CHAPITRE TRENTE-TROIS (2)

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Barrows un jour, Barrows toujours

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[Précédemment Cassie a retrouvé le groupe de Barrows et a été envoyée à une plage pour passer une fin de journée entre amis. En arrivant à la plage, Jérémy est en train d'allumer le feu]

Le temps que nous arrivions à sa hauteur, sautillant de joie, Jérémy est parvenu à faire prendre les braises qui réchauffent notre petit coin. Afin de raviver autant les flammes de nos cœurs que la chaleur de nos corps, nous nous asseyons en cercle autour de notre feu de camp improvisé. En voulant sortir les serviettes d'un des sacs que j'ai portés pendant notre ascension, je fais tomber un paquet de marshmallows dans un bruit sourd. Immédiatement, nous nous tournons tous d'un même geste en direction d'Apolline qui lève les mains vers le ciel.

— Quoi ? Si on n'a pas de chamallows grillés, ce n'est pas vraiment un feu de camp, si ?

— Et le chocolat, c'est pourquoi ?

— Depuis quand on a besoin d'une excuse pour manger du chocolat ?

— Point pour toi, je réponds à la place des garçons.

Le temps qu'Apolline s'occupe de faire griller ses marshmallows, je continue d'étendre les affaires, de plus en plus intrigantes. Si notre groupe n'existait pas, il faudrait l'inventer. Parmi les bombes de rasage, un polaroid et un marqueur, je trouve un jeu de scrabble. Quand je veux l'empoigner, la boîte s'ouvre et tout le contenu se déverse sur le sable. C'est sous mes cris de désespoir que je suis témoin de la catastrophe : les lettres s'échappent de leur sac de protection pour s'éparpiller partout autour de moi. Génial.

— Qui est celui qui a emporté un jeu de société avec des pièces aussi minuscules ?

— Coupable, avoue Carter en m'aidant à rassembler les pièces. Sinon ça se serait fini en action ou vérité.

— Qu'est-ce que t'as contre action ou vérité ? s'offusque Jérémy, piqué au vif.

Il est très sensible sur le sujet puisque c'est par ce jeu que lui et Rosalyn se sont embrassés pour la première fois. Leur couple a commencé sur le parfait cliché d'un défi. Et maintenant ils sont ensemble et ce, depuis des années. C'est beau, un véritable exemple. Comme quoi, d'un cliché et d'une idiotie peut naître quelque chose de merveilleux.

— On n'est plus à Barrows, Jér, rétorque Carter, sans se démonter, lui qui n'apprécie pas spécialement le jeu.

— Hép hép hép, intervient Apolline. Si on est là c'est justement pour se rappeler Barrows. Donc on jouera aux deux pour contenter tous les partis.

Voilà ce qui se passe lorsque c'est Apolline qui joue les pacificateurs. Face à nos grimaces, elle lève une fois de plus les bras vers le ciel, dépitée par notre manque d'ouverture.

— Allez quoi, ça va être drôle !

Bien qu'on soit loin d'être tous d'accord, nous finissons par capituler. Parce que rien ne peut nous dissuader de faire des choses dès qu'on est tous ensemble aussi puériles, inutiles ou dangereuses soient-elles.

— Pendant que Cassie ramasse les pièces, ça vous dit de commencer ?

— Merci pour votre compassion, je grommelle en regardant les pièces éparpillées partout que Carter a abandonnées pour sortir les boissons d'un des sacs.

— Je vais t'aider, me propose Violet, dans son altruisme habituel.

— Nope, Vio. Toi tu joues à action ou vérité. Donc, action ou vérité ? Vérité ?

DES NUITS PLUS CLAIRES QUE TOUS VOS JOURS [IS HE A BAD BOY ?]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant