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Alors que j'étais seule dans une pièce à demi plongée dans le noir, je décidai de me mettre assise afin de me dégourdir les jambes. Il m'avait dit de ne pas me lever, mais je refusais de l'écouter. Il fallait que je découvre où on m'avait emmené et dans quel traquenard j'étais tombée.

Je fus cependant incapable de sortir de ce nid confortable. Depuis combien de temps étais-je allongée là ? Une sensation qui ne m'était d'ailleurs pas inconnue.

C'est alors que la porte s'ouvrit à la volée, sur un médecin blond, frustré, dont je ne connaissais toujours pas le nom. Était-il mécontent que j'aille à l'encontre de ses ordres ? Sûrement. Après un soupir d'agacement, j'en décidai que oui. Il n'aimait pas que l'on aille contre lui.

—Je voulais me dégourdir un peu les jambes, m'expliquai-je avant qu'il n'ait pu m'interroger.

Et d'ailleurs, je ne m'étais pas levée. Il n'aurait aucune réflexion à me faire. Cela ne le fit même pas réagir.

—Ce n'est pas grave hein ? insistai-je.

Je me surpris moi-même à parler autant. A dire vrai, je désirais qu'une chose, manger. Me défouler aussi.

—Non, dit-il agacé. Je viens juste vérifier comment vous allez !

Une grosse corvée de toutes évidences.

—J'ai faim, j'ai soif, répondis-je simplement alors que je me forçai à sourire.

En réalité, je désirais me mettre une balle dans la tête pour oublier la mort de Michael, mais on ne pouvait pas tout avoir. Quant à Jason... J'espérais une erreur de leur part, et qu'il soit dans les parages lui aussi.

—Hum... Et votre douleur ?

—C'est supportable. J'ai eu pire, déclarai-je alors que des images de mon réveil à l'hôpital me revinrent.

Des images de mon accident suivirent le mouvement. Avec la vie que j'avais eue, difficile de faire pire.

Que pouvais-je dire d'autres ? Pour le moment, je souhaitais contenter mon estomac. C'était plus supportable que de penser à tout ce que je ne retrouverais jamais. L'amour... L'amitié.... Je les avais perdus deux fois dans ma vie. Je ne recommencerais pas. C'était beaucoup trop douloureux.

Il s'approcha soudain de moi, en pleine réflexion et souleva mon t-shirt bien avant que je n'aie pu faire quoi que ce soit. Il semblait satisfait de ce qu'il voyait. Il était médecin, tant qu'il ne dépassait pas les limites, il n'y aurait aucun souci. Mais ce fut plus fort que moi. Je devais parler.

—Qu'est-ce qui se passe ? demandai-je alors.

Cela ne me regardait évidemment pas. Or je faisais parti du groupe, et il ne pouvait pas me refuser cette demande.

—Parfois les choses ne se passent pas exactement comme on veut. C'est tout.

Il ne décrocha pas un mot de plus et ressortit en promettant de revenir très vite. Sans doute avait-il une urgence ? Un contre-temps désastreux ? Ou quelque chose de plus horrible ? Si j'avais pu l'aider...

Avec tout cela, je ne savais que trop peu de choses sur mon arrivée ici. Le blond restait également très vague sur le sujet. M'ayant expliqué l'essentiel, il comptait ne pas me brusquer.

Mais le manque de réponses et d'infos me laissaient toujours un vide. S'il ne revenait pas très vite, je l'assommerais de question ou partirais moi-même à la recherche de réponses. Chose que j'étais tentée de faire dans l'immédiat.

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