Lydia #2

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Je suis rentrée tôt de la soirée de Zayn, voir Louis et lui avoir parlé m'a plus affecté que je ne le pensais. Adelyne a essayé de me retenir, mais bourrée comme elle était, et déterminée comme je l'étais, insister n'était absolument pas nécessaire et inutile.

Une fois rentrée, je prends le temps de me démaquiller, d'enfiler un pyjama plus que confortable, et je me glisse dans mon lit, puis je pleure. Encore et encore, Louis ne pourra jamais m'aimer, j'éprouvais de véritables sentiments pour lui, sincères et intenses, j'étais tellement contente qu'il s'intéresse à moi, qu'il m'apprécie sincèrement pour moi, Lydia Gordon, une jeune fille sans réelle histoire et sans caractère exceptionnelle.


La semaine suivante, Louis n'est pas revenue en cours, en passant près de sa classe de français, j'ai aperçu son professeur, un dossier scolaire à la main, le dossier de Louis, son nom est écrit discrètement sur un des côtés, je l'ai entendu parler d'un stage de littérature, et de six mois.

Six mois.

Je ne reverrai peut-être pas Louis avant longtemps, voir pas du tout. Et mon coeur se brise un peu plus, mes larmes continuent de couler, et ça jusqu'au moment où j'ai enfin réussi à m'endormir.


Tous les jours, inconsciemment soit je regardais vers Niall, ou encore vers son casier, pour essayer de trouver Louis, de l'apercevoir, j'espérais vraiment que ce que j'ai entendu ne soit que foutaises, et que j'allais le revoir arriver vers moi, me demandant comment je vais et si j'avais besoin d'aide pour un contrôle ou un devoir. Il était un peu comme une bouffée d'air frais :


- Lydia ! Lydia ! J'ai réussi ! me hurle Adelyne tout en courant vers moi.

- Tu as réussi quoi ? Je ne comprends pas.

- Louis, il est parti ! Harry va être à moi, enfin !

- Comment tu sais, qu'il est parti ?


Son sourire est réellement sincère, elle irradie, elle est heureuse du fait qu'il soit parti, elle se réjouit du malheur des autres, et ça m'est insupportable. Elle m'explique qu'elle a entendu, comme moi, deux professeurs parler du transfert de Louis dans une école française pour un stage de littérature, et que malgré tout, ce départ semble précipité. J'ai peur que ce soit de ma faute, j'ai peur qu'il soit parti à cause de moi, les larmes me montent :


- De ce que je comprends, le fait que j'ai parlé de son secret avec Harry l'a tellement affecté qu'il a décidé de fuir, de partir, c'est génial !

- Attends, quoi ? C'est toi qui a tout raconté ? Tu as tout inventé ?

- Alors non, je n'ai pas tout inventé, j'ai juste... Déformé la vérité. Si je veux sortir avec Harry, je ne peux pas me permettre que sa réputation soit ternie, il faut qu'il soit parfait, donc avant que quelqu'un n'apprenne cette histoire, j'ai tout simplement fait passer Louis pour le méchant, impossible de rattraper un mensonge pareil !


Et mon monde s'effondre. Je savais déjà qu'elle pouvait être cruelle et diabolique, mais maintenant que cela m'affecte directement, que cela me touche au plus proche, je m'effondre, je ne peux plus tenir, je sens que je n'aurais plus la force de rien. Je n'ai même pas la force de la combattre, de la confronter, j'écoute tout simplement tout ce qu'elle est en train de me dire, je la suit jusqu'à notre salle de cours, on entre, on prend place et le cours commence, sauf que je ne suis absolument rien, je repense juste à ce que vient de me dire Adelyne, je ne peux pas du tout penser à autre chose, rien n'entre dans mon esprit si ce n'est « J'ai fait fuir Louis », et cette phrase avec la voix d'Adelyne se répète en boucle dans ma tête comme une sorte de litanie, et je n'en peux plus. Je commence à me sentir mal, j'essaie de prendre sur moi le plus possible, et j'ai réussi. 

Stockholm Syndrome or not ?Where stories live. Discover now