CHAPITRE TRENTE-CINQ

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Noël chez Carter 1.0

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Carter et moi sommes arrivés chez lui il y a de ça une petite heure déjà, et je peux dire que l'ambiance dans sa maison est diamétralement opposée à celle qui règne à la résidence des Tanner. Si en découvrant l'immense propriété de sa famille et la maison toute aussi majestueuse que l'extérieur j'ai d'abord craint de m'engager dans un milieu similaire aux réceptions données par mes grands-parents, j'ai changé d'avis dès que la porte s'est ouverte sur la mère de Carter.

Emily Evans est une femme élancée, que même le temps n'a pu enlaidir ses traits doux et impénétrables. Ses cheveux ont un teint caramel proche du mien, qui tire presque sur le roux à la lumière artificielle et ses yeux ont la même teinte chocolat que ceux de Carter. La ressemblance entre-eux m'a d'autant plus frappée qu'elle a la même posture naturellement élégante que son fils. Mais par-dessus tout, elle s'est montrée accueillante et chaleureuse avec moi, me gratifiant d'un aimable sourire en m'intimant d'entrer dans sa demeure.

La chambre de Carter est identique au reste de sa maison : presque aussi simple que mon appartement. Certes, plusieurs dizaines de bibelots, reliques d'un temps passé, s'entassent sur les meubles contre les murs et des affiches recouvrent plusieurs parois murales, mais rien n'est superflu comme chez moi. Les meubles sont ordinaires et rien n'est agencé pour étaler l'argent de sa famille, contrairement à la mienne. Une ambiance tout aussi chaleureuse que ses propriétaires se dégage de la maison. Je crois que c'est ce qui m'a le plus plu.

— Hmmm, tu penses à quoi ? me demande Carter en roulant de façon à se tourner dans ma direction.

Nous avons beau avoir fait une petite cinquantaine de kilomètres pour arriver chez lui, la route a été éprouvante. A cause des fêtes, toutes les voies étaient prises d'assaut et le trafic a été laborieux. Vraiment laborieux. Nous sommes restés quasiment deux heures dans les bouchons alors que d'habitude en une demi-heure Carter est chez lui. Du coup, une fois que nous avons pénétré dans sa chambre, je me suis écroulée sur son matelas et je n'ai plus bougé depuis. C'est Carter qui a rangé mes affaires sur une étagère de son armoire avant de venir s'allonger à côté de moi.

— A rien de spécial, je suis juste contente d'être là, avec toi.

— Moi aussi je suis content que tu sois là, avec moi.

Mon regard qui était accroché à son plafond glisse sur le côté en même temps que je penche la tête pour plonger mes yeux dans les siens. Lorsque l'on est tous les deux à faire des choses normales, je me rends compte à quel point j'aime Carter. Je ne l'aime pas juste comme on aime une musique, un tee-shirt ou une grande tante qui nous donne des sucreries. Je l'aime comme une musique qu'on adore tellement qu'on l'écoute en boucle pendant des mois sans jamais s'en lasser. Je l'aime comme un vêtement que l'on a convoité pendant des semaines dans la vitre du magasin au coin de la rue et qu'on ne peut plus quitter. Je l'aime comme un garçon qui pourra dire n'importe quoi, il parviendra toujours à vous arracher un sourire.

— Quand je pense que y'a deux mois on se détestait. Tu te rappelles la soirée d'Halloween ?

— Oh que oui, elle est inoubliable. Dans le mauvais sens du terme, je tiens bon de préciser.

— C'est surtout pour moi qu'elle a été horrible, plaide Carter avec une petite moue.

— Tu as eu ce que tu méritais. Tu étais quand même en train d'embrasser une fille en me regardant dans le blanc des yeux juste pour m'énerver !

DES NUITS PLUS CLAIRES QUE TOUS VOS JOURS [IS HE A BAD BOY ?]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant