DES NUITS PLUS CLAIRES QUE TOUS VOS JOURS [IS HE A BAD BOY ?]

CHAPITRE VINGT-SIX

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Deal

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— Je ne t'attendais plus, me lance Jayden en guise de salut alors que j'ouvre la portière de sa voiture.

— Si tu ne m'avais pas fait me faire remarquer en cours, j'aurais été là plus tôt, je rétorque sur la défensive.

— C'est que ma tigresse mord ! Tu sais que quand on est agressif, ça veut dire qu'on a déjà perdu avant d'avoir commencé ?

Un sentiment de malaise s'empare de moi alors que je croirais entendre mon grand-père me donner des leçons lorsque j'étais plus jeune. Selon lui, dès l'instant où tu montres de l'agressivité, dès l'instant où tu t'emportes, l'autre en face de toi ne va faire qu'une bouchée de toi. Il a essayé de m'apprendre le calme et le self-control, mais j'étais loin d'être une élève modèle dans ces domaines. Je préférais la dissimulation qui est plus efficace.

— Tu comptes entrer ou prendre racine sur la chaussée ? me lance Jayden en remarquant mon regard perdu dans le vide.

Sa voix me fait revenir à moi et pour toute réponse, je grimpe dans sa voiture. Les effluves de substances illicites picotent mes narines et manquent de me faire éternuer alors que je m'assieds sur le siège confortable qui m'est familier alors que je ne m'y suis assise que deux fois – pour aller et revenir de San Francisco le jour où il m'a montré son QG.

Malgré le confort que m'offre le siège et la chaleur mordante qui règne dans la voiture grâce au chauffage, le cuir noir me procure plus de crainte que de sûreté. Être assise à quelques centimètres de Jayden, c'est aussi impressionnant que se retrouver face à un serpent en pleine forêt. Leur venin a beau être différent, à la fin, il finira par nous empoisonner.

— Tu mets des lunettes pour cacher les sentiments de tes yeux ? je lui demande quand je me tourne vers lui et remarque qu'il a revêtu ses ray ban noires. Tu as peur que je les utilise contre toi ?

— En fait non, ça fait juste plus bad boy si tu vois ce que je veux dire. Question de principe et d'habitude.

Comme chaque fois qu'il ouvre la bouche, je souffle. J'ai atteint un stade où je ne cherche même plus à dissimuler mon agacement lorsque je suis avec lui. A quoi bon puisque nous sommes tous les deux conscients que nous ne nous apprécions pas ? Le pire, c'est que j'essaie de faire preuve de bonne volonté avec lui. J'essaie, mais je n'y arrive pas. Il pourrait chanter la plus belle des chansons, elle n'en serait pas moins agaçante à entendre venant de lui.

— C'est sympa ce beau temps, me dit Jayden sur un ton détaché qui me donne envie de m'arracher les cheveux.

— Ne cherche pas à détourner la conversation s'il te plaît, je suis pressée.

— Hé bien tu vas apprendre à attendre. Y'a que les filles à papa pourries gâtées qui agissent comme toi, ma jolie.

Dieu, je vais finir par lui envoyer mon poing à la figure. Ma main me démange à un tel point que j'ai l'impression qu'on l'a plongée dans un buisson d'orties. Pour me contrôler et cacher mes phalanges qui deviennent blanches tellement je contracte mes poings, je plante mes ongles dans mes paumes. Je veille cependant à bien emprisonner mes mains sous mes cuisses. On ne sait jamais ce que je suis capable de faire sous le coup de l'impulsion.

Mais, même si ça me coûte de l'avouer, Jayden a raison. Il faut que je me calme et que je me contrôle. J'ai beau haïr Jayden au plus faut possible, je ne dois pas laisser le sang brûlant coulant dans mes veines me diriger. Parfois, il faut savoir faire profil bas pour obtenir ce qu'on veut, même si ce n'est pas beau et que c'est en désaccord avec notre morale. Parfois, nous sommes obligés de rompre nos valeurs et c'est ça le vrai courage. C'est même plus que du courage selon moi : c'est un sacrifice.