.28.

17 3 0
                                    

—Mettez les mains derrière la tête, et couchez-vous au sol ! ordonnai-je sèchement.

Avec l'aide de mes deux amis, les deux hommes furent rapidement neutralisés. Je ressentis malgré tout de la culpabilité car mon idée de départ venait d'échouer lamentablement.

Nous étions toujours coincés et sans nourriture. Et les deux hommes pouvaient très rapidement reprendre l'avantage.

—C'était ça ton idée ? me questionna Jason dépité.

Dégoûté de ne pas faire un massacre, celui-ci ci avait l'air de m'en vouloir.

—Tu as dit d'agir. Je l'ai fait, maintenant, on va ouvrir la porte, comme tu le souhaitais, l'agressai-je tout en repensant à son plan. J'improvise. Désolée. Tu voulais que je participe !

Plan qui était d'ouvrir une sorte de trappe bourré de câbles électrique.

—Et comment comptes-tu l'ouvrir ? me demanda-t-il.

Alors que je tenais les deux gardes en joues, Lincoln, Jason et Michael s'activèrent. Il m'avoua enfin ne pas avoir le temps de trouver une solution. Ce qui nous bloquait complètement et me montra que les choses étaient finies avant d'avoir commencées.

Pile ce que je redoutais dès le départ. Même si on ouvrait la trappe, nous ne saurions par où commencer... oui, il s'agissait d'une belle improvisation. Un ratage complet.

—Bien joué ! se moqua Lincoln. Arrêtez de parler et passons aux choses sérieuses.

Sans que je m'y attende, le colosse leva les pieds et avec une force hors du commun, le propulsa contre le panneau en métal. Malgré le choc et le fracas, Lincoln ne parut pas avoir eu mal. En revanche, le panneau, lui était sauvagement enfoncé. L'acte d'une violence inouïe permit à Jason, un moment après, d'enfoncer une tige en métal épaisse afin de faire levier. A deux, ils soulevèrent difficilement le panneau, et essayèrent désespérément de le déloger. L'acte en lui-même fut plus compliqué qu'il n'y paraissait. Lincoln aussi s'avéra incapable de progresser seul. Les nombreuses visses logées dedans lui donnèrent du fil à retordre.

Quant à moi, impossible de me détendre. Tenir en main une arme à feu n'avait rien d'anodin. J'ignorais quels dégâts je commettrais avec. J'avais le pouvoir de tuer.

Et quand deux hommes, dont le but était de préserver l'ordre instauré par Shruger, vous fixait avec l'envie de vous abattre...

La peur me monta aux joues, mon cœur battit à tout rompre dans ma poitrine. Je ne pouvais pas faire comme ça.

—Je vais prendre le relais ! lança Michael avec des gestes rapides.

Je n'étais pas rassurée de lui laisser une arme, mais je le fis malgré moi.

Le désir de m'en débarrasser était plus fort que moi.

—Tu devrais la décharger ! lui conseillai-je. Et on attache ces types. C'est moins dangereux.

Il approuva d'un léger signe de tête, à la fois déconcertant et rassurant. Mais pour le moment, nous avions des choses plus importantes à faire.

—Bordel ! s'énerva Jason qui frappa de toutes ses forces sur le panneau déjà abimé. C'était une super idée, me reprocha-t-il directement.

Sur le ton de la menace, Jason me fixa du regard plus en colère que jamais. De toutes évidences, il n'aimait pas la tournure des événements. J'aurais dû m'abstenir. J'aurais dû écouter et ne rien faire.

—Maintenant, comment on fait ? se plaignit-il.

Il se rapprocha doucement, énervé, ce qui cloua mon bec et m'empêcha de dire quoi que ce soit.

—Tu voulais agir ! C'est chose faite ! dis-je nerveuse après une longue minute de silence.

—Pas comme ça !

—De quelle manière voulais-tu que ça se passe ? m'emportai-je agacée de ses simagrées.

Nous nous défiâmes du regard, en silence. Un affrontement sans fin s'engagea. C'était exactement ce qu'il désirait et il me le reprochait encore. Malgré nos problèmes, nous devions rester unis. Autrement, nous serions perdus.

—J'en sais rien !

—Tu savais que je voulais tenter quelque chose ! lui rappelais-je alors que je repensais à notre dernière conversation.

—Ah oui ? J'avais oublié que tu ferais également tout foirer. Tu as toujours été comme ça, à agir sur un coup de tête au lieu de prendre deux secondes pour réfléchir.

C'était trop. J'aurais mieux fait de ne pas m'en mêler. Je restai dans mon coin. Je regrettais déjà ma décision et il n'y avait (sur terre) que Jason qui pouvait me faire ressentir ça. Personne n'y réussissait jamais.

Il me décevait au plus haut point. La prochaine fois qu'il solliciterait mon aide, je lui dirais non.

—Tu te débrouilleras désormais ! lui crachai-je à la figure.

—Evidement, vu que tu es une lâcheuse !

Je partis tout de suite après et rejoignis Michael qui aidait Lincoln. Les regarder faire le calma progressivement, mais seulement quand je n'avais pas Jason dans mon champ de vision. Autrement je l'aurais tué.

Le Dernier RemèdeKde žijí příběhy. Začni objevovat