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Il ne me restait que quelques semaines avant mon terme et l'anxiété devint mon compagnon de route. Par chance, Riley était toujours auprès de moi, aussi souvent que j'en avais besoin. N'ayant aucun problème pour le moment, je savourai chaque instant. Pour le reste, il m'était assez difficile de m'imaginer ma vie avec le bébé. Je n'avais pas l'instinct maternelle. Et il faudrait pourtant que je le découvre très vite.

Etre mère était un boulot à plein temps après tout, et j'aurais de quoi m'occuper. Il faudrait aussi que je pense à moi, à mon bonheur et à la suite de mon histoire.

Les problèmes climatiques restaient ma seule préoccupation car je savais que personne ne s'y intéressait. C'était peut-être pour cette raison que je ne faisais qu'y penser.

En ce qui me concernait, c'était tout autre chose. Au fil des mois, je m'étais fortement attachée à Riley, plus que de raisons. Nous avions eu des hauts et des bas, sans jamais franchir le cap depuis qu'il m'avait avoué ses sentiments. Nous avions entre autres passé une nuit ensemble. Une nuit fantastique que je n'oublierais pas. Il pouvait y avoir bien plus si je me décidais. Il m'aimait et trop obnubilé par mes soucis du moment, je n'avais fait que le repousser.

Aujourd'hui, c'était différent. Je me sentais bien. Aucune préoccupation. Et je n'osai toujours pas sauter le pas. Le seul homme que j'avais aimé était mort désormais et il voudrait sans doute que je continue à vivre ma vie, que je trouve l'amour. Une seule chose clochait. L'apocalypse. Cette ère glaciaire qui paralysait nos vies. Comment continuer sa vie lorsque celle-ci était compromise ?

Une longue réflexion s'imposa à moi et m'emporta plus tard, dans les bras de morphée.

Riley me réveilla le lendemain matin, de bonne heure, et plus confiant que jamais. Il fut même décidé à ne plus bouger de mon lit et à se contenter de me prendre dans ses bras. Le genre d'étreinte amicale qui se faisait de plus en plus dernièrement et qui me consolait dans l'idée de lui avouer moi aussi ce que je ressentais au fond de mon cœur. Ces mêmes sentiments refusaient de se dévoiler au grand jour. Ça ne pouvait pas être si compliqué ?

—Alors, ton programme ? voulut savoir Riley désireux de faire la conversation.

Blottie contre lui, je m'efforçai de savourer ce moment avant de lui répondre que je lirais un nouveau livre.

—Pour pas changer.

—Tu veux que je fasse quoi d'autres ? Je suis entre quatre murs, et je n'ai pas le droit de sortir de mon lit, sauf pour les pauses pipi.

—Il y a sûrement des autres trucs à faire.

J'en doutais. Enfin, j'en avais une idée, mais enceinte, et risquant à tout moment un accouchement prématuré, se serait dangereux. D'ailleurs, Riley n'avait pas à le savoir.

—Toi, tu as encore des heures à faire ? interrogeai-je pour penser à autre chose.

Ma libido ne s'avoua pas vaincue pour autant. Amplifiée par les hormones de grossesse, il fut même difficile de contrôler certaine pulsion. Un événement assez rare dans mon cas.

—J'ai fini, j'ai même proposé à Carlton de faire les tiennes.

—Tu blagues ? fis-je surprise tandis que ma voix montait dans les aigues.

—Non. Il a refusé. Il a dit, je cite « qu'il nous a fait un très grand cadeau et qu'il ne fallait pas abuser de sa gentillesse. »

—Gentillesse ?

—Il a osé...

—Il n'est pas croyable.

Le Dernier RemèdeOnde as histórias ganham vida. Descobre agora