DES NUITS PLUS CLAIRES QUE TOUS VOS JOURS [IS HE A BAD BOY ?]

CHAPITRE SEPT

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Transgression des règles

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Je me souviens encore du regard surpris que m'a lancé Apolline lorsque j'ai accepté la proposition de Cédric. Elle était si étonnée ! La bouche grande ouverte, ses yeux noisette plongés dans les miens, elle n'a pas cessé de me dévisager jusqu'à ce que nous partions de la clairière. Ensuite, pendant toute la journée elle n'a fait que me demander si je blaguais, si c'était juste pour faire taire Cédric que j'ai consenti à venir en ville avec eux. J'ai eu beau lui répéter qu'il ne s'agissait pas un mensonge, que je comptais vraiment les accompagner, elle ne m'a pas crue un seul instant. Depuis deux semaines, elle m'agace avec ça, à me reposer la même question tous les jours et chaque fois je réponds la même chose :

- Oui, Apolline, je vais venir en ville avec vous. Oui, je vais vous suivre dans la bouche d'aération et oui je vais escalader le grillage.

Ce à quoi elle s'empresse de rétorquer :

- Je ne te crois pas Cassandra. Tu affirmes depuis le début que nos pratiques sont débiles et dangereuses et subitement tu changes d'avis ? Je suis sûre que tu mens pour que Cédric n'insiste pas.

Mes réactions à son objection ont énormément varié pendant les deux semaines qui m'ont séparée de la sortie en ville. Je suis passée de la colère, à l'ignorance en passant par l'isolement. Notre petite rivalité a créé des tensions entre nous et l'ambiance dans la chambre était loin d'être au beau fixe. Heureusement, nous ne passions pas notre temps qu'à cinq. La plupart du temps nous retrouvions les garçons dehors et nous discutions de tout et de rien en profitant du soleil estival avant que l'automne ne s'installe.

Aujourd'hui c'est le grand jour pour moi. J'ai attendu cette sortie en dehors de Barrows avec tellement d'impatience et en même temps d'appréhension ! J'avoue avoir un peu peur de ce qu'il va se passer. Je ne suis pas habituée à défier le règlement et encore moins sortir en ville avec des amis en plein milieu de la nuit alors que je suis censée dormir à poings fermés dans mon dortoir. Mais j'ai tout de même hâte d'y être pour découvrir ce qu'ils font en ville et ce qu'il y a de si génial. Les filles attendent toujours avec empressement le samedi soir. A force, elles piquent ma curiosité.

Je suis prête depuis vingt heures. Nous avons fait exprès de manger plus tôt que d'habitude pour avoir davantage de temps pour nous préparer. Pour une fois, j'ai réussi à avoir la salle de bains en première et j'ai pu me préparer tranquillement. L'inconvénient c'est que pendant les quatre heures restantes, je n'ai pas su comment m'occuper et le stress a eu le temps de monter. Je n'ai pas cessé d'être saisie de doutes à quelques minutes de notre grande sortie. Et si je faisais une bêtise ? Et si tout ne se passait pas bien et qu'on se faisait prendre ? Je ne me pardonnerai jamais d'avoir fait preuve d'autant d'idiotie.

Contrairement à mes colocataires que j'ai vues défiler les unes après les autres dans la salle d'eau, je n'ai rien mis d'extravagant. Je porte un simple jean bleu clair et un top blanc à manche courte. Je compte également emmener mon perfecto au cas où il ferait frais cette nuit lorsque nous rentrerons. En voyant ma tenue, Rosalyn en tant que fan incontestée de mode, s'énerve. D'après elle, ne pas porter une robe pour une sortie en ville est une erreur impardonnable. Épaulée par Sacha, elle tente vainement de me faire revêtir une de ses magnifiques pièces. J'ai failli céder face à sa persistance et en voyant leur tenue respective beaucoup plus chic que la mienne. Rosalyn porte une robe noire simple mais qui met en valeur son corps parfait. Sacha, elle, a opté pour une robe pastelle en dentelle. Elle aurait pu être très jolie si seulement elle n'était pas aussi courte. C'est à peine si elle cache la moitié de ses cuisses !