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La vague déferla enfin, et nous força à nous lever. Projetés en avant, Jason et moi fûmes totalement incapable de retenir la révolte qui venait de commencer. Rester ensemble s'avéra d'ailleurs très compliqué. En fait, le nombre de personnes causa notre perte et nous sépara pour de bon au premier coup de feu.

Plusieurs autres suivirent et créèrent un vent de panique. La peur d'être tué ou celle d'être déjà touché déchaina le chaos. Par réflexe, je voulus fuir dans l'autre sens, mais ce fut impossible. Je n'étais pas assez forte pour leur résister et rapidement, l'on me projeta à terre.

La chute fut douloureuse, et je redoutai de ne pas en sortir vivante. Alors que je me demandais combien de temps il me restait, des coups de feu survinrent une nouvelle fois. Le sang se répandit alors autour de moi, tapissant le sol de sa couleur rouge.

Parmi les cris de douleur et d'horreurs, les corps des victimes tombèrent non loin de ma position, certaines m'écrasant lors de leurs chutes, sans que je ne puisse les éviter. Le calvaire dura une éternité, jusqu'à ce qu'un silence troublant ne prenne place. Seul mon souffle saccadé se fit entendre, puis celui des rescapés qui essayaient de se remettre du massacre. Sonnés, perdus, tous hésitèrent à bouger.

Par peur d'être moi aussi touchée, je restai au sol immobile, dans l'attente que l'on vienne me chercher, mais rien ne vint. Oui, j'avais peur d'être la prochaine et le sang de la vieille dame et s'écoulait sur mon visage m'empêchait d'agir.

—Sur ce mauvais coup du sort, reprit la voix de Shruger, je vous laisse méditer. Débarrassez les corps !

Un ordre qui s'adressait de toute évidence aux gardes.

—Rassemblez-les à la même heure demain, termina-t-il avant de disparaitre.

Il repartait dans l'autre sens, sans plus d'explication. Nous n'étions que des parasites pour ces gens là. Ils n'avaient jamais songé à nous sauver la vie. C'est pourquoi il fallait résister. Ils ne gagneraient pas. L'argent ne permettait pas de gagner une guerre. La force oui. Nous étions bien plus nombreux et même si nous n'avions pas d'armes, nous pourrions réussir. Pour le moment, il fallait que je me sorte de là, autrement, je me ferais dévorer toute crue par l'un des rôdeurs traînant autour de moi.

Le Dernier RemèdeDonde viven las historias. Descúbrelo ahora