DES NUITS PLUS CLAIRES QUE TOUS VOS JOURS [IS HE A BAD BOY ?]

CHAPITRE SEIZE

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Quand Cassandra se rebelle

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Depuis plus d'une heure, je suis le cours de Mr Steven, mon professeur de littérature. Adorant tout ce qui se rapporte à la lecture ou l'écriture, ça a toujours été ma matière préférée. Surtout cette année avec un enseignant aussi passionné et des cours tous plus intéressants les uns que les autres. Cependant, aujourd'hui, je n'accroche pas à la leçon du jour, elle m'insupporte. Mr Steven a décidé d'aborder des classiques français parlant de la condition des femmes dans les époques antérieures et la féministe qui sommeille en moi n'est pas d'accord avec ses propos.

Pour ne pas risquer d'intervenir en confiant le fond de ma pensée, je me focalise sur la fenêtre à ma droite et j'observe le jardin. La vue des feuillages automnaux me calme et me permet de penser à autre chose que le cours du jour. J'aime l'automne. Les couleurs chaudes sont si belles et agréables à regarder. Le cadre idyllique qu'offrent les feuilles en tombant sur le sol pour le recouvrir de couleurs est très attrayant. Violet aussi adore cette saison : les paysages qu'elle peut dessiner sont magnifiques. Son talent implose à cette période grâce la nostalgie des temps chauds mêlée au début de la mélancolie que l'on ressent avec l'arrivée des premières fraîcheurs et des premières pluies longues et brillantes. La petite brune arrive parfaitement à illustrer les sentiments qui s'éveillent avec l'automne.

Je suis moi-même nostalgique quand je pense que bientôt la pluie et le mauvais temps vont revenir, nous privant du jardin. Pour le moment Barrows reste supportable grâce aux bouffées d'air frais que nous pouvons prendre entre les cours, mais bientôt ce sera impossible sous peine de se retrouver frigorifié ou trempé. C'est tellement dommage ! En regardant les feuilles des arbres danser dans les airs, je me promets de profiter le plus possible de l'extérieur avec mes amis.

— Mademoiselle Tanner, nous vous dérangeons peut-être ?

La voix grave de mon professeur résonne dans la salle de classe, me faisant sursauter. Dès que je comprends qu'il me parle, je détache mon regard de la fenêtre et du beau spectacle qui a lieu dans le jardin pour reporter mon attention sur lui, assis de façon décontractée sur son bureau face à nous. Il me fixe avec un regard dur derrière ses lunettes noires, semblant attendre que je lui réponde quelque chose.

— Pouvez-vous répéter ce que je viens de dire ? reprend-il, toujours sans me quitter des yeux.

J'en suis incapable puisque je n'ai pas écouté ce dont il parlait. Il me semble qu'il était en train d'aborder une pièce de théâtre de Molière qu'il mettait en perspective avec une œuvre de Shakespeare, mais je n'en suis pas certaine alors je ne dis rien, cherchant une échappatoire face au regard instant de mon enseignant et des autres élèves de la classe.

Mes joues rougissent quand le silence s'éternise et je détourne mon regard de celui de Mr Steven, un peu honteuse de mon comportement. Pour mon premier cours depuis les vacances avec lui, je tape fort en n'écoutant pas ce qu'il dit. C'est la bonne méthode pour se faire remarquer et se le mettre à dos pour le reste de l'année scolaire. Bravo Cassandra.

Comme si la situation n'était pas assez désagréable comme ça, il insiste et son attitude m'apprend qu'il ne me laissera pas tranquille tant que je ne lui aurai pas fourni une réponse, ou du moins une excuse. Chose que je ne compte pas faire parce que je n'adhère pas à ses valeurs. Même si cela implique que je passe pour une effrontée.

— J'attends, dit-il posément devant mon silence.

Je relève ma tête, agacée par le ton qu'il emploie avec moi. Ne comprend-il pas que je souhaite qu'on me laisse en paix ? Je ne suis pas d'humeur à débattre avec lui sur le sujet du féminisme et encore moins de la place de la femme dans la société, car je sais que si je me lance, je risque de regretter la façon dont je vais parler. Je peux très vite perdre ma patience et mon contrôle quand on aborde ce thème là.