Le Dernier Remède

.73.

Riley s'était endormi à mes côtés, tandis que je continuais à lire mon livre commencé quelques heures plus tôt. Je l'entendis ronfler légèrement et cela ne me déconcentra pas pour autant. Il était si mignon ainsi que je ne cessais de l'admirer. J'aurais voulu l'embrasser, lui déclarer mes sentiments. Face à un homme endormi, cela avait l'air si simple. Mais une fois que ses yeux rencontraient les miens, je n'étais plus capable de rien. Plutôt paradoxal ?

—Je t'aime beaucoup Riley, si tu savais, murmurai-je pour moi-même.

Je sentis tout à coup son parfum. Une odeur douce qui m'enivra et m'endormit comme une masse avant de me réveiller en sursaut quelques heures plus tard.

Une vive douleur s'était déclarée dans mon ventre et le bébé ne parut pas bouger en signe de protestations. Inquiète, je décidai alors de réveiller Riley qui dormait profondément à mes côtés. Surpris par mes appels au secours, le jeune homme paniqua et me posa aussitôt un tas de questions.

—Depuis quand ?

— ça vient juste de commencer ! m'exclamai-je en me retenant de crier. Et ça fait horriblement mal.

—Le bébé a bougé dernièrement ?

Je réfléchis rapidement, mais je n'eus que des vagues souvenirs qui m'empêchèrent de répondre correctement. Riley devait s'en contenter.

—Quelques heures.

A voir son regard, ce n'était pas bon signe, et je n'eus aucun mal à deviner comment serait la suite.

—Ok, il va falloir que tu te détendes ! Je dois aller chercher certaines choses et je vais en avoir pour un moment.

—Quoi ? demandai-je perdue par la vitesse de l'événement.

—Je dois partir quelques minutes ok ?

—Non.

Il ne devait pas me laisser seule. Paniquée, que m'arriverait-il s'il n'était pas là ? Je ne savais pas du tout gérer un accouchement prématuré. J'avais trop peur. Peur qu'il m'abandonne.

— ça va bien se passer ! me rassura-t-il alors qu'il me regardait droit dans les yeux.

Comment pouvait-il en être certain ? Sa main caressa mes cheveux, avant que son visage ne s'approche de moi pour m'embrasser tendrement. Un baiser auquel je ne m'attendis pas et qui me fit un bien fou. Ce n'était pas du tout le moment pour faire étalage de ce que je ressentais, mais je ne pus lui résister et l'embrasser une deuxième fois avant qu'il ne quitte la pièce.

A la suite de cela, je me sentis très seule, et tentai de supporter une douleur chaque fois plus forte. Il ne pouvait s'agir de contractions, puisque je n'avais pas perdu les eaux. Ce n'était donc pas un accouchement mais une fausse couche. La suite de mon malheur s'abattait sur moi, et je ne voulais pas perdre mon enfant, alors je priai pour que tout s'arrange. Je priais pour que Riley revienne au plus vite.

Les larmes me montèrent ensuite au nez, témoin de mon chagrin et de ma souffrance. Mon cœur battait à tout rompre dans ma poitrine et menaçait de passer à travers ma cage thoracique. Puis je sentis un liquide chaud entre mes jambes. Un liquide qui imbiba les draps et témoigna de l'ampleur du problème. Si Riley n'arrivait pas très vite, je redoutais la syncope.