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Oui, j'aurais été ravie de l'entendre de suite. Mais ma première préoccupation fut de savoir où on avait emmené le corps de Michael ? Et où se trouvait Jason ? Si je pouvais avoir ses réponses maintenant... Le reste pouvait bien attendre. Enfin je l'espérais.

—Votre train a déraillé. Il s'est arrêté, pile au-dessus de nos têtes et a endommagé la porte secondaire. On n'a pas eu d'autres choix que d'aller voir ce qui se passait, puis de vous porter secours.

Dérailler ? Je ne m'en rappelais plus vraiment. Seul le mot cauchemar me revint en tête.

—Où est Jason ? Il était avec moi, dans la rame. Et où sont ... m'inquiétai-je immédiatement.

Mon interlocuteur cessa de me regarder, puis garda le silence. Apparemment ce qui suivrait serait loin de me ravir. Il cherchait à me ménager, mais moi, je ne désirais qu'une chose, des réponses.

—Qui est Jason ? m'interrogea-t-il curieux.

Pile ce que je ne voulais pas entendre. Sûrement un moyen d'éluder la question, ou cherchait-il un moyen de me mentir ? Je ne me laisserais cependant pas faire. Devant mon insistance, celui-ci se referma et m'évita.

—Je vous ai posé une question ! m'exclamai-je mal à l'aise.

Si dieu m'enlevait un ami de plus... Je ne survivrais pas. Mon cœur était déjà brisé, et je ne voulais pas souffrir deux fois. Je tenais à lui, malgré tout ce qui s'était passé. On se battait toujours pour rien, ça arrivait.

—Il était dans la même pièce que vous ? répéta-t-il avec incertitude alors qu'il cherchait une boite de comprimés.

A quoi lui servirait-elle ? Il comptait encore me droguer pour se débarrasser des questions inutiles ? Auquel cas, ils auraient dû me laisser mourir, ç'aurait été plus rapide pour eux. Et pour moi !

Alors que je croyais avoir une réponse, celui-ci quitta la pièce, un moment, et me laissa seule. Il revint par surprise, une demi-heure plus tard, comme si c'était normal.

Honnêtement, à quoi jouait-il ? Pourquoi ce comportement ? Il était d'ailleurs plus serein qu'avant son départ. Plus calme, plus amical...

—Je suis désolé de vous avoir quitté ainsi !

Des excuses dont je me fichais totalement, je voulais qu'il parle.

—J'ai essayé de me renseigner sur votre ami, continua-t-il alors qu'il reprit sa place à mes côtés dans le lit.

Un vague sourire apparut aux coins de ses lèvres. Furtif mais bien réel. Cela n'avait rien d'encourageant. Il allait m'annoncer une mauvaise nouvelle et voulait me ménager. Je connaissais cela, on me l'avait fait bien trop souvent. Mes parents en l'occurrence, après mon accident.

Jason n'était quand même pas...

—Il n'y avait personne de vivants là où on vous a trouvé, acheva-t-il enfin.

C'était cette fois le coup de grâce. Personne de vivant ? Si Jason était mort alors comment avais-je fais pour survivre ?

Le Dernier RemèdeWhere stories live. Discover now