CHAPITRE QUARANTE

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Le début de la fin

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Nous sommes donc à trois dans la voiture de Carter pour rentrer au lycée. Lui, comme prévu est au volant et Apolline arrivait à peine à tenir debout alors elle s'est jetée sur la banquette arrière. Maintenant elle dort à moitié affalée dessus, respirant très fortement avec un filet de bave qui lui coule de la bouche. Du siège passager où je suis assise, j'hésite à la prendre en photo tellement sa position est amusante mais j'arrive à me contenir en me moquant gentiment d'elle avec Carter.

Le paysage que j'observe à travers la vitre de la voiture est exactement le même qu'à l'aller. Tout est identique, si sombre qu'on distingue à peine la forme des arbres qui bordent la route derrière les barrières de sécurité. La seule différence réside dans l'absence de Jérémy et Rosalyn qui sont restés chez le frère du grand brun. A cette heure-ci, ils doivent probablement être sous une couette. Je ne veux même pas imaginer ce qu'ils font. Mon innocence serait perdue à tout jamais.

— Alors, comment as-tu trouvé la soirée ? finit par m'interroger Carter alors que nous avons passé le panneau indiquant notre sortie de San Francisco.

Je réfléchis en me remémorant ce qu'il s'est passé et je ne trouve rien qui ait été mémorable ou agréable si ce n'est notre réconciliation. J'opte pour le mensonge afin de ne pas jouer la rabat-joie.

— Pas mal, pas mal. Mais je sens que demain le réveil va être très très dur, lui confié-je. Apolline et moi risquons de dormir en histoire.

— Au moins toi tu n'as pas d'examens blancs.

Carter soupire sans retenue en pensant à la grande concentration qu'il devra utiliser demain pour ne pas rater ses examens. A mon avis, lui comme Jérémy vont être totalement largués car quand nous arriverons à Barrows, il sera au moins quatre heures du matin et le temps de rejoindre nos chambres et de nous coucher, les quatre heures et demi seront déjà passées. A ce stade, mieux vaut qu'il n'essaie pas de s'endormir, ça ne servirait pas à grand-chose.

— Vous êtes complètement tarés aussi ! Honnêtement je ne sais pas comme tu fais pour tenir le coup et appréhender ce test décisif avec assurance. Moi à ta place je serais probablement morte de trouille !

— J'ai l'habitude, je commence à avoir de l'expérience.

Un rire rauque s'échappe de sa gorge et je l'imite bien qu'il n'y ait rien de drôle. Il faut croire qu'à cette heure si avancée nous sommes un peu hystériques.

Pour ne pas déconcentrer Carter dans sa conduite, j'arrête de lui parler et j'appuie ma tête contre la fenêtre. Au début quand mon front entre en contact avec la vitre glacée, un frisson remonte le long de mon échine et me réveille. Puis très vite, quand je m'habitue à la fraîcheur du verre, mes paupières lourdes se ferment toutes seules et je suis à deux doigts d'imiter Apolline et de tomber dans les bras de Morphée. Une bosse sur la route me fait revenir à moi et je me masse les tempes. Je suis tellement fatiguée qu'un mal de crâne commence à se faire sentir. J'ai intérêt à prendre un cachet avant d'aller me coucher sinon demain je ne sais pas si je réussirai à me lever.

Je jette un rapide coup d'œil à Carter pour m'assurer qu'il est toujours bien éveillé puis je m'autorise à reposer mes pupilles endolories par les lumières de l'appartement du frère de Jérémy. Je suis une nouvelle fois en train de sombrer dans l'inconscience quand quelque chose me réveille en sursauts. Au début je ne comprends pas d'où vient le bruit mais très vite je m'aperçois que c'est la sonnerie d'un téléphone. Ça me paraît inhabituel vu l'heure. En plus le mien est toujours sur vibreur et il ne me semble pas qu'Apolline ait pris le sien. Elle l'a oublié sur ma table de chevet en partant. La chanson me rappelle vaguement quelque chose mais je suis incapable de retrouver son nom. Mais je suis sûre d'une chose : c'est celui de Carter.

DES NUITS PLUS CLAIRES QUE TOUS VOS JOURS [IS HE A BAD BOY ?]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant