Voilà plusieurs mois que les rêves de Seokjin sont habités par six jeunes hommes qu'il ne semble pas connaître. Il se voit à leurs côtés, heureux et souriant tandis que dans sa vie tout va de travers. Lorsque ses rêves deviennent réels, personne ne...
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"Comment se fait-il que le moment le plus heureux apporte avec lui une peur inattendue ? En y repensant, je savais depuis le début que sous le monde étincelant qui se présentait à mes yeux, reposait ma déception. Que tout pouvait s'effondrer avec un souffle de vent. Je me suis retourné, j'ai ignoré, j'ai simplement fermé les yeux. Effrayé, je l'étais, effrayé d'être aimé pour qui je suis."
[The end is near.]
Je ne comprends pas tout de suite ce qui m'arrive lorsque je me réveille dans cette chambre entièrement blanche. Mais bizarrement je me sens bien. Détendu, reposé et en forme, comme si j'étais différent. Je tourne la tête pour observer la pièce dans laquelle je me trouve mais rien n'est intéressant à voir. Il n'y a que le lit sur lequel je suis installé, un placard et une porte. Je ne sais pas exactement où je suis puisque aucun souvenir de ce qui a précédé mon réveil ne me revient en mémoire, mais en tournant la tête vers la porte d'entrée, je vois ma sœur apparaître, l'air inquiète.
— Jin ! s'exclame-t-elle en s'asseyant sur le lit près de moi.
Elle pose une main sur la mienne et je veux faire de même mais me rends compte que mon bras gauche est attaché aux barreaux du lit par une sangle. Voyant l'incompréhension et la panique me gagner, ma sœur m'explique :
— Tu étais incontrôlable hier, quand ils t'ont installé ici. Est-ce que tu te sens mieux ?
— Joohee, je murmure sans rien comprendre à la situation. Où...où suis-je ?
Je me redresse d'un coup, mon esprit ayant retrouvé sa vivacité. Ne pas savoir où je suis ni pourquoi me perturbe. Je commence à me sentir pris au piège.
— Doucement Jinnie, calme-toi, m'enjoint ma sœur en posant une main sur mon torse pour me faire reculer. Tu es...dans un hôpital, ils prendront soin de toi et ensuite quand tu sortiras, tout rentrera dans l'ordre.
Elle me sourit alors que je fronce les sourcils. Et soudain tout me revient en mémoire sous forme de flash. Je revois ma famille, je me vois les perdre peu à peu et me perdre moi-même mais surtout, je vois mes six amis imaginaires et l'étincelle de bonheur qu'ils m'ont apportée, me permettant de tenir un petit peu dans ce monde. À cet instant je me sens tellement con d'avoir cru que...
— J'ai cru que vous étiez morts, je dis tout haut. Papa, maman et toi, je...
Je sens des larmes rouler le long de mes joues alors qu'un voile de tristesse passe dans ses yeux.
— Je sais, c'est fini maintenant. Tu délirais mais ça va aller mieux d'accord ?
Je hoche la tête sans pour autant pouvoir arrêter mes pleurs. Comment ai-je pu penser avoir tout perdu ? Comment ai-je pu les mettre de côté, les ignorer, les effacer de ma vie aussi simplement ? Je me souviens soudain des appels manqués, des sms dans le vent provenant tous à chaque fois d'inconnus ainsi que la sonnette incessante de ma porte d'entrée. Mais je me souviens aussi d'avoir effacé tous mes contacts et jeter mon portable contre le mur. Comme si j'avais voulu les effacer eux.
