CHAPITRE QUATORZE

3.3K 211 28
                                    

1 4

Profondément blessée

______________________________________

— Connard !

L'insulte résonne dans tout le hall en même temps que je lui assène une claque monumentale. Chargée de toute la haine que j'ai emmagasinée ces derniers temps, ma main s'abat violemment sur son visage maquillé à la peinture noire. J'y suis allée tellement fort que mes doigts tremblent et j'en ai mal à la paume. Et je ne parle même pas de la marque que j'ai laissée dans le maquillage d'Hadès de Carter. Il a bien mérité mon coup de poing en pleine mâchoire avec les idioties qu'il débitait. Je ne regrette aucunement de l'avoir fait. La seule chose que je regrette c'est qu'il n'ait pas perdu une dent sous l'impact de mon poing.

— Je ne sais pas ce qu'il t'est arrivé après l'accident – et là tout de suite, je ne veux même pas le savoir – mais ce dont je suis sûre c'est que t'es un putain de connard.

Carter est trop choqué pour répondre à mes paroles. Il reste pétrifié sur place, droit comme un piquet, les yeux légèrement écarquillés. Je ne suis pas peu fière de la réaction que j'ai réussi à lui faire avoir. J'en aurais peut-être souri si je n'avais pas été si en colère contre lui et son attitude irrespectueuse.

Profitant de son ébahissement qui le force à m'écouter, j'ouvre la bouche pour continuer sur ma lancée en me rapprochant de lui mais Apolline m'arrête une nouvelle fois en me tirant par l'épaule vers la porte de la sortie. Si ça n'avait pas été mon amie, je lui aurais asséné un coup à elle aussi. Par fierté et parce que je ne veux pas montrer à Carter à quel point il me fait sortir de mes gonds, je me dégage de la poigne de ma meilleure amie et je sors de moi-même dehors, sans adresser un dernier regard à Carter et son petit ange, qui, si j'en crois le bruit de leurs pas, sont montés vers l'appartement pour terminer leur soirée.

En sortant, je bouscule Léo au passage, qui me fixait avec effarement mais je ne prends pas la peine de m'excuser et je continue mon chemin jusqu'à ce que mes pieds parviennent sur le trottoir d'en face. Là-bas, je ralentis mon pas rapide et mes mains se portent au niveau de ma tête et plaquent mes cheveux châtains derrière mes oreilles. La seule chose dont j'ai envie là tout de suite, c'est de frapper dans quelque chose. J'ai extrêmement besoin de taper dans un sac de boxe. Ou juste un poteau. N'importe quoi.

— Punaise, c'est quoi son problème ? s'écrie Apolline en me rejoignant avec Léo. Pourquoi il est aussi exécrable ? Je sais bien qu'il n'a jamais été très tendre mais de là à devenir odieux à ce point !

— Je n'en sais rien Apo ! je m'emporte à mon tour. Je n'ai rien fait, je ne sais pas pourquoi il est si horrible. C'est de la méchanceté gratuite, point.

— Je pense qu'à ce stade il faut en parler à Andrew. Je suis sûre qu'il sait quelque chose. Ou je peux essayer avec Cédric. C'est son meilleur pote, non ?

— Non, Apo, je l'arrête avec un mouvement de bras. Je ne veux plus le voir ni entendre parler de lui. Je veux juste qu'il disparaisse de ma vie.

Chose difficile quand il s'agit du meilleur ami de mon cousin et que je vis sous le même toit que lui. Je n'ai pas énormément de solutions pour l'éviter. Soit je demande mon transfert à UCLA et je rejoins Apolline, Rosalyn et Jérémy, ou soit je retourne à mon appartement et j'évite tous les endroits où il est susceptible de se trouver.

— Où est ton appartement ? me demande Apolline en écho à mes pensées. On ne peut pas retourner là-bas avec Carter en plein ébat avec cette fille.

DES NUITS PLUS CLAIRES QUE TOUS VOS JOURS [IS HE A BAD BOY ?]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant