Chapitre 31

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Harry



Je n'ai pas su quoi faire du reste de la journée, j'ai été dormir un peu, la seule chose qui a eu la force de me réveiller c'est mon téléphone qui ne cesse de sonner depuis deux minutes. J'émerge, le saisis, et décroche sans regarder de qui il s'agit :



« - Allô ?

- Harry, c'est Hank. T'es où ? Ta permanence a commencé il y a déjà dix minutes et Brandon est là pour toi.

- Oh bordel, pardon, Hank je suis terriblement désolé, je me suis endormi. Rien de grave pour Brandon, rassure-moi ?

- Non non, ne t'inquiète surtout pas. Est-ce-que tu veux que Kate passe te prendre ? Elle n'est pas loin de chez toi, elle doit revenir dans tous les cas, ça t'évitera de marcher jusqu'ici.

- Je... Je vais l'appeler pour lui demander, mais j'arrive, promis, je me dépêche. »



Il ne semble pas au courant, s'il a passé la journée au lycée elle n'a sûrement pas encore eu le temps de lui dire. Je m'empresse d'appeler Kate tout en changeant de tenue. Je stresse rien qu'à l'idée de lui parler, et pourtant, sa voix au téléphone ne semble pas colérique, ou dédaigneuse, elle me prévient qu'elle était déjà en route pour chez moi, qu'elle sera là d'une seconde à l'autre.

Effectivement, elle a été là rapidement, je la remercie d'être passer me prendre, et m'excuse encore pour la pitoyable vision qu'elle a eu ce matin-même à mon sujet. Un silence, elle comprend ce que je peux vivre, mais me fait la promesse de ne rien dire à Hank, pour éviter de me remettre une pression supplémentaire, elle me fait quand même promettre de ne plus jamais recommencer, de ne plus jamais me mettre dans cet état au sein de l'asso, pour protéger nos « clients », nos « protégés » comme elle aime les appeler.

Et effectivement, Brandon était là pour moi. Il a eu le courage d'aller voir la conseillère d'orientation de son lycée et de lui parler de son projet d'études de stratégie de communication, et elle semble lui avoir été d'une grande aide. Je n'ai pas attendu : nous avons constitué son dossier de candidature, fait des demandes de bourses, sauf qu'au moment de cliquer sur le dernier envoi, une ligne attire notre attention et fait presque pleurer Brandon : l'adresse, et la signature de son père. Et c'est ce moment que je choisis, pour aborder le sujet que légalement, je dois aborder, mais qui humainement, me révulse et me donne envie de vomir :



« - Brandon, il va forcément falloir en parler à ton père. Ils vont très certainement le contacter pour demander des justificatifs de domicile ou autre.

- Je sais, je m'en rends bien compte. Harry, je ne pourrais jamais le faire seul, je... est-ce-que tu veux bien m'aider ? Venir avec moi ?

- Je pensais que jamais tu ne le demanderais. Je ne voulais pas te forcer la main, je suis content que tu ai réussi à me le demander. Dans ce cas, c'est quand tu veux, où tu veux. Et je te promets d'être ton Harvey Specter s'il le faut.

- Tu as commencé à regarder « Suits » comme je te l'ai conseillé ? me demande-t-il, émerveillé.

- Oh que oui ! »



Et nous avons parlé de notre plan d'attaque, savoir quoi dire, comment et surtout quand. Nous sommes tous les deux d'accord pour en discuter sans que sa belle-mère et son demi-frère soit là.

Stockholm Syndrome or not ?Opowieści tętniące życiem. Odkryj je teraz