12. Souffle d'inspiration

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La première semaine de cours s'est enchaînée à toute vitesse. Je ne me suis pas ennuyée une seconde entre la rencontre avec les professeurs, les devoirs s'accumulant dans nos agendas et la pression de cette année si importante. Ce week-end tombe au bon moment, j'étais à deux doigts de la crise d'angoisse.

Réveillée depuis deux bonnes heures, je pianote le clavier de mon ordinateur en recherchant l'inspiration. On avance peu à peu de la date limite et je ne peux pas perdre de temps. Quel souvenir dois-je aborder ? Je fixe les pages de mon carnet regroupant un grand nombre d'idées, mais ce ne sont que des brouillons auxquels j'accorde peu d'importance. Je veux écrire quelque chose qui m'implique personnellement. Je veux un texte qui me ressemble tout en étant différent à la fois. Une héroïne forte et indépendante dans lequel les lecteurs peuvent se retrouver.

Je ferme les yeux en me concentrant sur la musique tout en me remémorant des souvenirs. J'entends ma mère nous sermonner parce que Sam et moi courrons dans les escaliers, je sens l'odeur du délicieux chocolat chaud qu'elle préparait et son éclat de rire. L'émotion la plus puissante est la solitude que je le veuille ou non. Mes mains tapent sur les touches du clavier tandis que je me perds dans la création de mon personnage.

PRÉFACE
La douleur est éphémère, le souvenir est éternel.

Je m'immobilise en prenant conscience de cette première phrase. Cette héroïne résonne à travers moi comme si nous ne formions qu'une seule et unique personne. Son prénom résonne dans mon esprit comme un fait indiscutable. La légende des écrivains est donc vraie, certains personnages viennent d'eux-mêmes et soufflent des mots silencieux afin de nous guider à travers l'écriture de leurs histoires. Je ne connais pas encore Angeline, mais elle devient à ce jour l'héroïne de cette histoire.

L'inspiration vient d'elle-même et je parviens à conclure un premier chapitre plus ou moins bon. Je dois cesser de douter de ma propre écriture sinon je ne parviendrais jamais à écrire un texte pour le concours. Un sourire étire mes lèvres tandis que je note quelques informations supplémentaires sur Angeline dans mon carnet notamment sa date de naissance et son physique.

Il est plus de midi lorsque mon estomac me rappelle à l'ordre pour me souffler de manger. Personne n'est à la maison aujourd'hui, mon père travaille et Ella s'occupe à la dernière minute d'un dossier urgent. Quant à Sam, celle-ci passe une journée culturelle auprès de son groupe de soutien, elle ne reviendra qu'en fin de journée. Habituellement, je serais heureuse de me retrouver seule à la maison or ce n'est pas le cas. J'ouvre le carnet à la page suivante sur laquelle se trouve une nouvelle enveloppe scotchée. La lettre du mois, il s'est donné la peine de rédiger une enveloppe par mois pour m'encourager. Je m'empresse de l'ouvrir, le coeur battant la chamade.

SEPTEMBRE

Chère Maxine,
Nous entamons l'un des mois les plus déprimants de l'année : Septembre. Ce n'est pas une raison pour laquelle il faut déprimer bien au contraire ! C'est la raison pour laquelle j'ai préparé une liste de défis pour t'aider à survivre. Pendant que j'écris cette lettre, tu es installée à ta table favorite en train de siroter ton milkshake à la vanille. Tu as l'air tellement sereine, il ne se passe pas un seul jour sans que tu ne viennes au café.
J'aime prendre le temps de t'observer et découvrir de nouvelles parcelles de toi. Savais-tu que tu fronçais les sourcils lorsque quelqu'un fait trop de bruit ? Ou que tu grattes toujours ta main gauche lorsque tu mens ? D'accord, cette dernière affirmation provient d'Alex, mais c'est toujours pratique à savoir, non ?
J'ai décidé de récupérer les dernières affaires qu'il restait dans mon ancienne maison. Mon père n'était pas présent, il n'y avait que Julia qui était étonnamment calme. Quoiqu'il en soit, j'ai officiellement enterré mon passé pour me focaliser sur le présent. Tu as raison en disant que nos erreurs ne définissent pas qui nous sommes.
Ma mère me demande de reprendre le service, je dois malheureusement interrompre cette lettre. Je te souhaite un bon mois de Septembre et n'oublie pas que les coup de blues ne sont pas des faiblesses.
- N

GROSSE ET ALORS ? [Tome 2]Where stories live. Discover now