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Je mentirais si je disais que je n'allais pas un peu mieux. Les choses n'étaient pas gagnées, mais le soutien de Riley m'aidait grandement. Un lien d'amitié que Carlton ne voyait pas d'un bon œil, même si je ne faisais plus de simagrées.

Celui-ci avait d'ailleurs tenté plusieurs fois de nous séparer. En vain. On finissait toujours par trouver le moyen de nous voir. Et à chaque coup, Carlton nous tombait dessus. Cela faisait près de deux mois que j'avais perdu Michael, que le train avait déraillé et que j'avais atterri ici. Malgré cela, je ne me sentais toujours pas à ma place.

—Bonjour ! me salua Riley qui entra subitement dans ma chambre.

Après cette journée à problème, je ne souhaitais qu'une chose, aller me coucher. En cuisine, les appareils commençaient à déconner les uns après les autres. Je priais donc pour que tout ça s'arrête.

—Salut !

—Cache ta joie ! On ne s'est pas vus de la journée. Je pensais que tu aurais déjà pété les plombs ! me fit-il remarquer avec joie.

Il se croyait le centre du monde. Il ne fallait pas non plus exagérer.

—Toi, tu as l'air excité ! dis-je un rien sarcastique.

—Comment ça s'est passé ?

—Quoi ? Ma journée ? Entre un four qui tombe en panne, un problème électrique, et une casserole laissée sans surveillance qui a cramé. Je peux t'assurer que c'était une journée.

Il ne se retint pas de rire. Et emporta le peu de bonne humeur qui me restait avec lui. J'avais un peu de facilité à me laisser aller depuis quelques temps. Grâce à Riley.

—Ouais, d'après ce que j'ai entendu, c'est réglé !

Impatient, le jeune homme s'approcha de moi, et me colla étrangement. Il était rare qu'il adopte ce genre de comportement à mon égard, sauf la nuit que nous avions passé ensemble. C'était plutôt bizarre pour moi.

Avec Michael, le moindre de nos contacts avaient été naturels. Avec lui, le moindre geste me paraissait déplacé. Était-ce normal ?

—Et côté bébé ? Tu en es où ? Les nausées sont toujours là ?

Je confirmai, timidement. A part ce mauvais moment, rien ne me confirmait encore que j'étais enceinte. Mon ventre ne s'arrondissait pas et j'avais encore du mal à le croire. Merci Riley de me déprimer doucement.

—Je voudrais passer à un problème plus sérieux. Quelque chose que j'ai mis de côté un moment, arguai-je avec une monotonie terrifiante.

Je le sentis trembler légèrement avant qu'il n'accepte d'entendre ma requête. Je connaissais déjà la réponse.

—Il faut que je retrouve Jason. Je ne vais pas aller jusqu'à dire que c'est vital. Mais il y a d'autres survivants que je n'ai pas vus.

Il paraissait s'attendre depuis longtemps à ce que je le lui demandes.

—J'ai toujours deux personnes dans le coma.

—Alors... Je pourrais... espérais-je motivée.

—... Non, tu ne les verras pas ! Crois-moi, si la vie avait décidé de te rendre ton ami, elle l'aurait déjà fait. En plus, je t'ai dit que nous n'avions retrouvé personne de vivants, là où tu étais.

C'était facile pour lui de dire ça. Plus rien ne me rattachait à mon passé. Il ne m'arrêterait pas. J'obtiendrais mes réponses un jour ou l'autre. Même s'il fallait lui mentir... Ce que je ne souhaitais aucunement faire.

Le Dernier RemèdeTempat cerita menjadi hidup. Temukan sekarang