CHAPITRE VINGT-CINQ

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Dix jours plus tard

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Dix jours s'écoulent depuis mon anniversaire.

En dix jours, il se passe à la fois beaucoup et peu de choses.

Nous sommes passés de l'hiver au printemps, le temps commence doucement à se réchauffer, la date de fin d'appel de mes grands-parents est déjà passée de moitié, Scarlett est plus enceinte que jamais et j'ai tellement évité Carter ou gardé le silence en sa présence que je me demande comment c'est possible que la pensée de rompre avec moi ne lui ait pas effleuré l'esprit.

Mais bon, aujourd'hui va être une bonne journée, je le sens.

C'est ce que tu dis tous les jours, me rappelle ma traître de conscience que je fais taire immédiatement.

Avec le soleil qui a dispersé les nuages et la pluie de ces derniers temps, j'ai l'impression que sa venue va chasser les tempêtes et les orages de ma vie. Suis-je trop idéaliste ? Certainement. Mais je préfère essayer d'être optimiste en me levant le matin plutôt que de broyer du noir en attendant que la roue tourne par elle-même. Parfois, il faut bousculer la vie pour qu'elle prenne la direction que l'on souhaite.

Et comme sentir le soleil réchauffer mon corps et mon esprit n'était pas suffisant, j'ai ressorti un de mes pulls jaune canard, l'histoire de me placer sous les meilleurs auspices possibles. Psychologique ou non, ces changements me font du bien.

Mais pour combien de temps ?

J'obtiens la réponse à mon interrogation muette quand je descends de mon appartement.

— Hey Cassie-Voldy-jolie ! me salue Apolline avec le nouveau surnom qu'elle m'a trouvé lors de ma fête d'anniversaire. Waouh, tu t'essaies au Poufsoufflage maintenant ?

Le sourire avec lequel elle m'accueille s'est intensifié en écartant le manteau que je n'ai pas pris le temps de fermer. Il est vrai qu'Apolline voit tout de façon Harry Potter. Parfois, un peu trop même. Mais aujourd'hui, sa blague ne me dérange pas, elle a au moins le mérite de me changer les idées et Dieu sait que si une personne a besoin de penser à autre chose en ce moment, c'est bien moi. Et les Poufsouffles sont des personnes joyeuses, non ? Tout ce que je cherche vainement à être ces derniers temps.

— C'est vrai que tu es du genre à te laisser marcher sur les pieds à cause de ta trop grande gentillesse avec ta coloc, poursuit Apolline d'une voix légère. Je comprends mieux pourquoi tu es toujours celle qui finit par faire le ménage. Elle, c'est une vraie Serpentard.

Je retiens mon grognement en serrant les mâchoires. On ne plaisante pas avec notre maison à Poudlard, Apolline est la mieux placée pour le savoir. Et elle vient clairement de me traiter de mauvaise Serpentard.

— Toi tu dois être une Serdaigle défaillante. Vu les raisonnements que tu tiens, c'est clair que ton cerveau s'est ramolli, je rétorque d'une voix sèche qui nous surprend toutes les deux.

A peine ces mots sont-ils sortis de ma bouche, que je me mords la langue pour me punir. Alors qu'Apolline m'a lancé sa pique sur un ton enjoué et plaisantin, je lui réponds avec une agressivité et une violence qui ne me ressemblent pas. Elle en est si choquée et outrée qu'elle reste immobile sur le trottoir, à deux doigts de s'effondrer sur le sol, comme si je lui avais lancé un petrificus totalus.

— Je... Pardon Apo, ce n'est pas ce que je voulais dire, je suis sur les nerfs ces temps-ci.

— Sur les nerfs ou pas, ce n'est pas une raison pour orienter ta mauvaise humeur sur moi. J'essaie de te redonner le sourire, idiote. Et je peux te dire que c'est exténuant.

DES NUITS PLUS CLAIRES QUE TOUS VOS JOURS [IS HE A BAD BOY ?]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant