Chapitre 28

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[Don't worry even if I Leave you'll do well on your own.]

Je lâche le carnet qui semble tomber au ralenti. Il touche brutalement le sol et se ferme tandis qu'autour de moi, tout commence à s'effondrer. Une alarme retentit, me vrillant les tympans. Est-ce l'impact du carnet qui a provoqué ce séisme ou est-ce à cause de ce séisme que j'ai lâché le carnet ? Je ne le saurai jamais et ce n'est pas le moment d'y réfléchir.

Je me précipite vers la porte de ma chambre tout en regardant en arrière. Les vitres viennent d'exploser en mille morceaux, mon placard est tombé et les murs se fissurent. Le sol tremble, me donnant le tourni. C'est donc en marchant de travers et en me tenant aux murs que je traverse le couloir qui mène à ma chambre. J'ai oublié de prendre la fleur et les pétales et je m'en veux pour ça. Mais je ne peux pas faire demi-tour. Le sol derrière moi s'est effondré ne laissant paraître que le vide. Alors je me remets à courir, ne sachant pas vraiment où aller et trouvant les couloirs de l'hôpital étrangement vides. Ont-ils été évacués sans moi ? Suis-je le dernier dans cet endroit, pris au piège alors que le séisme semble plus puissant au fil des minutes. Je prie pour que l'on me trouve, que les secours viennent me prêter main-forte ou que j'atteigne la sortie sans mal.

Je cours sans m'arrêter, esquivant quelques gravats qui tombent tout en cherchant la sortie. Les couloirs se ressemblent et sont interminables, j'ai l'impression d'avoir parcouru tout l'hôpital et pourtant pas de sortie en vue. Tout est étrange.

Je trébuche soudainement et grimace en sentant que je me suis ouvert le front. Du sang coule déjà le long de mon visage et ma vision se trouble un instant. Je me relève doucement, sachant que je ne dois pas traîner ici. Mais lorsque je suis sur mes jambes, appuyé contre le mur, tout s'arrête. Le séisme est passé, je pense. Je regarde autour de moi mais la tête me tourne. J'effectue quelques pas, le sol forme des vagues et j'hésite chaque fois que je dois poser le pied par terre. J'ai l'impression d'être saoul et pourtant je n'ai rien bu. Je lève les yeux et fronce les sourcils lorsque je vois un nuage de fumée arriver vers moi. Est-ce que j'hallucine ? L'odeur est pourtant bien présente, c'est celle de la cigarette. J'avance prudemment et dans le tournant d'un nouveau couloir, une silhouette apparaît devant moi.

— Jungkook ? je demande en fonçant les yeux pour tenter de bien le distinguer.

Le brun m'attrape le t-shirt, l'air en colère.

— Tu as encore bu, hyung ? Tu m'avais promis d'arrêter !

— Mais..., je tente en ne comprenant rien.

Mais le jeune m'interrompt, reculant de quelques pas pour me jeter un regard accusateur.

— Tu m'as menti, encore. (Ses yeux se mettent à briller, signe qu'il est sur le point de pleurer.) Je n'ai plus personne à part toi Yoongi. Ne deviens pas comme maman s'il te plaît.

Yoongi ? Je comprends soudainement ce qui se passe. Jungkook me prend pour son frère et moi... Eh bien je ressens les effets de l'alcool et du tabac comme si j'étais vraiment lui. Jungkook disparaît soudainement, les effets avec lui. J'avance de quelques pas et me fais arrêter par une main sur mon épaule. C'est Namjoon et il semble trop sérieux à mon goût.

— Taehyung, ne fais pas ça, me dit-il. Ne fout pas ta vie en l'air pour cet enfoiré. Tu mérites mieux.

Un clignement d'yeux et il a disparu. Je prends une grande respiration et me passe une main dans les cheveux. Est-ce que j'ai déjà dit que je ne comprenais absolument rien ?

— Jiminie ! crie une voix dans un autre couloir.

J'avance et découvre Hoseok qui ouvre plusieurs portes de l'hôpital, l'air de chercher son ami.

AwakeWhere stories live. Discover now