DES NUITS PLUS CLAIRES QUE TOUS VOS JOURS [IS HE A BAD BOY ?]

CHAPITRE VINGT-QUATRE

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Confident inattendu

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PDV DE CARTER

— Pour Cassandra, hip hip hip hourra !

Les hurlements des invités rompent la tranquillité de la salle réservée par Apolline. Tout le monde est si enthousiaste à l'idée de fêter l'anniversaire de Cassandra, que même moi je me prête au jeu et l'acclame à mon tour.

En arrivant à l'endroit où nous a donné rendez-vous Apolline, on ne peut pas dire que j'étais de très bonne humeur. Rester tard à veiller sur sa petite-amie, ça fatigue, même après s'être essayé à la méthode phare d'Andrew : boire café sur café. Les médicaments n'ont rien pu faire contre le mal de tête qui s'est ancré en moi à cause du manque de sommeil. Pourtant, la présence de nos amis et l'ambiance euphorique de la fête atténuent ma douleur jusqu'à la faire disparaître.

— Apo, dis-moi que ce n'est pas toi qui as fait le gâteau, se plaint Cassandra en voyant sa meilleure amie arriver avec le dessert dans les mains.

— Euh... Ça se voit tant que ça ?

Si on exclut la référence Harry Potter qu'elle y a incorporée, à savoir le message d'anniversaire « Happee Birthdae Cassandra », on pourrait presque croire qu'elle l'a commandé chez un pâtissier. Enfin, jusqu'à qu'une part n'arrive dans notre assiette et qu'on se rende compte que le chocolat n'est même pas grillé mais totalement cramé.

Il n'a pas l'air plus appétissant que celui auquel j'ai eu droit avec Cédric cet été. Décidément, il n'y en a pas un pour sauver l'autre. Encore heureux qu'avec Violet ils n'aient pas pu se déplacer pour le week-end, sinon ça aurait été un vrai carnage.

— Préparez-vous à l'intoxication alimentaire, la taquine Andrew en saisissant sa part.

— Héééé, je suis une bonne pâtissière !

— Apo, je t'adore, rétorque vivement Cassie, et tu es une amie merveilleuse, mais la cuisine ce n'est pas du tout ton truc.

Susceptible comme elle est, les traits d'Apolline s'affaissent pour former une moue boudeuse. Si madame n'avait pas été aussi butée, elle aurait accepté mon aide au lieu de vouloir tout préparer par elle-même et on aurait pu se remplir le ventre. Mais non, Apolline a décrété qu'elle s'occuperait de tout. Résultats des courses ? On se retrouve avec un gâteau infect, une décoration totalement sur le thème Harry Potter, à en faire pâlir les fans de la saga et si nous pouvons boire, c'est parce que Rosalyn et Jérémy ont anticipé son oubli et sont arrivés avec un paquet entier de gobelets en plastiques.

— Mais je suis sûre que ton gâteau est excellent, se reprend Cassandra, en apercevant la mine peinée de sa meilleure amie.

— Il a été fait avec amour alors oui, il ne peut être que parfait.

Elle distribue les parts autour de la table et comme pour prouver que son gâteau est tout aussi mangeable que n'importe quel autre, elle en prend une bouchée. Évidemment, elle fait mine de l'adorer, mais même si elle essaie de le dissimuler, sa bouche transpire le dégoût.

Mais la palme de la simulation n'est pas attribuée à Apolline mais à Cassandra. Cassandra, que j'observe du coin de l'œil et qui n'a pas quitté son sourire depuis notre arrivée. C'est loin d'être un sourire franc, c'est plutôt un sourire triste. Triste comme un arbre qui aurait perdu son feuillage en automne, triste comme un mouton qu'on tond, triste comme un enfant qui troue son pantalon préféré. Et elle espère tromper les autres avec sa bonne humeur dissimulant une tristesse silencieuse.