DES NUITS PLUS CLAIRES QUE TOUS VOS JOURS [IS HE A BAD BOY ?]

CHAPITRE CINQ

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Quand les sentiments refont surface...

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Le premier samedi de l'année scolaire arrive sans que je n'ai vu la semaine passer. J'ai du mal à croire que cela fait déjà six jours que je suis à l'université, il s'est passé tellement de choses ! D'abord ma rencontre avec Kate et Joy, ensuite les retrouvailles avec mon cousin Andrew, et pour finir, la découverte de ma colocataire haute de couleurs. Depuis mercredi dernier les choses entre elle et moi ne se sont pas améliorées, bien au contraire. Je l'évite autant que je peux mais ce n'est pas toujours facile. La journée, on ne se croise pas beaucoup puisqu'elle part tôt le matin et revient tard le soir mais la nuit nous sommes obligées de cohabiter ensemble. La plupart du temps, je mange sur la terrasse pendant qu'elle, elle reste dans le salon ou la cuisine. J'évite de me plaindre pour ne pas envenimer les choses mais la situation ne va pas pouvoir durer éternellement. Chaque fois que j'ouvre la porte de la salle de bains, j'appréhende de tomber sur Sixteen et je fais plus attention avec l'eau car je n'ai toujours pas digéré la douche froide de l'autre jour. Kate m'a proposé de m'héberger le temps de trouver une solution mais j'ai refusé pour ne pas la déranger. Déjà qu'entre elle et sa colocataire c'est également tendu, je ne veux pas en rajouter. Décidément, nous sommes mal tombées toutes les deux.

Heureusement, cet après-midi, une occasion s'est présentée pour m'éviter de tomber sur elle et prendre un peu l'air tant que les températures sont encore élevées. Andrew m'a contactée le jeudi pour que nous passions un peu de temps ensemble. Cela fait près de trois ans que nous ne nous sommes pas parlés et nos discussions me manquent énormément. Depuis que je suis enfant, il a toujours été mon meilleur ami, mon confident et mon grand-frère quand personne ne pouvait veiller sur moi. Nous avons grandi ensemble et l'écart de seulement un an entre-nous ne s'est jamais vu. Quand il a été obligé de partir de Barrows à cause de mauvaises fréquentations d'après mes parents, j'étais frustrée et très triste parce que pour une fois, on aurait pu être ensemble. Je compte bien rattraper le temps perdu à l'université. Maintenant que nous sommes plus indépendants, nous pourrons nous voir plus souvent et cela m'enchante beaucoup.

J'étais donc très heureuse lorsque j'ai reçu son message m'invitant à le retrouver au terrain de basket cet après-midi. A cause de Kate, je n'ai pas pu approfondir ma discussion avec lui mercredi et pourtant Dieu sait que nous avons énormément de choses à nous raconter aussi bien au niveau des études qu'au niveau personnel. Lorsque j'ai appris mon adoption, presque deux ans auparavant, il avait fait partie des premiers à m'envoyer un message de soutien et cela m'avait beaucoup touchée. Je n'étais pas vraiment d'humeur à entrer dans les grandes discussions donc je ne lui avais rien répondu si ce n'est un merci poli. Je vais enfin pouvoir me confier à quelqu'un qui me comprendra. Apolline a beau être une fille géniale et ouverte, elle n'est pas de ma famille, elle ne sait rien de ma vie si ce n'est ce que j'ai bien voulu lui montrer. Andrew lui, connaît les problèmes, les choses que je cache derrière les artifices.

Quand j'arrive aux abords du terrain de basket, il est déjà là à m'attendre sur un mur. Sa peau hâlée luit sous les rayons du soleil et ses cheveux bruns dansent au rythme du vent. Il est en tenue de sport donc j'en déduis qu'il a déjà dû effectuer son footing quotidien. Même en sueur, il reste magnifique. Ce n'est pas étonnant que la plupart des filles se jettent à ses pieds. Ce qui l'est un peu plus c'est qu'il est toujours célibataire. D'un côté, je le comprends. Les filles sont compliquées et il est plus libre en étant seul. Au moins personne n'est là à lui dicter ce qu'il doit faire ou qui il est autorisé à fréquenter. Et il ne vivra pas le moment difficile de la rupture qu'on a souvent tendance à oublier. Parce que, oui, c'est beau l'amour, c'est magique. Mais, ça ne s'arrête pas à ça, c'est aussi douloureux et néfaste, comme du poison. L'amour est le pire poison du monde, il finit toujours par te tuer à petit feu.