Chapitre 7

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[It pierces me, I'm going crazy, I hate this. Take it all away, I hate you.]


Je suis sur une plage qui me semble familière. Le temps est magnifique et le bruit des vagues relaxant. Mes pieds nus arpentent le sable fin, me procurant une sensation de bien-être tellement grande que je ferme les yeux un moment. Je n'entends plus rien, je ne pense plus à rien. Je me concentre sur la mer et ce son sublime qu'elle m'offre. Je crois que je suis déjà venu ici, que j'ai déjà marché sur ce sable. Je me souviens de l'avoir fait seul, accompagné de mon appareil photo mais aussi avec d'autres personnes, que cet endroit était le nôtre.

Des exclamations m'interpellent tout à coup, me sortant de mes lointains souvenirs. Je me retourne et vois six personnes courir en riant sur le sable. Je reste un moment figé en me rendant compte qu'il s'agit tout simplement de mes amis. Ils sont tous là, se bousculant, s'arrosant au passage, ne s'arrêtant plus de rire. Je les regarde approcher jusqu'à ce qu'ils me dépassent, passant de chaque côté de moi comme si je n'étais pas présent, comme si je n'étais pas réel.

Mais je souris. Je me souviens à présent d'avoir vécu cette scène, d'avoir été ici avec eux. Ce n'est pas un rêve, c'est un souvenir, un vrai. Cette certitude me réconforte et apporte enfin une réponse à toutes ces questions qui me hantaient. Car je sais à présent que, d'une certaine manière, je ne suis pas fou. Tout ce dont j'ai rêvé n'étaient que des souvenirs, ces hommes sont bien réels, ils existent et nous avons été proches. Ce sont mes frères.

Je n'arrive pas encore à expliquer pourquoi je ne les vois qu'en rêve ou sous forme d'hallucinations. Peut-être que nous avons pris des chemins différents et que j'essaie de me raccrocher à ces moments vécus avec eux ? Je ne sais pas. Mais je veux profiter de ce souvenir avant de retourner à la réalité qu'est l'hôpital.

Alors je cours dans l'espoir de les rattraper. Je cours dans l'espoir qu'ils me remarquent, qu'ils me sourient et me serrent dans leurs bras. Je cours dans ce sable fin qui semble être devenu mouvant comme si je courais pour ma vie. Je lève les yeux vers le ciel en voyant que les nuages se font plus menaçants et que le vent souffle plus fort. Je regarde les vagues qui ont pris une teinte gris foncé, contrastant avec le bleu qu'elles avaient quelques minutes plus tôt. Mais je continue de courir quand même. Je continue pour eux, pour ce bonheur qu'ils détiennent, pour simplement pouvoir rire.

L'un d'entre eux tourne soudain la tête vers moi et son visage, d'abord surpris, s'éclaire alors d'un sourire. C'est Taehyung. Il laisse les autres continuer de courir et s'arrête, me faisant face. Je le rejoins avec un sourire, essoufflé par cette course tandis qu'il prend une expression trop sérieuse pour son doux visage.

— Pourquoi Jin hyung ?

Je fronce les sourcils, perturbé par cette question que je ne comprends pas. Je baisse alors les yeux, me rendant compte que le décor a changé et que je me trouve à présent au sommet d'un échafaudage de plusieurs mètres, au-dessus de l'eau. Taehyung est devant moi, dos à la mer, m'observant avec un sourire en coin que je qualifierais même d'inquiétant. J'ai un mauvais pressentiment, j'ai peur.

Je regarde le sol plusieurs mètres plus bas et aperçois mes cinq autres amis assis face à la mer, le regard rivé sur nous. Ils nous font signe de la main mais je ne leur réponds pas. Le comportement de Taehyung m'intrigue trop.

— Qu'est-ce qu'on fait ici Tae ? je demande en contrôlant ma peur.

Ce dernier me lance un regard rempli de lassitude puis se tourne vers l'océan, les bras levés, parallèles au sol. Je viens à ses côtés et me rends compte qu'il a fermé les yeux.

— Je t'ai vu faire ça tellement de fois hyung. Je n'ai jamais compris pourquoi. Ou alors je préférais me cacher la vérité.

— De quoi tu parles ? je l'interroge en fronçant les sourcils.

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