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Mon ventre ne cessait de s'arrondir malgré les petits soucis liés à la grossesse. Pour Riley, tout cela était bon signe et donnait la preuve que le bébé grandissait. A d'autres moments, il ne fut pas compliqué de deviner que le bébé allait bien, surtout lorsqu'il prenait ma vessie pour un punchingball. Ça faisait rire Riley, moi ça m'agaçait.

—Dans huit semaines, tu ne te plaindras plus, me fit-il remarquer avec un sourire en coin.

Toujours à mes côtés, le jeune homme était d'une aide primordiale. Sans lui, je ne m'en serais pas sortie aussi facilement.

—Dans huit semaines, je hurlerai à la mort et tu me bâillonneras pour ne plus m'entendre.

Cette fois, nos rires se déchainèrent et envahirent la pièce. Cette bonne humeur n'eut de cesse de me faire oublier tous nos soucis. Même le contexte apocalyptique n'était plus qu'un lointain souvenir, jusqu'à ce que quelqu'un ne frappe à la porte.

Je redoutai plus que tout cette visite, car jamais personne ne venait nous déranger. Avec une perplexité déconcertante, Riley alla ouvrir, et nous dévoila l'identité de notre visiteur. C'était Carlton, dans ma chambre. Une impression étrange s'insinua en moi et me donna soudain envie de vomir. Il ne pouvait y avoir qu'une raison à sa visite.

—Bonjour à vous deux ! s'exclama-t-il avec un sourire narquois.

Il osait utiliser ce mot avant de nous annoncer le pire ? Il ne méritait même pas qu'on lui parle. Bien malgré moi, Riley le laissa entrer, puis referma derrière lui. Tout à coup, je ne me sentais plus si bien que cela.

—Je passais voir comment vous alliez... fit-il mal à l'aise devant notre silence.

—Dites nous plutôt pourquoi vous venez ! attaqua Riley douteux.

Les bras croisés sur sa poitrine, le blond surveilla notre interlocuteur avec un réel intérêt. Il ne parut pas très enclin à le laisser trainer ici. Et oui, je préférais nettement connaître la raison de sa venue.

—Je viens vous annoncer le verdict et vous donner les sanctions.

—Ce n'est pas le moment, s'emporta Riley impatient.

—Ce ne sera jamais le moment avec vous, rétorqua Carlton décidé à en finir aussi. Après, elle accouchera et ça ne sera pas non plus le bon moment. Et vous n'avez pas à décider de ça Riley. Contentez-vous d'écouter.

Carlton se tourna ensuite vers moi, me regardant avec cet étrange sourire qui n'était qu'à lui, avant de se reporter de nouveau sur mon ami.

—Nous avons décidé que vous... s'interrompit-il soudain.

—Quoi ?

—Pour Riley, se sera un deuxième avertissement et une peine de trois cent heures de travaux d'intérêt généraux. Je précise que rester à vos côtés ne comptera pas comme tel. Nettoyage, corvées, aide de cuisine pour remplacer la future maman....

Il se tourna ensuite vers moi et lança soudain.

— Huit cents heures de travaux, dès que vous serez en forme. Ce qui n'arrivera pas avant un bon moment. Je doutais entièrement de votre histoire. Je suppose depuis le début que vous avez menti pour couvrir certains points, mais je ne devrais sans doute pas vous en vouloir. La vie est compliquée, et nous devons faire avec. Alanah, ce n'est que le premier avertissement, et connaissant votre tempérament, je m'étonne qu'il n'y ait pas eu plus. Mais sachez que si vous avez besoin de quelque chose, nous sommes là. Au lieu de jouer Mission Impossible avec notre médecin, venez me voir. Ça vaudra mieux pour tout le monde. Je vous informerai en temps utile des tâches que vous aurez à faire, je ne vais pas vous ennuyer avec ça pour l'instant.

J'étais contente. Et une fois que Carlton eut fini son monologue, je me contentai d'acquiesçai bêtement, savourant le fait que Riley s'en sorte indemne. Pour le reste, j'avouai que je m'en fichais un peu.

Le Dernier RemèdeWhere stories live. Discover now