Stockholm Syndrome or not ?

Chapitre 1.

Chapitre 1.

Louis

Aujourd'hui, Maman me dit que je dois aller à l'école, mais c'est quoi l'école ?

Elle m'explique que c'est un endroit où je vais apprendre à écrire, compter, lire et faire pleins d'autres choses, comme Papa. Je rêve de devenir comme Papa, grand, fort, intelligent, avec une grosse voiture toute belle et toute noire, et aussi une grosse maison avec une grosse piscine, et tout pleins d'amis. Mais je voudrais aussi une femme aussi jolie que Maman, parce que ma Maman c'est la plus belle du monde, elle est trop belle quand elle s'habille avec ses affaires que Papa lui achète.

Dans la voiture, Maman et Papa n'ont cessé de me demander d'être bien sage avec les maîtresses et les autres élèves, je ne serais pas tout seul ? Je me demande si les autres vont bien vouloir m'aimer, et jouer avec moi. Je ne suis pas quelqu'un qui est méchant, pas comme mon cousin Mathieu, lui il me balance toujours ses Lego à la figure, il crie tout le temps, et il tape ses parents. Tata me dit que Mathieu est malade, qui'il ne faut pas être méchant avec lui, mais je n'aime pas me faire taper moi.

En sortant de la voiture, Maman et Papa sont venus prendre mes deux mains, ils ont peur que je pleure. Pleins d'enfants autour de moi pleurent, je me suis mis à pleurer aussi. Je ne veux pas aller dans un endroit où tous les enfants pleurent moi, je veux rentrer à la maison avec Papa, Maman et Tigrette, mon petit chat tout blanc.

Ils m'ont amenés dans une grande salle de jeux. Il y a pleins de cubes, comme à la maison, il y a aussi des lits, des couvertures toutes douces, comme chez Mamie. Des enfants pleurent encore, et j'en vois d'autres qui sont assis sur des chaises, les mains soutenant leurs visages en train d'attendre que le temps passe tout simplement. Je continuais de pleurer, je ne voulais pas y aller, et en plus, j'ai oublié Tadou à la maison. Mon nounours en peluche, je vais faire comment sans lui ? Il devait chasser les méchants monstres de quand je dors.

Maman a dit qu'elle devait aller travailler à la maison, et Papa doit aller travailler avec des grands enfants qui veulent apprendre à conduire. Ils doivent partir, maintenant, c'est une dame avec des lunettes rondes qui me dit d'aller m'asseoir à la table en étoile. Il y a déjà quelqu'un à cette table, je peux y aller, c'est sûr ? Je continuer de pleurer, j'ai peur moi, je ne connais pas ici, c'est pas beau, chez moi c'est beau, et je connais donc je n'ai pas peur.

A côté de moi, il y a un petit garçon. Ce petit garçon avait de beaux cheveux tout plat, court, comme les miens. Il ne pleure pas, non, il rigole, comme quand Maman regarde la télé avec Papa. Il a tourné la tête vers moi, et comme il avait un gros sourire, j'ai vu ses dents, elle sont toutes blanches, comme dans les pubs du magasin où Papa m'emmène pour aller acheter à manger. Il a vu que je pleure, comme un bébé. Il s'est levé de sa chaise, en avançant vers moi, un doigt sur les lèvres, comme quand je fais des bêtises. Il est venu pour me parler je crois :

" - Pou'quoi tu pieure ? il me demande.

- Je veux pas êt'e ici, c'est pas beau, et p'is de toute façon je veux aller chez moi !

- Ma Maman m'a dit qu'ichi ch'est bien, et que che pouvais me fai'e pleins de coupains, comme à la télé. Tu veux bien être mon coupain ?

- Voui, tu c'ois qu'on peut êt'e coupains ?

- Oui je c'ois qu'on peut. Je m'appe'e Louis, et 'oi ?