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Douze heures étaient passés depuis je m'étais assoupie. Réveillée par Michael, je me levai après plusieurs minutes. Il fallait nous remettre d'attaque et sentir l'eau fraiche dans mon gosier me combla partiellement de bonheur. Il ne me manquait plus grand-chose pour être complètement satisfaite.

Bien dormie ? me demanda Michael la mine fatiguée.

Ses yeux mi-clos, et sa mine pataude donnait l'impression qu'il avait bu.

—Bien, est peut-être exagéré ! Mais ça ne peut pas être pire.

—On va y aller.

Une façon de parler. Nous n'avions même pas regardé comment débloquer la porte suivante. De toutes manières, il n'y aurait pas dix mille façons de s'y prendre.

—Tu crois qu'il y a encore un bouton ? m'interrogea Jason dont la voix était très loitaine.

Situé plus en avant, je le vis enfiler un t-shirt, troué, mais encore assez propre pour ne pas paraitre dégoûtant. Il nous rejoignit peu de temps après, et observa notre nouvelle cible du regard. Son sourire confirma ma théorie, c'était beaucoup trop facile.

—Le bouton est côté de la porte. Bien visible, déclara-t-il.

—Ouais, normal. C'est comme quand on se trouve devant un panneau défense d'entrer ! terminai-je perplexe.

Ils nous attendent derrière, il faut qu'on se prépare ! signa Michael.

—On n'a pas d'armes, juste nos poings, rétorquai-je.

On ne devait donc pas trainer en discussion inutile. Nous devrions foncer dans le tas et ne pas leur laisser le temps de réfléchir. Mais après une nuit de sommeil, ils avaient eu le temps de se préparer. Ou alors, ils comptaient sur le fait que nous n'ayons pas d'armes pour gagner ?

—On devrait peut-être arrêter de se poser des questions ? s'interrogea Jason.

Oui, il le faudrait. Eliminer Shruger nous aidera à survivre, tout comme prendre le contrôle du train. Tergiverser ne permettait pas de gagner.

—Ok, soupira Jason afin de se donner du courage.

Il avança doucement, la main tendue. Mais avant d'avoir pu atteindre son but, la porte coulissa d'elle-même, et laissa apparaitre un groupe d'hommes armés, mené par Shruger.

La colère dans le regard, celui-ci s'avança et laissa le groupe en arrière. Il semblait plus menaçant que jamais. Quant à moi...Et bien... difficile à dire. J'étais surprise et terrifiée à la fois. J'ignorais ce qu'il en était des garçons.

—J'aurais dû me douter que vous meniez cette révolte ! déclara-t-il mécontent.

Les mains croisées dans son dos, il ne laissa rien paraitre d'autres. A quoi servait les gardes hormis défendre ma pauvre vie ? Il se prenait pour un roi, alors qu'il n'était qu'un cafard parmi les autres.

—Vous allez me suivre, je vous prie ! ordonna-t-il tout à fait naturellement.

Et puis quoi encore ? Il était là, devant nous, et nous rêvions de l'abattre illico. Croyait-il que nous allions obéir ?

—Ils ne vous feront aucun mal, je vous le promets, continua le quinquagénaire.

Ça ne me rassurait pas pour autant. Pour faire passer ma peur, j'agrippai la main de Michael et me promit de ne plus le lâcher.

Le Dernier RemèdeWhere stories live. Discover now