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Quatre mois. Quatre mois que j'étais enceinte et mon ventre s'arrondissait doucement. Chaque matin, ma main effleurait celui-ci nostalgique et pensai au petit être qui grandissait à l'intérieur. Quelque fois, il m'arrivait de verser une larme alors que je repensai à Michael, pourtant le bonheur revenait rapidement derrière quand je pensai à mon enfant.

Je n'oubliai pas non plus Jason et mon combat pour le retrouver. Evitant Riley à tout prix depuis deux bons mois, j'ignorais ce qu'il était advenu des deux derniers survivants dont on n'attendait le réveil. Et ne les ayant pas vu avec le reste du groupe, je doutai qu'ils soient réveillés.

Avec ma grossesse, je ne pensais plus à une éventuelle infiltration dans l'aile réservé aux patients. Surtout que le seul détenteur de la clé était celui que je ne voulais plus voir. Depuis le jour où il m'avait avoué ses sentiments, je ne savais plus où me mettre. Et je n'avais pas eu la force de faire comme si de rien n'était.

Sauf que le destin en choisissait autrement, et décida que je devais affronter l'unique personne au monde que je souhaitais éviter.

—Salut, lança Riley timide comme jamais.

Un simple geste de la main me suffit à lui répondre. Il n'obtiendrait rien d'autre de ma part.

—On peut parler ? me demanda-t-il calmement.

S'il me posait la question, c'est que je n'étais pas obligée d'accepter.

—Non, dis-je en continuant ma route.

Juanita m'attendait en cuisine et elle ne supporterait pas un nouveau retard de ma part. Déjà que l'on ne s'appréciait pas, alors l'énerver encore plus...

—Ce n'est pas la peine de me suivre, lui conseillai-je décidée.

—Tu as bien une minute à m'accorder ! déduisit-il alors qu'il fermait la marche.

Pourquoi me demander à me parler s'il ne respectait pas mon souhait de l'éviter ? Mon comportement débile était tout de même justifié.

—Tu peux parler, mais je n'écouterai pas, terminai-je en évitant son regard.

Riley attrapa violemment mon bras, par surprise, et me força soudain à lui faire face. Le contre coup de son attaque me fit affreusement mal et je crus ne jamais pouvoir lui pardonner sur ce coup là. Il dépassait tout de même les limites.

—Ecoute-moi ! S'il te plait, c'est important.

A quel point et de quoi voulait-il parler ? A son air inquiet et angoissé je compris que quelque chose clochait. L'inquiétude m'envahit alors totalement.

—Quoi ? voulus-je savoir.

—Tu te souviens des deux passagers dans le coma ?

J'acquiesçai, silencieuse, et avide d'en savoir plus. Je n'aimais pas le ton de sa phrase, et je n'aimerais peut-être pas la réponse qui allait avec. Et dire que la seule chose que j'attendais était qu'on me parle d'eux !

—L'un d'eux s'est réveillé, tout à l'heure ! J'ai réussi à obtenir son nom.

Un nom était plus qu'inespéré, et je m'étonnai qu'il ait pensé à moi. Espérait-il une réconciliation grâce à cela ? Ou quelque chose d'approchant ?

—Un nom ? répétai-je troublée.

—Oui, il est dans un état grave et je doute qu'il survive, mais il a réussi à parler.

—Et ? m'impatientai-je à deux doigts de la crise cardiaque.

—Il a dit qu'il s'appelait Jason.

Le Dernier RemèdeWhere stories live. Discover now