DES NUITS PLUS CLAIRES QUE TOUS VOS JOURS [IS HE A BAD BOY ?]

CHAPITRE VINGT-SEPT

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Un grand rapprochement

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Deux semaines se sont écoulées depuis que j'ai passé mes examens. Tout s'est très bien déroulé, même mieux que je l'imaginais. Finalement en un mois, j'ai réussi à rattraper tout le retard accumulé à cause de mes sorties nocturnes inhabituelles. J'ai trouvé les tests étrangement simples, ce qui ne m'a pas dérangée. Dans la plupart des matières, je dépasse les seize, ce qui me ravit au plus haut point. C'est quasiment assuré, je pourrai garder mes options en mathématiques et anglais au prochain trimestre. Même en histoire et en biologie j'ai eu de très bonnes notes, bien que j'appréhendais beaucoup. Mes meilleurs résultats depuis des années ! Je sais que c'est en partie grâce à Carter et l'aide précieuse qu'il m'a fournie mais je ne l'ai pas encore remercié.

Il faut dire que je ne l'ai pas revu depuis ce jour à la cabane quand nous avons failli nous embrasser. Je l'avoue, je fais tout pour l'éviter. Lorsque nous nous retrouvons en groupe, j'esquive les discussions avec lui et je n'ose même plus le regarder en face. Tout le monde a remarqué les tensions entre nous – elles se ressentent à des kilomètres à la ronde – mais personne ne comprend exactement ce qu'il se passe et donc nous n'en parlons pas. Je leur en suis reconnaissante. Devoir mettre des mots sur ce que je ressens, raconter notre rapprochement soudain, tout ça est au dessus de mes forces, surtout avec mon cerveau encore embrumé par les propos de Rachel. J'y ai beaucoup réfléchi pendant ces deux dernières semaines, et je suis arrivée à la conclusion que je dois en tenir compte et rester le plus éloignée possible de Carter. Il est trop dangereux pour moi. Je n'ai pas envie d'être un vulgaire jouet pour lui et encore moins de souffrir.

— Cassandra, tu nous as écoutées ? me demande Rosalyn, interrompant le fil de mes pensées. On va rejoindre les gars avant le cours de sport.

J'acquiesce avec un simple mouvement de tête, ne comprenant pas de suite les propos de mon amie. Mais quand j'aperçois Jérémy, suivi de Cédric et Carter, je réagis immédiatement. Je me crispe en réalisant que cela signifie voir celui que j'évite depuis deux semaines et peut-être même lui parler. Chose que je ne veux absolument pas. Il faut que je trouve une solution pour me défiler, et vite. A toute vitesse, je réfléchis à toutes mes options sans en trouver une suffisamment convaincante. Je ne peux pas m'éclipser parce qu'on a sport...

« Mais oui, c'est ça ! Tu es un génie Cassandra ! », je me félicite mentalement. La solution à tous mes problèmes, mon échappatoire, c'est ce cours de sport. Jamais je n'ai été aussi heureuse d'avoir cette matière un vendredi après-midi, bien qu'habituellement je n'aime pas spécialement ça.

— Mince ! je m'exclame pour capter l'attention de mes colocataires. J'ai oublié mes baskets dans mon casier !

— Cassandra, toujours aussi tête en l'air à ce que je vois, me taquine Apolline. Même Violet a pensé à sa tenue de sport ce matin !

— Ça arrive à tout le monde, je me défends faussement. Je vais les chercher, ne m'attendez pas !

Apolline soupire, blasée par mon oubli. Ce n'est pas la première fois que ça m'arrive, mais aujourd'hui ce n'est qu'un prétexte. Mais ça, elle ne le sait pas.

— Dépêche-toi alors ! T'as pas intérêt à m'abandonner, tennis ou pas tennis, pour le basket. J'ai pas envie de me prendre la raclée de ma vie fasse à l'équipe de Rachel !

Je souris comme si de rien n'était en hochant la tête pour la rassurer et je me presse de retourner dans le bâtiment duquel nous venons de sortir, sans un regard en arrière vers les garçons. Je sais que je suis faible de fuir comme ça, que je devrais affronter mes problèmes au lieu de les éviter mais je sais aussi que me retrouver avec Carter serait la pire des choses qui puisse m'arriver. Alors, oui, je prends mes jambes à mon cou, sans aucun regret.