CHAPITRE VINGT-NEUF

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Quand le doute s'immisce

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Le lendemain et le surlendemain n'ont pas été plus passionnants ni palpitants entre Carter et moi, loin de là. Nous avons pourtant passé tout le week-end ensemble, avec le groupe en entier, à la cabane. Et pendant nos sorties quotidiennes, il ne m'a pas approchée une seule fois et c'est à peine si nous nous saluions. En mon fort intérieur, je suis extrêmement blessée. Il m'a embrassée en se montrant plus que gentil et maintenant il m'ignore totalement. Je veux bien croire qu'il ne veut pas montrer ses sentiments devant les autres, mais là c'est un peu exagéré. Apolline étant au courant de ce qu'il s'est passé entre nous n'a fait que me lancer des regards perplexes pour comprendre ce qui nous arrive et pourquoi nous nous évitons. Comme j'ignore moi même les réponses et que je suis trop touchée pour lui en parler, je fais semblant de ne pas la voir. Gérer Carter est suffisamment compliqué alors si je dois en plus assouvir la curiosité de mon amie, je ne m'en sortirai plus.

Selon nos habitudes, nous nous sommes retrouvés à la cabane après manger pour profiter le mieux possible du temps que nous pouvons passer tous ensemble car cela ne durera pas éternellement, nous en sommes tous conscients. D'ici trois mois, les cours seront terminés et les garçons entreront à l'université. L'année prochaine risque d'être longue sans eux. Et notre rendez-vous de ce soir nous permet également de fêter notre réussite aux examens que nous avons tous plus ou moins réussis. La soirée s'annonçait géniale, pourtant elle ne prend pas la tournure souhaitée.

En effet, l'ambiance est loin d'être au beau fixe comme elle l'est habituellement quand nous nous retrouvons. Violet n'a pas voulu nous accompagner, préférant réviser et se reposer dans la chambre. Apolline n'a pas eu la moyenne dans une seule matière qui pour son plus grand désespoir fait partie des plus importantes. Elle n'accroche vraiment pas avec les cours d'anglais de Mr Steven qui pourtant reste mon professeur préféré. Jérémy et Rosalyn, quant à eux se tiennent à l'écart à rire ensemble sans nous inclure dans leur discussion. Et pour finir, Carter est distant. Il fume près de l'une des fenêtres sans nous accorder le moindre regard. Cela ne devrait pas m'étonner, c'est toujours comme ça, mais je ne peux m'empêcher de le prendre personnellement et de me vexer. Je suis donc perdue dans mes pensées à essayer de le comprendre, ce qui s'avère être mission impossible. Seul Cédric essaye vainement de mettre de l'ambiance.

- Hé ! Vous êtes d'humeur massacrante ce soir ! soupire-t-il en voyant que personne ne rit à sa blague. C'est le mauvais temps qui vous met dans cet état ?

Pas de réponse. C'est vrai que le fait qu'il pleuve en continu depuis trois ou quatre jours doit inconsciemment jouer sur notre moral, mais je ne pense pas que c'est ça qui plombe l'ambiance. Cet hiver nous avons connu bien pire. Tout serait plus joyeux si Carter daignait me regarder pour m'expliquer son comportement. Ai-je fait quelque chose de mal ? Je fous toujours tout en l'air alors peut-être qu'effectivement je l'ai vexé sans le vouloir, seulement je ne vois pas quand ça serait arrivé. S'il continue à tenir ses distances, je vais l'imiter et il verra combien un silence peut être insupportable.

- Vu comment vous vous amusez tous, on serait mieux dans nos chambres. Vous voulez qu'on rentre ? reprend Cédric devant nos mines grisées.

Rosalyn s'arrête de rire et se tourne vers le grand blond pour lui répondre. Elle est à priori la seule qui a écouté ses paroles.

- Non, on est bien là, proteste-t-elle vivement en secouant la tête.

- Alors rapprochez-vous avec Jérémy, on dirait que vous êtes exclus !

DES NUITS PLUS CLAIRES QUE TOUS VOS JOURS [IS HE A BAD BOY ?]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant