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Il était difficile de rester seule et silencieuse lorsque quelqu'un avait décidé de vous sauver plusieurs heures auparavant. Mais leurs absences respectives ne me permirent pas d'obtenir satisfaction. Nous n'avions même pas été présentés et apparemment, il aimait se cacher. Impossible de lui mettre la main dessus, comme s'il jouait à cache-cache.

Je fus à deux doigts de m'endormir lorsqu'un jeune homme, les cheveux châtain clair, des yeux bruns, se pointa à ma hauteur. Il me dévisageait. Silencieux, il resta immobile, comme s'il attendait quelque chose.

Je ne savais pas du tout quoi faire. Le remercier d'avoir failli me tuer ? D'avoir su me sauver avec l'aide de son frère ? Ou simplement me présenter ? Bien qu'il ne paraisse pas très amical, il ne paraissait pas non plus dangereux. Aucun de nous ne parla. En somme, nous ressemblions à deux statues durant quelques instants.

Les yeux dans les yeux, nous nous défiâmes du regard, jusqu'à ce que son comparse ne débarque et casse l'atmosphère tendue qui s'était installé.

—Tu te souviens de Michael, mon frère ! me demanda alors celui-ci.

Il lui tapa sur l'épaule, comme si les présentations et le contexte était... Normal ? Mon nez se souvenait encore de lui. La douleur ne disparaitrait pas de sitôt. J'aurais aimé m'en passer, mais de toutes évidences, quelqu'un en décidait autrement.

—Michael ! Ravie de te connaître ! dis-je simplement, et éteignant la minuscule étincelle qui subsistait dans son regard et dans celle de son frère.

L'autre se présenta ensuite sous le nom de Jason. A chaque fois qu'ils croisaient mon regard, ceux-ci avaient l'air déçus. Pourquoi donc ? Qu'avais-je fais ? Ils croyaient avoir quelque chose pour avoir m'aidé ?

—Et toi ? me demanda Jason, plus par réciprocité que par curiosité.

—Je m'appelle Alanah.

Aucune réaction dans son regard et l'autre ne parlait toujours pas. Avait-il un problème quelconque qui l'empêchait de parler ? Ils me paraissaient de plus en plus bizarre. J'aurais aimé comprendre leurs comportements. Ou m'enfuir en courant pour ne plus subir leurs œillades.

—Y a un problème ? demandai-je en sortant de mon lit.

—Aucun, me répondit alors Jason qui prit aussitôt ma place dans l'espoir de s'endormir.

Il croyait pouvoir échapper à la conversation ? S'il y avait bien une chose que je détestais, c'était l'absence de réponse. Pour jouer au roi du silence, il fallait être deux et j'abandonnais avant même de commencer.

—Je vois, me plaignis-je lorsque je vis Michael s'échapper.

Je décidai malgré moi de le suivre, et continuai à poser mes questions, comme si je parlais à un sourd. Plus nous marchions, plus je me demandais s'il était judicieux d'insister. D'ailleurs, il n'eut aucun mal à me semer et à se débarrasser de moi. Il y avait une chose qu'il ne savait pas. J'étais prête à tout pour obtenir les réponses que je cherchais.

Nous n'avions déjà plus rien, alors je ne laisserais pas tomber. Au détour d'un groupe de jeunes femmes en pleurs, j'agrippai avec force le bras de Michael, et le forçai à s'arrêter. Ses yeux croisèrent les miens, très surpris et triste. Je n'en avais jamais vu des semblables. Ça me rendait mal à l'aise.

—Je veux une explication !

Il continua son manège, et je ne pus m'empêcher de parler.

—Pourquoi tu ne me réponds pas ?

J'attendis, en vain. Il restait muet comme une carpe et ça m'énervait au plus haut point. Peut-être étais-je le problème ? Peut-être pas ? Comment le savoir ? S'il refusait de me parler, et bien... Tant pis. Et je compris qu'il ne ferait rien lorsqu'il se dégagea de mon emprise avant de disparaître pour de bon.


Je reprends cette deuxième semaine de publication. Les publications se feront du lundi au vendredi, dans la mesure du possible, mais il n'y aura sûrement aucun problème. Donc voilà, n'hésitez pas à me dire ce que vous en pensez. Les chapitres sont courts, c'est totalement voulu, afin de parfaire à une sortie journalière...

Le Dernier RemèdeWhere stories live. Discover now