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Je me souvenais de tout à présent. De Shruger. De sa bagarre avec Jason. De la mort de Michael. Et du train dont on n'avait perdu le contrôle. Tout était devenu noir et il y avait eu cet incendie. Un vrai cauchemar pour quiconque aurait la malchance de le vivre. Je me souvins même avoir été écrasée par quelque chose de très lourd. Sûrement l'objet responsable de mes blessures. Revoir ses images me fila des palpitations, puis me coupa la respiration. Honnêtement, je ne pourrais peut-être pas m'en remettre, à moins que l'on ne m'aide dans cette voix.

Perdre Michael, serait le moment le plus difficile à surmonter. On l'avait égorgé. J'eus l'impression d'avoir encore son sang sur mes mains. Je l'aimais énormément, et je ne le reverrais plus jamais.

Les enfers seraient préférables à la souffrance.

J'aurais voulu être près de lui, mais dès que je remuais, un bras m'agrippait pour me calmer et m'empêcher de me redresser.

Me débattre me fit perdre des forces considérables et mes tentatives ne duraient jamais très longtemps. Ma volonté suivie le mouvement après quelques essais ratés.

—Calmez-vous ! m'ordonna la voix dont je ne vis toujours pas le visage. S'il vous plait, il ne faut pas bouger.

Plongée dans une obscurité presque totale, je le sentis gigoter, avant qu'une faible lumière ne survienne. Pas assez pour que je puisse distinguer les moindres traits de son visage.

—Si vous continuez, vous allez déchirer vos points !

Mes points ? Mes points de sutures ? J'avais été opéré ou un truc comme ça ?

Plus les heures passaient, plus je me disais que ces cinq dernières années n'avaient peut-être pas existées. Ou alors que le cauchemar ne faisait que commencer. Que se passait-il bon sang ? Je souhaitais avoir des réponses, et il me les donnerait, s'il voulait que je me calme.

—Pour plus de sécurité, je vais vous donner quelque chose pour dormir. D'accord ? Et comme je ne connais pas vos antécédents, je vais encore prier pour que vous ne fassiez pas une réaction allergique.

Très drôle. Vraiment sympathique. Il s'amusait avec ma vie alors que je désirais m'en sortir. Incapable de parler pour l'instant, ou d'ouvrir les yeux plusieurs minutes d'affilées, je doutais d'obtenir satisfaction. Pas tant que je ne gagnerais pas des forces.

Peut-être en demandais-je trop ? De toutes évidences, il m'avait sauvé, si peu que le reste ait vraiment existé. Car oui, je doutais maintenant que le train eut été un mauvais rêve.

Il tint d'ailleurs parole, malgré moi et injecta son fichu sédatif. Après quelques minutes, mes yeux se fermèrent même si je luttais de toutes mes forces.

L'obscurité me rattrapa en quelques secondes et m'engloutit totalement pour me rappeler tout ce que je venais de perdre.

Si j'avais pu hurler... Ou bouger.

Michael était sans doute heureux de l'autre côté... Alors pourquoi je ne voyais plus son sourire.... Ses yeux magnifiques... Pourquoi je ne voyais plus rien de lui ?

Mon cerveau oubliait déjà la seule chose qui me tenait à cœur et qui avait fait de moi ce que j'étais. Le seul que j'avais pu aimer.

D'ici peu, je ne me souviendrais plus rien, et il n'y aurait que son nom pour me rappeler que je l'avais aimé.

Le Dernier RemèdeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant