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—Il a assez de morphine ? m'inquiétai-je ensuite, sous le choc de la nouvelle.

— ça ne suffit pas. La plupart du temps, il retombe en quelque sorte dans le coma. Je m'étonne qu'il soit réveillé.

Riley ne put m'en dire plus. Mise à part le soulager, il ne pouvait rien faire d'autre. C'était désespérant de se retrouver impuissant face à ce genre de situation. Nous l'étions tous. L'humanité avait inventé des choses fabuleuses durant tous ses siècles, et nous avions fait d'immense progrès en médecine. Aujourd'hui, c'était comme si rien n'avait existé. Nous étions revenus à l'âge de pierre.

—On ne peut donc rien faire ?

—Non, désolé Alanah. Il se bat avec toutes les forces qui lui reste...

—Oui, il est comme ça.

Des larmes perlèrent aux coins de mes yeux. Je n'en revenais toujours pas. J'étais à la fois contente et triste. Un paradoxe qui me fit rapidement éclater en sanglot.

—Il faut que je te raccompagne ! rétorqua Riley un peu plus tard. Si on apprend que tu es ici...

Toujours ce fichu règlement qui me ramenait à la réalité. Pourquoi Carlton ne nous foutait pas la paix ? Maintenant que j'avais retrouvé mon ami, je me refusais à le quitter. Riley ne me ferait pas changer d'avis, mais ne me laissa pas faire non plus. Je pouvais pourtant le perdre à tout moment... S'il survivait, Riley aurait raison, ça tiendrait du miracle.

—Alanah, j'ai déjà pris des gros risques. Il faut que tu retournes dans ta chambre.

—Tu n'as qu'à me laisser ici. Avec la clé, dis-je. Je mentirai à Carlton en disant que tu n'es pas impliqué. Ce n'est pas un souci.

Je me fichais éperdument des risques que j'encourais. Je ne perdrais pas Jason une deuxième fois. Je ne ferais plus jamais cette erreur.

—Alanah ! insista Riley à demi paniqué.

—Va t-en ! grognai-je

—Je ne te laisserai pas faire.

D'un geste, il m'attrapa le bras et m'agrippa pour me forcer à sortir. Sa poigne de fer annihila mon envie de revenir sur mes pas. A peu de choses près, le monstre qu'était devenu le blond, m'aurait broyé le bras si je ne l'avais pas giflé pour me libérer.

Tous deux marqué par des rougeurs, nous nous affrontâmes un instant avant qu'il ne recommence à me donner des ordres.

—Maintenant, on part ! s'exclama Monsieur Muscles. Et se serait bien que tu agisses en adulte désormais...

—Qui va s'occuper de lui pendant que tu ne seras pas là.

—Nous sommes deux à nous en occuper. Tu n'as pas à t'inquiéter.

Je tentai d'y retourner en vain.

—Je ne veux pas qu'il reste seul ! argumentai-je dans l'espoir qu'il change d'avis.

Et pourquoi se battre contre quelqu'un d'encore plus décidé que moi ?

—Je sais que tu es inquiète, mais ce n'est pas pour ça que tu dois prendre des risques !

—Le seul risque que j'encours, c'est de me faire taper sur les doigts. Qu'est-ce que tu veux qu'il m'arrive d'autres ?

Malheureusement pour moi, Riley ne me répondit pas.

Le Dernier RemèdeOnde as histórias ganham vida. Descobre agora