CHAPITRE TREIZE

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La fin de l'amitié

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PDV DE CARTER

Avant même d'ouvrir les yeux, je sais que j'aurai un mal de crâne épouvantable pendant les dix prochains jours. Généralement, lorsqu'on se réveille avec des douleurs quelque part, ce n'est jamais bon. En l'occurrence, outre ma tête en compote, mes mains me lancent tellement que des larmes perlent aux coins de mes paupières closes et mes muscles sont tous endoloris. Qu'est-ce que j'ai encore fait pour me retrouver dans un état si exécrable ?

Rien que me pencher sur le côté me demande un effort tel qu'il m'arrache un gémissement plaintif. Ce n'est pas gagné. Surtout que je sens un poids non identifié sur mes jambes, ce qui m'empêche de bouger totalement. Je sais au matelas plus moelleux que je ne suis pas dans mon lit. Mais alors, où suis-je ? Et qu'est-ce qui m'emprisonne ?

J'ouvre avec toutes les précautions possibles mes paupières, prêt à me retrouver inondé d'un surplus de lumière. Ce n'est pas le cas, bien au contraire. Mes yeux pourtant habitués à la pénombre de mon sommeil ne rencontrent que de l'obscurité. La panique grandit en moi lorsque je réalise que je n'ai aucun moyen de comprendre ce qu'il s'est passé ni où je suis. J'ai toujours détesté le noir, les ténèbres. Certaines personnes trouvent ça reposant, agréable, paisible. Moi, ça m'effraie. Dans l'ombre, il nous est impossible de distinguer les monstres qui se tapissent à nos pieds, prêts à se jeter sur nous. Pourtant, j'ai longtemps vécu dans l'obscurité, forcé d'y passer chaque nuit depuis que ma mère avait décrété que je n'avais plus le droit à ma lampe de chevet.

Lampe de chevet.

A la pensée qu'une lumière doit forcément se trouver à proximité, une vague d'espoir emplit tout mon être. A tâtons, je pose une de mes mains qui me brûlent autour de moi, et ce jusqu'à ce qu'elle entre en contact avec autre chose que le matelas. Même si les sensations sont altérées à travers le bandage qui entoure mon poing, je parviens à reconnaître un table de chevet à ma droite, là où ma main aurait dû rencontrer le vide.

Lorsque je tourne la tête pour obtenir une meilleure prise sur cette table et y attraper une potentielle lampe, ma nuque craque, m'obligeant à ravaler un nouveau gémissement que je parviens à peine à contenir dans ma gorge. Foutu corps. Si je pouvais avoir un pouvoir, je choisirais de pouvoir guérir rapidement. Ou au moins de ne pas ressentir la douleur.

Quand mes doigts finissent par trouver ce qui ressemble à un bouton sur un fil vraisemblablement relié à une lampe, je pousse un soupir de soulagement. Soupir qui se poursuit lorsque la lumière se fit, dévoilant la chambre dans laquelle je me trouve.

Des meubles blancs. Un ordinateur. Des livres partout. Des goodies Harry Potter. Une fille aux cheveux caramel. Oui, je suis bien dans la chambre de Cassandra. Pourquoi et comment j'y suis arrivé, ça je l'ignore.

Ce que je suis certain, c'est que même si nos jambes dénudées sont emmêlées par dessus sa couverture, nous n'avons fait que dormir à côté. Mes souvenirs demeurent flous, comme si je n'en distinguais que de vagues images cachées par un brouillard épais. Des formes s'imposent à moi dans cette fumée, mais ça ne va pas plus loin, ce qui me frustre.

J'hésite longuement à réveiller Cassandra pour lui demander des précisions sur le pourquoi du comment je me suis retrouvé emmêlé à son corps alors que dans mes derniers souvenirs nous nous étions encore chamaillés. C'est son air si paisible alors qu'elle est entre les bras de Morphée qui me dissuade de lui ôter cette douce quiétude qu'elle est parvenue à atteindre.

DES NUITS PLUS CLAIRES QUE TOUS VOS JOURS [IS HE A BAD BOY ?]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant