CHAPITRE QUINZE

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Responsabilités familiales

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C'est lorsque je dois assister à des cours de biologie pendant trois heures d'affilées que je me rends compte que je déteste ça. A petite dose, j'avais l'impression d'apprécier ça mais puisque c'est l'une de mes matières dominantes au deuxième semestre, j'en fais littéralement tous les jours. Pourquoi n'ai-je pas fait comme Kate et pris plus de littérature ? Parce que mon cerveau est toujours conditionné comme ce que mes grands-parents m'ont répété depuis mon enfance : favoriser les matières scientifiques si je veux faire quelque chose de ma vie. Ils n'ont jamais compris que je ne me destinais pas à être chirurgienne ou médecin. Et c'est triste à dire mais avec le temps, j'ai fini par me convaincre qu'ils devaient avoir raison puisqu'ils voulaient forcément mon bien. Aujourd'hui j'en doute de plus en plus. Mais je continue mes études dans ce qui se rapproche le plus de la médecine.

Je suis en plein TP avec ma partenaire Anya, une petite blonde avec des pommettes hautes, des yeux rieurs et de jolies formes lorsque je sens des vibrations dans la poche de mon jean. Je n'ai pas besoin de réfléchir longtemps pour comprendre que quelqu'un essaie de me joindre. Serait-ce Apolline qui me donne rendez-vous dans un restaurant ce soir ? Ou Andrew qui veut de mes nouvelles ? C'est fort possible. En revanche, je doute que ce soit Carter puisque nous nous sommes quittés tôt ce matin juste après le film.

Bien que nous ne soyons pas censés utiliser nos téléphones pendant les travaux pratiques, je suis incapable de résister à l'envie de découvrir qui m'appelle. Faisant mine de devoir noter quelque chose sur ma feuille, je m'accroupis de façon à cacher mon corps sous la longue table et j'entreprends d'ôter mes gants en plastique ainsi que mes lunettes de protection pour une meilleure prise en mains et visibilité. Le plus complexe c'est de détacher les boutons de ma blouse pour accéder à ma poche. Le temps d'arriver à bout du mécanisme, le vibreur s'est stoppé de telle façon qu'en allumant l'écran, je tombe directement sur des appels manqués de Scarlett.

— Cassandra ? Un problème ? me demande ma partenaire en découvrant mon visage livide lorsque j'émerge de dessous le plan de travail de biologie.

— Aucun, j'ai juste eu une douleur aiguë dans le ventre, je tente de me justifier de manière plus que bancale. Mais ça va mieux, on peut continuer.

— Sûre ?

— Absolument. Donne-moi ce scalpel que je découpe un morceau de la cellule.

Je ponctue ma phrase d'un sourire que j'espère convaincant, bien qu'il soit feint. Si Anya remarque ma supercherie, elle n'en laisse rien paraître et se contente de me transmettre le matériel qu'elle utilisait.

Pendant qu'elle note les observations de la première partie du TP, j'entreprends de réaliser la suite, ce qui s'avère bien plus complexe que je l'avais prévu. Mes mains tremblent de façon inhabituelle et je suis clairement distraite, peu appliquée dans mon travail, toutes mes pensées étant orientées vers le coup de téléphone de ma génitrice.

Ces derniers temps, Scarlett ne me contact plus que pour une chose : mes grands-parents. Soit elle me donne de leurs nouvelles, soit elle me transmet de nouveaux éléments ou soit elle me demande si le fait qu'ils soient emprisonnés me porte préjudice dans ma vie de tous les jours. Je peux être sûre que lorsque son prénom s'affiche sur mon téléphone, c'est porteur d'une nouvelle peu encourageant. En d'autres termes, je n'ai pas besoin de lui répondre pour savoir qu'il a dû se passer quelque chose de grave ou avoir une avancée dans leur cas.

DES NUITS PLUS CLAIRES QUE TOUS VOS JOURS [IS HE A BAD BOY ?]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant