CHAPITRE DIX-NEUF

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Les fêtes finissent toujours mal

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Le vendredi suivant, en arrivant à la maison du certain Max, ami des garçons, je ne suis pas rassurée. Ma dernière fête a été désastreuse et j'ai peur de réitérer l'expérience. Si je goûte ne serait-ce qu'à une gorgée d'alcool, je sais que je risque de rechuter. Pendant tout le trajet en voiture, j'étais stressée à l'idée que ça arrive. Je n'ai pas cessé de triturer les pointes de mes cheveux qui tombaient en une cascade de boucles brunes sur ma robe noire. Je n'ai jamais autant regretté un de mes choix. Si j'avais pu remonter le temps, je serais retournée une semaine auparavant quand Jérémy nous a proposées d'aller à cette fête et j'aurais refusé comme mes colocataires l'ont fait. J'étais tellement énervée et désespérée que je me suis dit qu'une distraction ne serait pas de refus. A la place de quoi, maintenant que j'y repense, je serais dix fois mieux dans mon lit.

Comme nous sommes six et qu'il n'y a que cinq places parture, nous nous sommes séparés en deux groupes. Je suis montée avec Rosalyn et Jérémy dans la Volvo de ce dernier tandis que Carter, Cédric et Apolline sont allés dans celle de Carter. Pendant tout le trajet, Jérémy et Rosalyn n'ont fait que parler entre-eux, ce qui a redoublé mon stress. Si Apo avait été avec moi, elle aurait pu me calmer. Je sais qu'elle l'aurait fait parce qu'elle remarque de suite lorsque je suis préoccupée et qu'elle est très altruiste. J'aurais dû monter avec elle dans la voiture de Carter. Je l'aurais fait si je ne lui en voulais pas encore pour le café de la semaine précédente.

Pour couronner le tout, l'ambiance de la fête du dénommé Max est loin d'être celle que je préfère. La musique est beaucoup trop forte si bien que même avec les vitres et les portières fermées, on entendait la mélodie bruyante à l'angle de la rue. Et nous avons à peine atteint le perron que je vois déjà des gens complètement ivres sur la pelouse. A première vue, je dirais qu'ils sont plus âgés que nous. Même les filles sont dans un état déplorable : leurs robes déjà très minimalistes au niveau du tissu remontent haut sur leurs cuisses et elles affichent toutes le même air hautain que Sacha. Ce n'est clairement pas le meilleur endroit pour me changer les idées.

Avant d'avoir pu en voir davantage, je suis les autres qui rentrent dans la grande maison. Ma mauvaise première impression se confirme lorsque j'aperçois des gens bourrés dans tous les coins du grand salon à danser collé-serré sans se préoccuper de la personne à leur côté. De l'extérieur on se croirait dans une boîte de nuit un peu trop alcoolisée avec les lumières très basses et la musique beaucoup trop forte. Je viens à peine d'arriver et je sens déjà un mal de tête arriver. Ça promet pour les heures à venir. Avec un petit peu de chance, les autres voudront partir rapidement et nous pourrons regagner nos lits.

J'allais faire la remarque à Rosalyn qui se trouvait à ma droite quelques secondes auparavant mais je ne la vois plus. La foule dansante a dû nous séparer. Paniquée à l'idée d'être confrontée seule à cette fête, je tourne sur moi-même pour trouver un de mes amis, mais mes recherches sont vaines à cause de la trop faible luminosité et l'encombrement de la pièce. Il n'y a rien à faire, je ne reconnais aucun visage. Je n'aurais jamais dû venir, qu'est-ce qui m'a pris de faire une chose pareille ? Maintenant je suis bloquée ici et toute seule.

Quand on est perdu dans une maison inconnue, la meilleure chose à faire c'est de trouver la cuisine. C'est toujours ce que font les filles dans les films. Je sonde les murs à la recherche d'un couloir ou d'une porte pouvant y mener et je finis par tomber sur une pièce beaucoup plus éclairée à ma gauche. Soulagée par cette découverte, je fends la foule d'inconnus à toute vitesse pour m'y engouffrer, priant pour que ce soit plus calme que le salon.

DES NUITS PLUS CLAIRES QUE TOUS VOS JOURS [IS HE A BAD BOY ?]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant