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J'avais toujours envie de le tuer et d'ici peu, Michael n'aurait plus de forces pour me retenir. Jason lui, ne savait pas quoi dire pour me calmer. En fait, il était à deux doigts de lui en mettre une.

—Vous vous croyez au-dessus de tout le monde ! criai-je plus en colère que jamais.

—Peut-être, mais sans moi, vous ne seriez plus là, répondit-il benoitement.

Il ne changeait même pas d'attitude. C'était une honte à lui tout seul. Si j'avais pu...

—Je vais continuer la visite, en espérant atteindre mon but, termina Shruger qui reprit sa route.

J'ignorais s'il était judicieux de continuer. Franchement, je n'arriverais pas à le suivre, et à faire comme si de rien n'était. Mes envies de meurtres étaient trop intenses.

Il y avait quoi de plus à voir ? Hormis la débauche, la bouffe à outrance et leurs tendances à vouloir nous dominer... Il n'y avait rien à dire. Que voulait-il que l'on apprenne ?

Nous arrivâmes peu après, dans une nouvelle rame, où bon nombre de personnes s'entretuaient autour d'une grande table. On ne les dérangea pas et on traversa la pièce tel des fantômes. Aucun d'eux ne nous prêta attention.

Shruger mit du temps avant de nous expliquer quel était le but de leur réunion.

—Ce sont des experts qui débattent de nos plus grandes préoccupations. Notre survie. Ils cherchent des solutions.

—Vraiment ? demanda Jason intrigué.

—Bien, nous allons faire une pause, déclara notre guide impatient. J'ai des petites choses à régler.

Il ouvrit une nouvelle porte derrière laquelle se trouvait un étroit couloir. La largeur de celui-ci nous permit à peine de passer tranquillement.

C'est quoi ? voulut savoir Michael intrigué.

—Vos cabines ! Choisissez-en une et reposez-vous !

Nous reposer ? Nous venions à peine de nous lever ! Et comment nous reposer au sein du camp ennemi ? Ce serait impossible et franchement, je ne comprenais pas ce que nous faisions là.

—Qui nous dit que vous n'allez pas nous faire tuer dans notre sommeil ? demanda Jason par précaution.

J'aurais dit la même chose. Quand bien même l'idée de me retrouver seule dans une cabine avec Michael ne me déplaisait pas, je ne voulais aucunement me retrouver en territoire ennemi.

—Si j'avais voulu vous tuer, je l'aurais fait depuis longtemps, nous répondit celui-ci avec un sourire narquois. J'ai le pouvoir et les armes...

Il partit subitement et plus avant. Il nous laissa seuls en compagnie de deux gardes armés. Nous n'irions pas plus loin, même avec toute la volonté du monde. Contraints et forcés, nous abandonnâmes notre idée de lutter et l'on nous conduisit, chacun dans nos cabines. Michael et moi, ensemble. Jason, seul.

Une étrange lueur passa dans son regard lorsqu'il nous vit entrer son frère et moi, dans ce qui ressemblait le plus à une chambre trois étoiles. Franchement, je n'avais pas vu un lit aussi grand depuis une éternité. Il y avait de quoi loger une quinzaine de personnes. Au lieu de cela, nous ne serions que deux.

C'était inespéré. Du coup, les paroles lointaines de Lincoln me revinrent en tête. Il voulait que nous puissions nous prouver notre amour.

Tu crois que l'on va pouvoir dormir ? m'interrogea Michael sceptique.

Pour être honnête, je ne pensais pas pouvoir me mettre dans un lit.

—Je suis trop anxieuse pour cela. Ils peuvent aisément nous...

Je sais. J'ai peur que ça arrive ! Mais tu sais, on n'aura sans doute plus une occasion d'être seul.

— On est là, et c'est ce à quoi tu penses ?

Je n'eus aucun mal à comprendre son allusion. Mais franchement, comment je pourrais me détendre ici ? Il s'approcha de moi lentement, des étoiles dans les yeux. Ses mains agrippèrent mes hanches et me forcèrent à me coller à lui.

Tout contre son torse, je sentis son souffle s'abattre sur mon nez. L'envie monta aussitôt, rapidement soufflée par mon anxiété.

—Michael, murmurai-je, je...

Il ne répondit pas, et se contenta de poser ses lèvres sur les miennes. Nous pouvions enfin vivre ce moment, pourquoi s'en priver ?

Le Dernier RemèdeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant