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La question restait toujours la même en ce qui concernait Michael. Pourtant, mon intérêt s'était tourné vers tout autre chose. Les premiers problèmes dus à notre condition. Alors que la fatigue s'installait pour certains, les autres eux, furent confrontés à la faim.

Les premiers malaises apparurent, suivi d'une chute qui s'avéra mortelle pour un jeune homme. Personne ne parvenait à contrôler ce besoin biologique important. Et malheureusement, les esprits s'échauffèrent peu après.

Voir des corps morts, ou sans défenses excitèrent les pires énergumènes. Je craignais le pire, et j'eus rapidement raison.

Alors que le corps allait être débarrassé, un homme, de taille moyenne, aux cheveux blonds, s'interposa et se jeta sur ce qu'il considérait être comme étant sa nouvelle proie. En une seconde, je fus témoin de la pire scène qui soit. Je ne pensais pas que cela arriverait si vite et sous mes yeux. Sa mâchoire s'ouvrit en grand, et ses dents se plantèrent rapidement dans l'avant-bras du cadavre encore chaud, pour mordre de toutes leurs forces.

Très vite, un liquide rouge coula autour des lèvres du cannibale. Les bruits de succions me filèrent des frissons et l'horreur de la scène me fit louper un battement de cœur. Je me sentais mal, et le néant ne tarderait pas à m'appeler.

L'envie de vomir vint assez vite, ainsi que le dégoût. Mais le plaisir de pouvoir enfin calmer mon estomac se fit sentir. Comment était-il possible d'en arriver là ? Entre les cris d'horreurs et les pleurs qui montaient dans les airs, d'autres se jetèrent sur le corps encore chaud d'un homme qui resterait à jamais un inconnu.

—Hey ! m'interpella une voix familière.

Je ne pus me détourner de cet horrible spectacle. Quand Jason me secoua le bras, trois hommes s'étaient joints au festin et croquèrent la chair de ce pauvre homme. Une bande de cannibale... que nous ne pouvions arrêter. J'avais prévu ça, mais pas qu'ils entameraient ses organes.

—Alanah ! m'appela Jason.

D'un mouvement sec, il m'obligea à détourner le regard et m'emmena rapidement loin de tout ça. Ce fut difficile, au vu de la foule qui s'était agglutiné autour de nous. Comment oublier ça ? Comment oublier que l'homme et l'animal restaient à tout jamais en lien avec leur instinct de survie. Je revis plusieurs fois cette image avec une même idée en tête.

—Assied-toi ! m'ordonna-t-il alors après avoir pris place à mes côtés.

Je sentis sa main dans mon dos, tandis que l'effroi continuait de me posséder. Allais-je devenir pareille ? Je ne cessais pas d'écouter les bruits du massacre qui se déroulait un peu plus loin. Je m'imaginais faire la même chose et fini par vomir sur mes chaussures. A partir de là, l'odeur me fila la nausée.

Le Dernier RemèdeWhere stories live. Discover now