DES NUITS PLUS CLAIRES QUE TOUS VOS JOURS [IS HE A BAD BOY ?]

CHAPITRE VINGT-CINQ

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Révisions avec Carter

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Nous sommes le sept février. C'est une date importante pour nous, étudiants de Barrows car l'approche de la moitié du mois signifie également l'approche des examens du deuxième trimestre. Je n'ai pas le droit à l'erreur, les résultats sont déterminantes pour la suite. Si je n'obtiens pas des notes assez hautes, je ne pourrais pas avoir les options que je souhaite et je me retrouverai avec des matières que je n'aime pas. Ce serait une catastrophe. J'ai beau contredire le règlement et aller à des fêtes mais cela ne veut pas dire pour autant que je dois faire n'importe quoi avec mes études. Elles sont trop importantes car sans elles, on ne fait rien.

Comme je révise depuis que les vacances de Noël se sont terminées, soit début janvier, je n'ai pas pu sortir énormément avec le groupe. Je crois qu'en un mois et demi, je n'ai dû les accompagner qu'une seule fois et nous ne sommes pas restés tard. Les filles m'en veulent un peu puisque je préfère travailler à rester avec eux. Elles me trouvent trop sérieuse. Et elles n'ont pas tort. Maintenant, je ne vois le groupe que lorsque nous mangeons, le reste de mon temps libre étant consacré au travail à la bibliothèque. Je n'ai pas pu faire autrement compte-tenu du fait que j'étais très en retard sur mon programme de révisions. Mais je me rattraperai, sitôt les examens passés.

Aujourd'hui c'est le dernier samedi avant les épreuves écrites et donc ma dernière chance de combler mes lacunes. Je suis globalement au point dans les matières principales si ce n'est l'histoire géographie et la biologie, mes bêtes noires depuis l'école élémentaire. J'ai beau me pencher dessus, travailler comme une dingue pendant des jours, il n'y a rien à faire, je n'y arrive jamais. Alors que j'ai régulièrement des dix-huit et plus partout, je ne dépasse pas les douze ou treize dans ces matières ce qui me démoralise. J'aime avoir de très bonnes notes et je ne m'en cache pas.

Heureusement pour moi, pendant la soirée du Nouvel An, Carter s'est gentiment proposé de m'aider à réviser ces disciplines pour combler mes lacunes. Et j'ai accepté. J'ai d'abord été très surprise par sa proposition avant que l'étonnement ne se transforme en joie. Le coup de main qu'il me donne atteste de l'amélioration de notre relation. Depuis quelque temps, il devient presque gentil et agréable avec moi quand nous sommes seuls, ce qui est un miracle. Cependant, dès que nous sommes en groupe, c'est une toute autre histoire. Il redevient plus froid et distant, comme s'il ne voulait pas montrer qu'il peut ressentir des choses, être aimable et compréhensif avec quelqu'un. Au début, son caractère m'agaçait beaucoup. Cette si grande différence de comportement me gênait. Mais j'ai fini par accepter que Carter ait deux personnalités aux antipodes et je m'y suis faite.

Malgré tout, j'apprécie vraiment qu'il m'ait proposé son aide. Nos précédentes séances de révision se sont parfaitement déroulées et m'ont été d'un grand service. Aujourd'hui marque aussi notre dernière séance de travail et c'est la dernière occasion que j'aurai pour retravailler les chapitres qui me posent le plus de difficultés. Pour se faire, Carter m'a donné rendez-vous dans leur repère d'hiver : une cabane cachée non loin du rocher où nous avons l'habitude de nous allonger lorsqu'il fait beau. La cabane est réservée aux occasions particulières ou quand il pleut. En l'occurrence c'est le cas aujourd'hui donc c'est l'endroit le plus approprié pour être au sec et tranquille, loin du bruit qui règne dans le bâtiment de vie surpeuplé. Les filles avaient raison de m'avertir que l'hiver Barrows devient un enfer : tout le monde s'entasse dans le moindre coin libre où l'on peut s'asseoir.

Je suis sur le chemin pour me rendre au point de rendez-vous. J'essaie tant bien que mal de suivre les indications que Carter m'a données pour la trouver mais le mauvais temps ne me facilite pas la tâche. Mon parapluie dans une main, la feuille avec les indications griffonnées dessus dans l'autre, je cours sous la pluie en essayant d'éviter le maximum de flaques d'eau. C'est loin d'être aussi facile que l'on pourrait le penser car plus je m'enfonce dans les hautes herbes et plus le sol est boueux. Alors que je me croyais perdue, j'arrive finalement à la clairière où notre rocher est trempé. A partir de là, il est bien plus aisé de m'orienter car j'ai un visuel direct sur la cabane bien dissimulée entre les branches touffues des arbres.