se rend pas compte de ce que l'on fait car on est juste mal, et que voir les autres mal nous semble normal car nous, on l'es. On est habitués à être mal. A penser à nos problèmes, au problème qu'on va avoir. On pense juste trop. Je pense trop. 


Il y a des jours où je vais plus mal que d'autres. Quand c'est comme ça, j'ai l'impression d'être comme déconnecté, de ne plus rien contrôler. Une personne pleure ? Tant mieux. Ça veut dire qu'elle est comme moi. Qu'elle souffre, et alors là, je me sens moins seule ? Non. Moins étrange. Je me sens pas normal, mais presque. 

Quand je vois quelqu'un aller mal, je me dis que je ne suis pas le seul à souffrir. Que je ne suis pas le seul à être torturé par mon esprit.

Parce que c'est mon esprit qui me brise. Je m'auto-détruis. Et je m'en rends compte seulement quand j'ai des moments de lucidité. Quand mon esprit ne me torture plus. Et c'est là où je me rends compte de tout ce que j'ai fait, de mes erreurs.

Je suis un monstre. J'ai mis la tête de Louis dans les toilettes. Et j'étais tellement dégoûté par ce que je faisais, mais j'ai quand même continué. J'avais envie de partir en courant et de me cacher quelque part mais je suis resté, et j'ai continué. Mais quand on l'a relâché, et qu'il nous a regardé, complètement terrifié et paniqué, il pleurait. J'ai senti ce sentiment de culpabilité qui me ronge depuis quelque temps, me rongeant encore plus, mais j'ai senti aussi une pointe de soulagement. Il souffrait, il avait peur de moi. Il souffrait comme moi.

Je rêve de lui. La nuit. Je ne fais plus de cauchemars. Je rêve de lui. Je rêve de ses mains sur moi, de ses lèvres roses, de ses magnifique yeux bleu océan qui me font perdre la tête. J'ai l'impression que ses rêves sont réels. J'ai l'impression de sentir chacune de ces caresses. J'ai l'impression qu'il est avec moi. Même en dormant je sens ma peau frissonner. Il n'a pas le droit de me faire cet effet là. Je vois constamment ses yeux bleu et ses lèvres se pincer. J'en suis fou. Je suis entrain de devenir fou. Fou de lui.

Je me rends compte. Que je ne suis pas normal. Que je deviens totalement taré. Que je suis tombé. Que je suis entrain de sombrer. Je le sais. Je le sens. Mais ce que je sais aussi, c'est que je ne veux pas, et je ne sombrerai pas seul.


-H


Complètement ivre, encore une fois, pour tenter d'atténuer la douleur, Harry ne se laisse aucune limite sur le papier, lui-même trouve que sa lettre est complètement brouillon, que rien ne semble avoir de logique dans ce qu'il écrit, mais il s'en fout, il sent qu'il en a besoin, juste écrire ce qui lui passe par la tête, pour calmer les pensées que l'alcool n'a pas réussi à calmer. Après avoir terminé d'écrire la lettre, et emporté par la fatigue, Harry s'est endormi, enfin, pour profiter d'un peu de calme pendant quelques heures.

Stockholm Syndrome or not ?Where stories live. Discover now