CHAPITRE TRENTE-DEUX (1)

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La fin du procès

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Un mois.

C'est le temps qu'il s'est écoulé depuis que j'ai récolté les preuves pour faire sortir mes grands-parents de prison. C'est le temps pendant lequel Carter et moi nous sommes rapprochés plus que jamais, dans tous les sens du terme. Et c'est aussi le temps qui m'a fallu pour commencer à tirer un trait sur les événements pas tous roses qui me sont arrivés ces derniers temps.

Ce mois est loin d'avoir été de tout repos comme peuvent en attester les horribles cernes gonflés sous mes yeux qui font plus que jamais ressortir ma pâleur habituelle. Ces derniers temps, si je dormais et que je mangeais suffisamment, c'est uniquement grâce à mes proches qui prenaient soin de moi. Si ça n'avait tenu qu'à moi, j'aurais mis mon existence en pause à cause des innombrables papiers que j'ai dû remplir afin de mener à son terme la procédure d'appel lancée par nos avocats.

Bon, si je suis exténuée, c'est peut-être aussi parce que mes nuits avec Carter sont relativement... productives. Mais c'est la seule chose capable de faire vibrer mon cœur entre toute la paperasse que je suis obligée de remplir.

A cause de mon rythme effréné, j'ai peut-être aussi un peu délaissé les cours, m'autorisant exceptionnellement à en rater quelques uns, mais rien d'irrécupérable. En plus, la semaine de vacances scolaires a officiellement démarré hier soir, ce qui signifie que je vais avoir le droit à un peu de répit avant de reprendre les cours. La fin du mois d'avril et le début du mois de mai sont toujours chargés puisque c'est aussi le temps de mes derniers partiels de l'année.

Habituellement, j'aurais été tétanisée à cause de la pression qui se dessine à l'horizon, mais ce n'est pas le cas grâce – ou à cause – du rythme de vie plus que soutenu que j'ai adopté ces derniers temps. J'ai été tellement prise que je n'ai même pas eu le temps d'assister au marathon Harry Potter mensuel qu'Apolline et moi avons pour tradition de tenir depuis qu'elle a été transférée à Berkeley. Et je la vois si peu ces temps-ci – puisqu'elle est prise par des problèmes qu'elle tait et que je n'ai pas le temps de la harceler pour obtenir des réponses – que j'ai l'impression que ça fait une éternité que nous n'avons pas parlé toutes les deux. En fait, c'est loin d'être qu'une impression.

Parmi tous les jours précédents qui se sont écoulés, aujourd'hui est un jour spécial. Maintenant, ce n'est plus qu'une question de minutes avant que mes grands-parents ne sortent de prison. Le verdict de leur libération immédiate a été rendu hier soir, pendant le procès d'appel au tribunal auquel je n'ai pas assisté.

— Tu ne penses pas qu'il y a eu un contre-temps ? me demande Scarlett en vérifiant sa montre pour la énième fois. Ils avaient dit quatorze heures, non ?

— Ils doivent avoir un peu de retard, il n'est que quatorze heures sept, Scar', je la rassure en changeant de position, m'appuyant sur mon autre pied car le droit commence à avoir des fourmis dedans à force d'exercer une pression dessus.

Pour l'occasion de la sortie des grands Julian et Valéria Tanner, je suis partie hier soir tout de suite après les cours pour rejoindre Scarlett dans la maison qu'elle et Mark ont achetée. C'était la solution la plus facile pour aller les chercher avec ma mère et son mari. Et c'était aussi un moyen pour vérifier que Scarlett se ménageait suffisamment, à quelques jours à peine de son accouchement. Ses contractions étant de plus en plus prégnantes, ce n'est plus qu'une question d'heures. Mais malgré cette imminente arrivée, bornée comme elle est, elle refuse de se rendre à l'hôpital avant que ses parents ne soient avec elle. Tant que la poche de ses eaux tient, elle ne s'allongera pas. Ce petit bout de femme est un réel modèle pour moi. Je suis si fière d'elle, qui parvient à allier sa vie de mère et de fille qui croule sous les responsabilités familiales, son quotidien de jeune mariée prête à mener à bien son second accouchement, et le tout sans oublier de profiter de sa vie de femme.

DES NUITS PLUS CLAIRES QUE TOUS VOS JOURS [IS HE A BAD BOY ?]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant